« Le sens des choses » : une série qui répare l’âme juive à l’heure des grandes ruptures -vidéo-

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« Le sens des choses » : une série qui répare l’âme juive à l’heure des grandes ruptures -vidéo-

Dans ce dialogue, se dessine toute la force du judaïsme : une fidélité incarnée dans l’action, un acte de foi dans l’expérience, et une volonté farouche de ne jamais couper le lien. Même quand il est ténu. Même quand tout semble perdu.

« Le sens des choses » : quand une jeune rabbine révèle l’âme du judaïsme à l’heure des doutes

À seulement 28 ans, Léa, fraîchement ordonnée rabbine, nous offre une plongée inédite au cœur du judaïsme contemporain. Avec cette série bouleversante de vérité, Le sens des choses, elle interroge l’essence des commandements, et redonne à chacun le goût de les accomplir. Un bijou d’intelligence et de sensibilité, à découvrir d’urgence.

Une rabbine psychanalyste au service des âmes en crise

Elle n’a que 28 ans, une silhouette douce mais ferme, des yeux qui écoutent avant même de parler. Léa n’est pas une héroïne comme les autres.

À ses côtés, il y a son père. Un psychanalyste aguerri, athée revendiqué, mais dont la présence discrète et les conseils, souvent involontaires, résonnent avec une justesse troublante.
Leur duo est l’un des plus forts de la série : deux voix, deux générations, deux approches du monde. Et pourtant, un même amour du dialogue, de la complexité, et du respect de l’autre.

Dans la série Le sens des choses, elle accueille ceux qui vacillent — ces hommes et ces femmes au bord de renoncer à un pan essentiel de leur tradition.

Quand la tradition affronte l’intime

Chaque épisode est une déflagration douce. Un homme arrive, bouleversé : sa mère, décédée, a laissé pour seule consigne d’être incinérée.
Un choix radicalement contraire à la tradition juive, qui considère le corps comme un réceptacle sacré. Que faire ? Respecter la volonté d’une mère adorée, ou suivre les lois ancestrales de son peuple ?

Et c’est là que Léa agit. Non pas en autorité religieuse, mais en passeuse de sens. Elle n’impose pas, elle interroge. Elle tisse des liens entre la mémoire, le deuil, la transmission.
Elle cherche, avec ceux qui viennent à elle, comment ne pas trahir — ni les vivants, ni les morts, ni soi-même.

C’est une œuvre d’équilibriste. À chaque dilemme, elle offre non une réponse, mais un chemin. Celui d’un judaïsme vivant, vibrant, qui refuse les automatismes et se réinvente à travers la sincérité.

Léa ne donne pas de leçon : elle aide à retrouver le sens. Car c’est bien là le miracle de cette série : faire renaître, là où tout semblait mort, l’attachement invisible mais indéfectible qui lie le peuple juif à ses racines.

L’analyse comme outil sacré

La grande force de Le sens des choses réside dans sa capacité à mêler la psychanalyse et la pensée juive, deux traditions de questionnement.
Ici, les commandements ne sont jamais imposés de l’extérieur. Ils sont interrogés, fouillés, mis à l’épreuve de la vie intérieure. Pourquoi enterrer sa mère selon les lois de la halakha ? Pourquoi faire une bar-mitsva quand l’enfant ne se sent pas juif ?

Mais plutôt que d’y répondre avec des versets ou des dogmes, Léa écoute les blessures, les ruptures, les hontes et les fêlures. Elle fouille les failles, et dans cet espace si fragile, elle sème la mémoire. Une mémoire ancestrale, collective, qui ressurgit au moment même où tout semble prêt à être abandonné.

Ce n’est jamais la culpabilité qui ramène les personnages vers le judaïsme, mais le sentiment d’une perte inacceptable — celle de leur propre lien avec l’histoire de leur peuple.

Une série profondément juive et universelle

Dans un échange magnifique, Léa confie à un confrère rabbin consistorial : « En fait, notre rôle, c’est de donner du sens aux gestes. » Et lui de répondre : « Naassé Venishma — nous ferons, puis nous comprendrons. »
Ce dialogue résume l’essence du judaïsme dans la série : une pratique incarnée, ancrée, mais toujours ouverte à l’intelligence du cœur.

Dans ce dialogue, se dessine toute la force du judaïsme : une fidélité incarnée dans l’action, un acte de foi dans l’expérience, et une volonté farouche de ne jamais couper le lien. Même quand il est ténu. Même quand tout semble perdu.

La série n’a rien de didactique. Elle touche à l’universel à travers la singularité juive. Elle dit l’arrachement, la honte parfois d’être différent, mais surtout la joie d’être rattrapé — par une parole, un geste, un texte, un regard.

Chaque épisode est un sauvetage. Et tous ceux qui viennent voir Léa, croyants, perdus, révoltés ou agnostiques, repartent avec quelque chose de précieux : une boussole intérieure.

Une œuvre rare, lumineuse, essentielle

Le sens des choses est une série rare. Elle évite tous les clichés. Elle n’idéalise rien, mais elle éclaire tout. Elle parle d’un judaïsme incarné, traversé de doutes, mais jamais vidé de sa puissance. Elle donne envie d’en savoir plus, de creuser, de lire, d’aimer.

C’est une œuvre qui réconcilie avec soi-même. Qui dit que l’on peut être juif autrement, mais qu’il est vital d’être juif tout court. Une série qui touche au plus intime, et qui pourtant résonne avec une clarté universelle.

À voir absolument. Et à faire voir. Parce que parfois, une série peut réparer des générations entières de silences.

8 épisodes dans la saison 1 , un épisode chaque semaine

Fiche technique et artistique

Créateurs : Noé Debré et Benjamin Charbit

Réalisatrice : Keren Ben Rafael

Scénaristes : Noé Debré, Benjamin Charbit, Elsa Mané, Julien Sibony

Œuvre originale : Vivre avec nos morts de Delphine Horvilleur

Principaux acteurs et rôles

Elsa Guedj : Léa Schmoll, jeune rabbine de 28 ans

Éric Elmosnino : André, père de Léa, psychanalyste athée

Manu Payet : Ilan, entrepreneur en quête de sens

Noémie Lvovsky : Perle

Anouk Grinberg : Laurence

Suzy Bemba : Suzanne

Solal Bouloudnine : Joël, frère de Léa

Lionel Dray : Arié

Rôle de Delphine Horvilleur

Delphine Horvilleur, l’une des premières femmes rabbins en France, a inspiré la série par son ouvrage Vivre avec nos morts. Elle a été consultante tout au long de la création, apportant son expertise pour authentifier les situations et les dialogues. Bien que la série ne soit pas un biopic, elle reflète certaines de ses expériences et réflexions. 

 

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