
Vers un accord de paix global ? Trump annonce un cessez‑le‑feu de 60 jours avec Gaza
Le 1ᵉʳ juillet 2025, sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a annoncé que « l’Israël a accepté les conditions nécessaires pour finaliser un cessez‑le‑feu de 60 jours » dans la bande de Gaza . Il ajoute : « Pendant cette période, nous travaillerons avec toutes les parties pour mettre fin à la guerre ».
Il explique que les médiations menées hier par ses représentants avec des responsables israéliens ont été « longues et productives » . Quant à la suite, le Qatar et l’Égypte transmettront « l’offre finale » à Gaza . Trump a lancé un avertissement aux dirigeants du Hamas : « J’espère, pour le bien du Moyen‑Orient, que le Hamas acceptera cette offre, car la situation ne s’améliorera pas : elle empirera » .
Quelles différences pour Israël et Gaza ?
Pour Israël, ce nouvel accord apparaît comme une version améliorée du plan Witkoff, déjà accepté dans ses grandes lignes, mais il rejette toujours toute clause imposant la fin des combats ou le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza .
Pour Gaza, ce cessez-le-feu de 60 jours constituerait une trêve humanitaire durable, susceptible d’alléger les souffrances de la population civile. Côté israélien, cette pause pourrait aussi permettre des négociations plus soutenues en vue du retour progressif des otages.
Néanmoins, le Hamas, qui exige un cessez‑le‑feu permanent et un retrait total des forces israéliennes, n’a pas encore accepté ces conditions.
Le sort des otages : au cœur de l’accord
Sur ce point clé, Trump n’a fait que quelques allusions : il insiste que le retour des otages est un objectif en affirmant : « Nous voulons ramener les otages chez nous » et qu’il en discutera avec Netanyahu lors de leur rencontre prévue la semaine prochaine à Washington
Mais il n’a pas précisé quels otages seraient concernés, ni dans quels délais. Les familles en Israël redoutent que ce silence ne cache un accord partiel, déconnecté de la libération intégrale des captifs.
Serait-il donc possible qu’Israël accepte un cessez‑le‑feu sans attendre le retour complet des otages ?
L’objectif est de débloquer l’instant présent, d’insérer une pause humanitaire, un calibrage stratégique, tout en gardant l’initiative pour les phases suivantes. Au cœur de cette logique se trouve l’équilibre délicat entre pression intérieure, stratégie militaire et impératif humain.
Pourquoi Israël accepte une trêve sans le retour immédiat de tous les otages ?
Une stratégie graduelle plutôt qu’un tout ou rien
Le plan accepté par Israël repose sur une démarche en plusieurs phases : la première prévoit un cessez-le-feu de 60 jours, durant lequel certains otages seraient libérés progressivement, en échange de prisonniers palestiniens.
Ce mécanisme permet de tester la bonne foi du Hamas sans s’engager sur un cessez-le-feu permanent dès le départ. Comme l’ont rappelé plusieurs analystes : « Ce plan en trois phases laisse à Israël la possibilité de maintenir la pression. »
La pression des familles et l’urgence humanitaire
Face aux 56 000 morts et à la crise humanitaire massive à Gaza, la communauté internationale appelle à une pause immédiate des combats. En Israël, la pression des familles d’otages devient également insoutenable. Certaines d’entre elles exigent une trêve, même partielle, pour sauver ceux qui peuvent encore l’être. Le gouvernement répond donc à une double exigence : humanitaire à l’extérieur, émotionnelle à l’intérieur.
Ne pas renforcer le Hamas — garder la main
Israël accepte un cessez-le-feu limité mais reste opposé à toute légitimation du Hamas. En gardant la possibilité de relancer l’offensive si nécessaire, l’État hébreu conserve l’initiative militaire et politique. Le cessez-le-feu ne signifie donc pas un abandon, mais un ajustement tactique.
Un modèle déjà testé : le plan Witkoff
Le plan actuel s’inspire d’un schéma déjà mis en œuvre lors de la trêve de janvier 2025, négociée via le Qatar et l’Égypte. À l’époque, plusieurs otages avaient été libérés. Israël avait toutefois refusé d’aller plus loin sans garanties sur le désarmement du Hamas et la reprise du contrôle de Gaza.
Le casse-tête des otages encore détenus
Le Hamas détient près d’une cinquantaine d’otages, souvent dispersés dans les tunnels et sous le contrôle de différentes factions. Une libération totale immédiate exigerait un prix inacceptable : la libération massive de prisonniers et une légitimation de l’organisation terroriste. Un échange par étapes apparaît comme la seule option réaliste pour faire revenir les captifs sans céder toute la partie.
Une acceptation partielle mais maîtrisée
Israël ne renonce pas à ses objectifs fondamentaux. Il choisit de débloquer le présent sans sacrifier l’avenir, en équilibrant impératifs militaires, politiques et humains. Cette stratégie progressive, réversible et sous contrôle, permet à Jérusalem de ne pas perdre la guerre sur la scène diplomatique, tout en gardant ouverte la voie de la libération complète des otages.
Vers un cessez‑le‑feu imminent ?
Selon Trump, l’accord pourrait être mis en œuvre « sometime next week », soit au cours de la semaine à venir.
En résumé :
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Date potentielle de début : la semaine du 7 au 13 juillet 2025.
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Durée : 60 jours, soit jusqu’en août 2025.
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Condition : accord préalable du Hamas, déterminant.
Enjeux et attentes
Pour Israël, la priorité demeure que le Hamas soit démilitarisé ou fortement affaibli, ce que l’accord ne garantit pas pour l’instant — comme l’avait souligné un haut gradé israélien : « Le Hamas est mort », mais le secrétaire militaire affirme le contraire, avec « 10 000 combattants et un contrôle partiel de Gaza ». Le contraste des déclarations jette le doute sur la réalité du contrôle militaire .
Pour Gaza, ce cessez‑le‑feu représente un espoir temporaire de soulagement humanitaire et un possible levier pour la libération des otages. Mais tant que l’accord n’intègre pas une promesse explicite de sortie de la guerre ou de retrait militaire, la population reste dans l’expectative.
Trump positionne cet accord :
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Comme un cessez‑le‑feu de 60 jours dont le succès dépendra de l’acceptation par le Hamas.
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Comme une opportunité diplomatique — Netanyahu est attendu à la Maison‑Blanche la semaine prochaine.
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Mais le souci principal demeure les otages : sans engagement clair sur leur libération complète, tout accord peut rester un « bluff pour nous forcer à y mettre fin », selon des voix militaires israéliennes.
Le véritable basculement dépend toujours de la réaction du Hamas : acceptera‑t‑il ce plan et reliera‑t‑il sa détente au retour des otages ?
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