Barcelone coupe les ponts avec Israël, Madrid tend la main à Tel-Aviv

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Barcelone coupe les ponts avec Israël, Madrid tend la main à Tel-Aviv

Barcelone tourne le dos à Israël : décision politique ou fracture idéologique ?

Une rupture symbolique, aux conséquences bien réelles pour l’image d’Israël

La mairie de Barcelone a officiellement rompu ses relations avec le gouvernement israélien et suspendu l’accord de jumelage avec Tel Aviv, scellé en 1998. Cette décision s’inscrit dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza, et bien qu’elle soit avant tout symbolique, elle marque une inflexion politique forte dans l’un des centres touristiques les plus fréquentés au monde.

Le conseil municipal a également annoncé des restrictions à l’accostage dans le port de Barcelone de navires transportant des armes destinées à Israël, ainsi qu’un appel à suspendre toute coopération avec des entreprises affiliées à l’État hébreu. Sans surprise, le Hamas a salué cette initiative, y voyant un « acte de solidarité avec le peuple palestinien ». Plusieurs partis de gauche espagnols se sont joints à cet élan.

Le précédent d’une hostilité fluctuante selon les élections

Ce n’est pas la première fois que la capitale catalane se positionne contre Israël. « Il y a deux ans déjà, la municipalité avait pris des mesures similaires, qui ont été annulées après les élections locales », rappelle Renata Bismuth, installée à Barcelone depuis 21 ans et fondatrice de l’agence de tourisme israélienne Travelona. « Cela prouve que ces décisions sont purement politiques, changeantes au gré de la majorité en place. »

Cette instabilité politique crée une insécurité psychologique pour les touristes israéliens, qui se demandent si leur présence est toujours bienvenue dans la ville. « Depuis l’annonce, de nombreux Israéliens m’ont appelée, inquiets, me demandant si c’était sûr de venir. Le sujet est omniprésent dans nos groupes WhatsApp », poursuit Renata.

Une perception catalane influencée par la question palestinienne

À Barcelone, les causes palestinienne et catalane sont souvent mises en parallèle dans le discours militant. « La Catalogne projette ses propres aspirations indépendantistes sur la cause palestinienne, ce qui renforce ce genre d’attitude anti-israélienne. Le problème, c’est qu’Israël n’a pas encore su présenter un discours clair et audible dans cette région », regrette Renata.

Madrid contre Barcelone : deux visions de l’amitié israélienne

Face aux positions tranchées de Barcelone, Madrid a joué la carte inverse. Lorsque, il y a deux ans, Barcelone avait annoncé vouloir couper les liens avec Israël, la municipalité madrilène avait aussitôt proposé un jumelage officiel avec Tel Aviv, marquant une fracture idéologique profonde entre les deux grandes villes espagnoles.

Un impact sur les voyageurs israéliens ?

Malgré la décision du conseil municipal, aucune mesure concrète n’a été prise contre les citoyens israéliens. Barcelone reste une destination touristique ouverte. « Il ne faut pas paniquer », insiste Renata. « Cette décision affecte surtout l’image d’Israël à l’international. Elle s’inscrit dans une vague de pression politique et culturelle qui s’étend au monde académique, artistique et médiatique. C’est ce glissement global qu’il faut surveiller. »

Liber, une autre Israélienne vivant à Barcelone depuis un an et demi, relativise : « L’ambiance est beaucoup plus paisible que ce qu’on entend. C’est une décision d’un gouvernement municipal très à gauche. Les gens ici veulent juste vivre tranquillement. » Elle souligne cependant : « Il faut rester discret. Je n’élève pas la voix en hébreu, je n’affiche aucun symbole visible, pas par peur, mais pour éviter tout malentendu. »

Une ville toujours accueillante malgré la politique

Avec plus de 35 millions de visiteurs par an, Barcelone reste l’une des villes les plus prisées au monde, y compris pour les Israéliens. Même après la guerre du 7 octobre et les manifestations pro-palestiniennes qui ont suivi, la ville n’a pas cessé d’accueillir les touristes venus d’Israël.

« Barcelone est toujours aussi belle, ensoleillée, savoureuse et vibrante », conclut Renata. « Les décisions politiques locales ne doivent pas occulter la réalité : la ville reste sûre, accueillante et profondément attachée à sa vocation touristique. »

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