
Quand l’Europe trahit Israël : compassion humanitaire ou antisémitisme d’État ?
Une vague de ruptures diplomatiques sans précédent
Depuis le 7 octobre 2023, une série de pays européens et occidentaux ont rompu ou gelé leurs liens diplomatiques avec Israël, multipliant les déclarations indignées et les résolutions hostiles. L’Espagne, la Norvège, l’Irlande, la Belgique, la Slovénie, la Colombie, le Chili, et d’autres ont reconnu un État palestinien, suspendu leurs livraisons d’armes, voire convoqué les ambassadeurs israéliens. Cette avalanche d’actes politiques s’inscrit dans une mouvance idéologique plus large, au nom d’un “humanisme” revendiqué, mais dont les racines et les objectifs méritent d’être interrogés.
La cause palestinienne : un alibi commode
On parle de “compassion pour les civils de Gaza”. Mais où était-elle lors du massacre du 7 octobre ? Où est-elle face à l’utilisation cynique des enfants et des hôpitaux comme boucliers humains par le Hamas ? Si les vies humaines palestiniennes méritent la compassion, pourquoi cette même empathie est-elle sélective, absente lorsque des enfants israéliens sont décapités ou brûlés vifs ? En vérité, ce qui se dessine ici n’est pas une compassion universelle, mais une indignation ciblée, un prisme idéologique où Israël est toujours coupable par principe.
Les raisons inavouées d’un tournant diplomatique
Plusieurs motifs se conjuguent :
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Pression du monde arabo-musulman : Pour des pays dépendants de l’énergie, du commerce ou d’un électorat musulman croissant, prendre position contre Israël devient un calcul politique. En Espagne ou en France, la peur d’embrasements urbains influence les décisions.
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Alignement sur la gauche postcoloniale : Dans l’imaginaire des élites progressistes, Israël incarne l’oppresseur, le colonisateur. Ce prisme déforme toute lecture géopolitique au profit d’une simplification morale : Israël = mal.
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Soumission à l’ONU et à ses agences biaisées : En adoptant les termes du narratif palestinien, y compris dans le langage (on parle de “génocide”, de “colons”), ces États légitiment des accusations infondées, relayées sans preuve.
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Instrumentalisation du conflit : En période de crise intérieure, accuser Israël est un dérivatif commode. Le bouc émissaire juif, recyclé en version moderne, revient hanter les palais de la République et les chancelleries.
Deux poids, deux mesures : Israël vs Russie
Le parallèle avec la guerre en Ukraine est édifiant. Lorsque la Russie bombarde des hôpitaux, annexe des territoires, déporte des enfants, la réaction occidentale est la fermeté : sanctions, livraisons d’armes, soutien inconditionnel à Kiev. Quand Israël riposte à un pogrom, démantèle des tunnels terroristes, ou vise des cibles militaires en zone urbaine, il est sommé de cesser le feu.
Pourquoi cette différence de traitement ? Parce que l’Ukraine est un allié géopolitique utile, et qu’il n’y a pas de lobby international anti-ukrainien. Parce qu’il est encore acceptable d’attaquer l’État juif, sous couvert d’humanisme.
Les Juifs d’Europe en ligne de mire
Les conséquences sont immédiates : montée des actes antisémites, synagogues profanées, enfants juifs insultés ou frappés, enseignants sommés de se taire. Le message implicite envoyé par les gouvernements est limpide : Israël est l’agresseur, les Juifs sont suspects par ricochet. Le “pas d’amalgame” devient un slogan creux quand les décisions étatiques jettent l’opprobre sur toute une communauté.
En Espagne, la maire de Barcelone a rompu le jumelage avec Tel Aviv tout en réclamant davantage d’efforts pour les migrants. En Irlande, on refuse d’utiliser le terme “terrorisme” pour qualifier le Hamas. Cette inversion morale n’est pas anodine : elle banalise la haine des Juifs en la recouvrant du voile d’une prétendue justice.
Vers un antisémitisme d’État assumé ?
Quand une politique d’État conduit à isoler Israël, à délégitimer sa défense, à ignorer les crimes du Hamas, à pointer les Juifs dans le débat public comme coresponsables — alors on entre dans le champ d’un antisémitisme structurel, déguisé en politique étrangère.
Comme le disait l’historien Georges Bensoussan : « L’antisionisme est aujourd’hui le véhicule le plus acceptable de l’antisémitisme. »
Quand des États s’engagent dans cette voie, consciemment ou non, ils réactivent des schémas anciens — celui de la haine légitimée, institutionnelle, qui autrefois s’appelait “affaire Dreyfus”, “lois de Vichy”, ou “interdiction de l’entrée en Palestine”.
Quel est l’objectif final ?
Affaiblir Israël, le délégitimer, préparer le terrain à une nouvelle marginalisation du peuple juif sur la scène mondiale. Derrière la compassion de façade, une stratégie d’érosion : celle du droit d’Israël à exister comme État juif, souverain, et défensif.
Ces États ne veulent pas un cessez-le-feu : ils veulent un désarmement d’Israël. Ils ne veulent pas la paix : ils veulent la reddition.
Le conflit israélo-palestinien devient alors le laboratoire d’une transformation profonde de l’Occident : un monde où les victimes sont réécrites, les agresseurs excusés, et où la vérité se plie aux hashtags et à l’idéologie.
Déclarations marquantes de dirigeants ayant critiqué Israël
Espagne – Pedro Sánchez, Premier ministre
Le chef du gouvernement espagnol a qualifié Israël d’« État génocidaire » et a déclaré : « Nous ne faisons pas affaire avec un État génocidaire » . Il a également appelé à suspendre l’accord d’association UE-Israël et à imposer des sanctions, y compris un embargo sur les ventes d’armes .
Norvège – Jonas Gahr Støre, Premier ministre
Le Premier ministre norvégien a déclaré : « La Norvège condamne l’attaque d’Israël sur Gaza la nuit dernière, où plus de 100 personnes ont été tuées, dont de nombreux enfants » .
Irlande – Leo Varadkar, Premier ministre
Leo Varadkar a décrit les actions d’Israël à Gaza comme « quelque chose qui s’apparente à une vengeance » . Il a également exprimé des préoccupations concernant le traitement des civils palestiniens.
Belgique – Alexander De Croo, Premier ministre
Le Premier ministre belge a déclaré : « Ce que nous avons vu aujourd’hui à Gaza n’est plus proportionné » . Il a également affirmé : « Nous ne pouvons pas accepter qu’une société soit détruite de la manière dont la société de Gaza est en train d’être détruite » .
Slovénie – Robert Golob, Premier ministre
Robert Golob a qualifié la situation à Gaza d’« indigne, inconcevable et incompréhensible » . Il a également appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la fin des attaques israéliennes .
Colombie – Gustavo Petro, Président
Le président colombien a déclaré : « C’est ce qu’on appelle un génocide, ils le font pour éliminer le peuple palestinien de Gaza et s’en emparer » . Il a également annoncé la rupture des relations diplomatiques avec Israël, affirmant : « Si la Palestine meurt, l’humanité meurt, et nous n’allons pas la laisser mourir » .
Chili – Gabriel Boric, Président
Le président chilien a intensifié la pression sur Israël, qualifiant sa guerre à Gaza de « génocidaire » . Il a également annoncé le retrait des attachés militaires chiliens en Israël en raison de la « situation humanitaire gravissime » à Gaza .
Panorama des actes antisémites les plus marquants
France : une flambée sans précédent
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En 2024, la France a enregistré 1 570 actes antisémites, représentant 62 % de l’ensemble des crimes de haine religieuse dans le pays.
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Le 23 mars 2025, le grand rabbin d’Orléans, Arié Engelberg, a été violemment agressé par un adolescent de 16 ans alors qu’il rentrait de la synagogue avec son fils de 9 ans. L’attaque, qualifiée de crime de haine, a suscité une vive condamnation du président Emmanuel Macron.
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Fin mai 2025, plusieurs institutions juives parisiennes, dont le Mémorial de la Shoah et trois synagogues, ont été vandalisées avec de la peinture verte. Trois ressortissants serbes ont été arrêtés, et une possible ingérence étrangère est suspectée.
Pays-Bas : une crise antisémite alarmante
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En 2024, les Pays-Bas ont enregistré un record de 421 incidents antisémites, marquant une augmentation de 11 % par rapport à l’année précédente.
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Le 8 novembre 2024, des supporters israéliens ont été agressés à Amsterdam lors d’un match de football, suscitant une condamnation ferme de la France.
Royaume-Uni : une montée inquiétante
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Entre octobre 2023 et septembre 2024, le Royaume-Uni a enregistré 5 583 incidents antisémites, soit une augmentation de 204 % par rapport à l’année précédente.
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Les universités britanniques ont été le théâtre d’une recrudescence d’abus antisémites, avec des témoignages d’étudiants juifs faisant état de menaces, d’insultes et de symboles nazis sur les campus.
Allemagne : une hausse significative
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En 2023, l’Allemagne a enregistré une moyenne de 13 incidents antisémites par jour, avec un pic de 32 incidents quotidiens entre octobre et décembre.
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Parmi les incidents notables, des menaces de mort proférées contre des personnes arborant des drapeaux israéliens à Munich, ainsi que des propos antisémites tenus par des adolescents dans les transports publics.
Suède : une situation préoccupante
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Plus de 100 crimes de haine antisémite ont été signalés en Suède entre octobre et décembre 2023, soit cinq fois plus que durant la même période l’année précédente.
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Les communautés juives scandinaves font face à une menace croissante, avec des actes de harcèlement, de vandalisme et de violence physique.
Belgique : une augmentation notable
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Depuis le 7 octobre 2023, la Belgique a enregistré 231 attaques antisémites, selon le Centre Simon Wiesenthal.
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Des manifestations à Bruxelles ont parfois été émaillées de slogans et de chants antisémites, exacerbant les tensions communautaires.
Norvège : un climat hostile
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Depuis octobre 2023, 69 % des membres de la communauté juive norvégienne ont signalé des incidents antisémites, marquant le niveau le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale.
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La Norvège a également été critiquée pour son désinvestissement dans des entreprises israéliennes via son fonds souverain, perçu comme un acte politique controversé.
Irlande : une hostilité croissante envers la communauté juive
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Dégradation de l’espace public : À Dublin, des affiches exprimant de la sympathie pour les otages israéliens ont été rapidement dégradées après leur installation, reflétant une hostilité palpable envers les symboles juifs ou israéliens.
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Climat d’insécurité : La communauté juive irlandaise, bien que restreinte, ressent une insécurité croissante, certains membres envisageant même de quitter le pays en raison de l’atmosphère hostile.
Australie : une escalade alarmante des actes antisémites
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Multiplication des incidents : Depuis octobre 2023, l’Australie a connu une augmentation significative des actes antisémites, avec des incidents allant du vandalisme à des attaques violentes.
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Attaque d’une synagogue à Melbourne : Le 6 décembre 2024, la synagogue Adass Israel à Melbourne a été la cible d’une attaque incendiaire, causant d’importants dégâts matériels.
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Protestations hostiles : À Brisbane, une manifestation pro-palestinienne a perturbé un événement communautaire juif, avec des participants exprimant des slogans hostiles.
États-Unis : les campus universitaires, foyers d’antisémitisme
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Incidents en forte hausse : Entre octobre 2023 et septembre 2024, plus de 1 200 incidents antisémites ont été recensés sur les campus américains, marquant une augmentation significative par rapport aux années précédentes.
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Climat d’insécurité pour les étudiants juifs : Une enquête a révélé que 83 % des étudiants juifs ont été témoins ou victimes d’antisémitisme depuis le 7 octobre 2023, et 41 % ont ressenti le besoin de dissimuler leur identité juive sur le campus.
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Controverses institutionnelles : À Harvard, le livre de fin d’année 2025 a omis toute mention des attaques du 7 octobre, tout en incluant une photo de la statue de John Harvard drapée d’un keffieh palestinien, suscitant l’indignation de nombreux étudiants et anciens élèves.
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Démission forcée : Arthur Cheliotes, président de la CUNY School of Labor and Urban Studies, a été contraint de démissionner après avoir diffusé des théories du complot antisémites sur les réseaux sociaux, suggérant qu’Israël avait permis l’attaque du 7 octobre pour justifier une action militaire à Gaza.
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