Après un week-end tumultueux à Wall Street, où les principaux indices ont chuté de 10 à 11 % en deux jours, la Bourse de Tel Aviv (TASE) a terminé la séance avec une baisse significative d’environ 4 %, effaçant ainsi les gains accumulés depuis le début de l’année. L’indice TA-35, qui avait progressé de 2,2 % jusqu’à la semaine précédente, affiche désormais une performance négative de plus de 2 % depuis janvier 2025. Néanmoins, sur les douze derniers mois, il enregistre encore une hausse de 21 %, contrastant avec les baisses annuelles de 2,5 % de l’indice S&P 500 et de 4 % du NASDAQ.

Composition des indices : un facteur de résilience

La relative modération des baisses à Tel Aviv, comparée aux marchés américains, s’explique par la composition différente des indices. Les indices israéliens sont davantage orientés vers le marché local, avec une forte présence de sociétés financières (banques, assurances), d’énergie et d’immobilier commercial, considérés comme des secteurs plus défensifs en période de crise mondiale. En revanche, Wall Street est dominée par les géants de la technologie, plus volatils.

Le secteur de la haute technologie est représenté dans les principaux indices de Tel Aviv par quelques entreprises seulement, telles que Nice, Tower Semiconductor, Camtek et Nova. Malgré les efforts de la direction de la bourse pour attirer d’autres sociétés technologiques cotées au NASDAQ vers une double cotation, les résultats ont été limités. Paradoxalement, en période de turbulences, cette faible représentation technologique joue en faveur des indices locaux.

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Réactions et analyses du marché

Yaniv Pagot, vice-président du commerce à la Bourse de Tel Aviv, souligne que le marché “réagit à un événement externe, contrairement aux crises internes que nous avons connues ces dernières années.
L’impact des baisses est principalement visible à travers les actions duales et une diminution de l’appétit pour le risque. Ceux qui estiment qu’il s’agit d’un événement prolongé avec des implications de récession mondiale choisiront de modifier leur portefeuille d’investissement. Cependant, il est important de se rappeler qu’il s’agit de décisions du président Trump, qui peuvent être rapidement inversées – surtout à une époque où une seule déclaration d’un dirigeant peut changer la direction des marchés.”

Pertes significatives pour les grandes entreprises

Plusieurs grandes entreprises cotées à Tel Aviv, principalement des sociétés à double cotation, ont subi des pertes importantes au cours des deux derniers jours de bourse. Le géant pharmaceutique Teva a vu sa valeur chuter de 6 %, perdant environ 3,6 milliards de shekels de capitalisation boursière, en raison des fortes baisses à Wall Street et des craintes de taxes et de restrictions dans le secteur pharmaceutique.

Le fabricant de semi-conducteurs Tower Semiconductor a enregistré une baisse encore plus marquée de 16 % en deux jours, en raison des inquiétudes concernant les restrictions potentielles sur l’industrie et du fait que les puces sont intégrées dans de nombreux produits de consommation susceptibles d’être taxés.

Sous la direction de Russell Ellwanger, Tower a vu sa valeur boursière diminuer de 2,4 milliards de shekels en deux jours. Les préoccupations dans le secteur des semi-conducteurs ont également entraîné des baisses significatives pour deux autres actions duales de l’industrie : Camtek, dirigée par Rafi Amit, et Nova, sous la direction de Gabi Wiseman. Ces deux entreprises ont perdu respectivement 11 % et 9 % de leur valeur en deux jours, soit une réduction de capitalisation boursière de 1,1 milliard et 1,2 milliard de shekels.

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Impact sur le secteur de l’énergie

Les actionnaires des grandes entreprises énergétiques locales ont également été durement touchés, suite à la chute du prix du pétrole de près de 14 % en deux jours, atteignant 62 dollars le baril, en raison des craintes des investisseurs d’une récession mondiale.

L’action du groupe Delek, détenu par Yitzhak Tshuva, a chuté de 11 % en deux jours en raison de son exposition à la production de pétrole via sa filiale Ithaca, effaçant 1,3 milliard de shekels de sa valeur boursière. De même, la société pétrolière Navitas Petroleum, dirigée par Gideon Tadmor (ancien cadre supérieur du groupe Delek), qui extrait du pétrole en Amérique, a perdu 11 % en deux jours, réduisant sa capitalisation boursière de 1,1 milliard de shekels.

Secteurs de l’assurance, de l’habillement et de l’automobile également affectés

Le secteur de l’assurance a également été impacté, avec une baisse de 4,5 % de l’indice correspondant, en raison de l’exposition des compagnies aux baisses du marché via les polices participatives aux bénéfices et leurs portefeuilles d’investissement propres.

Ainsi, l’action de Menora Mivtachim, contrôlée par les sœurs Niva Gurevich et Tali Grifel, a chuté de 7 % en deux jours (perte de 770 millions de shekels), tandis que celle de Migdal, détenue par Shlomo Eliahu, a perdu 8 % (soit une baisse de 540 millions de shekels).

Les investisseurs de la société de lingerie Delta Galil, dirigée par Isaac Dabah, ont également subi des pertes, l’action ayant chuté de 10 % jeudi (soit une perte d’environ 500 millions de shekels), en raison de l’impact attendu des taxes sur ses relations commerciales étendues avec les États-Unis (environ 50 % des ventes).

Les actions du secteur automobile ont également connu des baisses significatives en raison des craintes liées aux taxes : Delek Motors, détenue par Gil Agmon, importateur des véhicules Mazda, Ford et BMW, a perdu 10 % en deux jours, effaçant environ 250 millions de shekels de sa valeur. De même, Carasso Motors, importateur de Renault et Nissan ainsi que de modèles électriques de Chine, contrôlé par la famille Carasso, a chuté de 7,5 %