Netanyahu se tait : que cache son silence sur la seconde phase de libération des otages ?

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Netanyahu se tait : que cache son silence sur la seconde phase de libération des otages ?

Netanyahu ignore les otages et met en garde le Hamas : « Le Hamas remplira ses obligations »

Un retour de Washington sous haute tension

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a pris la parole ce dimanche soir, après son retour d’une visite diplomatique aux États-Unis.
Lors de cette réunion gouvernementale consacrée à l’enquête sur le massacre du 7 octobre, il s’est exprimé sur les Gazaouis recensés près de la frontière, mais s’est abstenu d’évoquer le sort d’Or Levy, Ohad Ben Ami et Eli Sharabi, trois otages libérés la veille.

D’un ton ferme, il a déclaré : « Ma directive ce soir - personne n’atteint le périmètre et personne ne pénètre dans le périmètre. Cela fait partie de l’accord, nous l’appliquerons et nous l’appliquerons fermement. Nous attendons du Hamas qu’il respecte tous ses engagements – et celui-ci en fait partie. »

Des avancées stratégiques, mais un silence glaçant

Si Netanyahu a vanté les progrès réalisés dans la guerre et la solidité de la relation israélo-américaine, l’absence totale de référence aux otages libérés a jeté une ombre sur son discours. Il a préféré souligner les « formidables réalisations » de son voyage à Washington, insistant sur leur impact pour la sécurité d’Israël à long terme.

« Cette visite et les discussions que nous avons eues avec le président américain représentent d’autres réalisations formidables qui peuvent assurer la sécurité d’Israël pour des générations. »

Une rencontre « historique » avec Trump

Netanyahu n’a pas tari d’éloges sur son entrevue avec Donald Trump, qu’il a qualifiée d’« historique ». Convaincu que cette rencontre a ouvert des perspectives inédites, il s’est exprimé avec emphase :

« Je n’exagère pas, je n’exagère pas. Il y a ici des possibilités dont je pense que nous n’avons pas rêvé. »

Selon lui, cette réunion a permis d’aborder en profondeur toutes les problématiques majeures auxquelles Israël fait face.

« Le président Trump a salué toutes nos réalisations, la première d’entre elles étant la rupture de l’axe iranien. Je lui ai dit que tout cela était dû avant tout à nos combattants héroïques et au sacrifice des combattants tombés au combat. »

Des objectifs clairs et une vision révolutionnaire

Netanyahu a également exposé les objectifs de guerre convenus avec Trump :

Éliminer le Hamas

Ramener tous les otages

Assurer que Gaza ne soit plus une menace pour Israël

Garantir le retour des habitants du nord et du sud d’Israël

Empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire

Il a aussi souligné un changement de paradigme concernant l’avenir de Gaza.

« Depuis un an, on nous dit que ‘le jour d’après’, nous avons besoin de l’OLP dans la bande de Gaza, de l’Autorité palestinienne. Le président Trump est arrivé avec une vision complètement différente et bien meilleure pour l’État d’Israël. Une vision révolutionnaire et créative – et nous en discutons. Il est très déterminé à le faire. Cela nous ouvre également de nombreuses possibilités. »

Une frontière sous tension et des tirs meurtriers

Dans le même temps, l’armée israélienne fait face à un regain de tension le long de la frontière de Gaza. Des dizaines d’habitants palestiniens ont été recensés à seulement quelques centaines de mètres de la barrière frontalière, dans la région de Nahal Oz, alors qu’un périmètre de 700 mètres doit être maintenu conformément à l’accord de cessez-le-feu.

Les forces israéliennes ont ouvert le feu. Trois Gazaouis ont été tués et au moins six autres blessés.

Une enquête d’État en suspens

Lors de cette réunion gouvernementale, le débat portait aussi sur la réponse d’Israël à la Haute Cour de justice, suite aux demandes d’ouverture d’une commission d’enquête d’État sur les événements du 7 octobre.

Présente de manière inhabituelle, la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, s’apprête à défendre la nécessité de cette commission, alors que Netanyahu s’y oppose.

Le Premier ministre privilégie une commission d’enquête gouvernementale, mais uniquement après la fin de la guerre.

Un discours qui laisse un goût amer

Malgré la force de ses déclarations sur la sécurité nationale, Netanyahu a choisi d’ignorer le drame des otages, dont les familles attendaient des mots de réconfort et d’engagement.

Alors que la guerre continue, le silence du Premier ministre sur le sort de Levy, Ben Ami et Sharabi envoie un message troublant.

Pourquoi Netanyahu est resté silencieux sur la seconde phase de libération des otages ?

Le silence de Netanyahu sur Or Levy, Ohad Ben Ami et Eli Sharabi n’est pas anodin. Les familles des otages attendaient un engagement clair sur la seconde phase de leur libération, qui reste incertaine et politiquement sensible.

Elles espéraient une feuille de route pour le retour des dizaines d’autres captifs encore retenus à Gaza.
Quelles négociations sont en cours ? Quels efforts sont déployés ? Autant de questions restées sans réponse.

Pourquoi ce mutisme ?
Deux hypothèses émergent.

1. Netanyahu ne veut pas affaiblir sa position dans les négociations : En évitant de s’exprimer sur le dossier, il empêche toute pression supplémentaire qui pourrait l’obliger à accepter des compromis inconfortables avec le Hamas.

2.Il tente de détourner l’attention : Après sa visite à Washington, l’heure est à la démonstration de force et de leadership, pas à l’émotion. Le Premier ministre veut consolider son image d’homme d’État avant d’entrer dans les prochaines phases du conflit.

Mais ce silence résonne douloureusement dans les foyers des familles encore dans l’attente. L’absence d’un mot, d’un engagement, d’une promesse renforce un sentiment d’abandon et d’inquiétude.

Alors que les enjeux militaires et politiques s’intensifient, les otages et leurs familles restent en suspens, prisonniers d’une diplomatie opaque où leur sort semble secondaire.

Les otages doivent-ils encore attendre que la guerre se termine pour revenir ?

Netanyahu, en misant sur la puissance militaire et la diplomatie, prend le risque d’éloigner leur libération de l’agenda immédiat. Mais pour les proches des disparus, chaque jour qui passe est une éternité.

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