Le détroit d'Ormuz piégé par des mines iraniennes ? Les révélations inquiétantes des services américains

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Le détroit d'Ormuz piégé par des mines iraniennes ? Les révélations inquiétantes des services américains

Un blocus sous haute tension : l’Iran se prépare à fermer le détroit d’Ormuz

Une escalade militaire plus qu’une simple posture

En juin 2025, suite aux frappes israéliennes destinées à affaiblir ses capacités nucléaires, l’Iran a entrepris de charger des mines navales sur plusieurs navires dans le golfe Persique. Deux responsables américains ont confirmé cette préparation, visant potentiellement l’obstruction du détroit d’Ormuz.
Bien qu’aucune mine n’ait été effectivement lâchée, ce chargement témoigne d’une intention sérieuse ou, à minima, d’un engagement actif dans une posture d’épreuve de force. D’aucuns y voient un stratagème (un « diversion ») destiné à faire croire à Washington à un blocus imminent, et non un blocage immédiat .

Le rôle du Parlement iranien : avant-goût d’une décision symbolique

Le 22 juin, le Parlement iranien a voté en faveur d’une fermeture du détroit, non contraignante, laissant le dernier mot au Conseil suprême de sécurité nationale, sous l’autorité de l’ayatollah Khamenei  . Ce vote manifeste un soutien politique clair à l’idée d’un blocus, sans pour autant en assurer l’exécution.

L’importance stratégique du détroit : un goulet incontournable

Situé entre l’Iran et Oman, large d’environ 34 km aux points les plus resserrés, et doté de couloirs de navigation de seulement 3 km dans chaque sens, le détroit d’Ormuz est le passage obligé entre le Golfe persique et l’océan Indien  . Chaque jour, environ 17 à 21 millions de barils de pétrole et plus de 20 % du commerce mondial de gaz liquéfié y transitent  . La fermeture de ce véritable « robinet énergétique » pourrait provoquer un choc d’offre massif.

Conséquences mondiales : un cataclysme prévu ?

Un blocus prolongé ferait bondir les prix du pétrole. Selon Reuters, les estimations varient d’une hausse immédiate entre 8 $ et 31 $ le baril, et pourraient dépasser les 120 $ si le conflit s’enlise  . Déjà, avant même toute fermeture concrète, les primes d’assurance pour les superpétroliers ont culminé à plus de 60 000 $ par jour, retombant ensuite autour de 50 000 $  .

Cette disruption toucherait en premier lieu l’Asie – notamment la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud – mais se répercuterait sur toute l’économie mondiale, via une flambée des coûts du transport maritime et des carburants. Toutefois, les marchés semblent juger le risque limité : après une brève montée, les prix du brut sont retombés, convaincus qu’un arrêt total n’est pas à l’ordre du jour ().

Et pour l’Iran ? Suicide économique ou levier diplomatique ?

Toute entrave au trafic maritime affecterait aussi l’Iran, dont les exportations pétrolières reposent entièrement sur la navigation via Ormuz. Les analystes de JP Morgan ont mis en garde contre une potentielle « suicide économique » pour la République islamique  . En outre, l’interruption menacerait les relations commerciales de l’Iran avec ses plus gros clients, notamment la Chine. Dès lors, les menaces sont davantage perçues comme un outil de pression internationale, une « capacité de nuisance » que Téhéran se targue de pouvoir activer au besoin.

Les mines : un atout dissuasif, vite chargé

L’Iran dispose d’un arsenal estimé à plusieurs milliers de mines navales — plus de 5 000 selon le Pentagone en 2019, jusqu’à près de 6 000 selon d’autres rapports. Ces dispositifs, qu’ils soient à déclenchement magnétique, acoustique ou de pression, sont conçus pour interdire l’accès au détroit ou infliger des dommages aux navires adverses ().

La manœuvre observée en juin — chargement discret sur navires au port — suggère un scénario d’« accès dénié » (A2/AD) : un verrouillage rapide et localisé, appuyé par des missiles côtiers, des drones et des patrouilles rapides  . Une tactique asymétrique, où l’Iran capitalise sur la géographie étroite du détroit pour maximiser l’effet de dissuasion.

Pourquoi rien ne s’est, pour l’instant, concrétisé

Malgré la forte mobilisation militaire américaine dans la région — avec la Ve Flotte en poste à Bahreïn et des navires de lutte contre les mines et combats littoraux déployés — aucune mine n’a été relevée en mer, et le détroit reste ouvert .
Les signaux électroniques inhabituels émis par des cargos pour se faire passer pour chinois ou russes, dans l’espoir d’éviter des attaques, témoignent de l’anxiété croissante autour de Ormuz .Par ailleurs, le blocage parlementaire iranien et une certaine retenue stratégique semblent indiquer une volonté de préserver à la fois une marge de manœuvre militaire et l’intégrité de ses ressources.

En définitive, l’Iran vient de franchir un cap : préparer des mines dans le cadre de menaces crédibles contre le détroit d’Ormuz, tout en ménageant ses intérêts économiques. Ce type de posture hybride — entre menace opérationnelle et bluff stratégique — devient le nouvel état d’esprit dans cette région explosive. L’épreuve sera de savoir si, dans les semaines ou mois à venir, Téhéran franchira le Rubicon, ou préférera garder cet atout en réserve.

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