
L’antisémitisme « vertueux » : une dérive inquiétante au cœur des mouvements féministes
Le 8 mars dernier, lors de la Journée internationale des droits des femmes à Lausanne, un événement troublant a mis en lumière une facette inquiétante de certains mouvements prétendument progressistes.
Des militantes juives ont été écartées du cortège sous prétexte que leur présence était incompatible avec la cause défendue. Cette exclusion, justifiée par une équation fallacieuse entre sionisme et fascisme, révèle une forme d’antisémitisme déguisé en vertu.
Une exclusion discriminatoire sous couvert de militantisme
Les organisateurs du défilé ont estimé que les femmes juives n’avaient pas leur place dans la manifestation, arguant que leur identité religieuse et culturelle était en contradiction avec les valeurs du mouvement. Cette position, loin d’être anodine, témoigne d’une dérive où l’engagement politique devient un prétexte à l’exclusion et à la discrimination.
Une avocate juive prise à partie lors du cortège
L’incident survenu lors de la manifestation du 8 mars à Lausanne a profondément marqué Mélissa Elkaïm, avocate lausannoise présente ce jour-là.
Venue dénoncer les violences subies par les femmes israéliennes, elle s’est retrouvée confrontée à une hostilité inattendue.
Identifiée comme juive, sans égard pour sa nationalité ou ses convictions personnelles, elle a été stigmatisée et empêchée de manifester. Ce témoignage illustre la manière dont certaines militantes, censées prôner l’inclusivité, ont paradoxalement exclu des femmes en raison de leur identité, trahissant ainsi les principes mêmes du féminisme.
L’amalgame dangereux entre sionisme et fascisme
L’un des arguments avancés pour justifier cette mise à l’écart repose sur l’assimilation du sionisme au fascisme. Cet amalgame simpliste et infondé nie la complexité historique et politique du sionisme, mouvement de libération nationale du peuple juif. Comparer le sionisme au fascisme revient à travestir la réalité et à alimenter des préjugés antisémites.
Un antisémitisme « vertueux » qui ne dit pas son nom
Ce phénomène, que l’on pourrait qualifier d’antisémitisme « vertueux », se manifeste lorsque des individus ou des groupes, sous couvert de défendre des causes nobles, adoptent des comportements discriminatoires envers les Juifs. En prétendant lutter pour la justice et l’égalité, ils perpétuent en réalité des stéréotypes et des exclusions basées sur l’origine ethnique ou religieuse.
Les dangers d’une telle dérive pour les mouvements progressistes
En excluant des femmes juives de leurs rangs, ces mouvements féministes trahissent leurs propres principes d’inclusivité et d’égalité. Ils risquent ainsi de perdre leur crédibilité et de diviser leurs soutiens. Il est essentiel que les luttes pour les droits des femmes restent ouvertes à toutes, indépendamment de leur origine ou de leur religion.
Appel à une vigilance accrue contre toutes les formes de discrimination
Il est impératif de dénoncer et de combattre toutes les formes d’antisémitisme, y compris celles qui se cachent derrière des discours prétendument progressistes. Les mouvements sociaux doivent veiller à ne pas reproduire les schémas d’exclusion qu’ils entendent combattre. Seule une vigilance constante permettra de préserver l’intégrité et la légitimité des combats pour l’égalité et la justice.
L’incident de Lausanne doit servir de rappel : aucune cause, aussi noble soit-elle, ne peut justifier l’exclusion ou la discrimination. Les mouvements féministes, en particulier, ont la responsabilité de promouvoir une solidarité sans faille entre toutes les femmes, quelles que soient leurs origines ou leurs convictions.
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