Antisémitisme : l'heure de vérité sur le silence assourdissant du pape Pie XII pendant la Shoah

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Le Vatican dévoile des archives secrètes sur le pape Pie XII à l'époque de l'Holocauste

Le Vatican a descellé ses archives secrètes relatives au controversé Pape Pie XII de l'ère de l'Holocauste.

Le Vatican a descellé ses archives secrètes relatives au controversé Pape Pie XII de l'ère de l'Holocauste.


"Pie XII était un produit de son temps, il n’était pas particulièrement antijuif, mais il n’avait pas renié l’histoire antijuive de l’Église". 

Les critiques accusent Pie d'avoir fermé les yeux sur la souffrance juive, et les chercheurs espèrent que les archives révéleront pourquoi le pape n'est pas intervenu pour aider les Juifs pendant l'Holocauste. Le Vatican soutient que Pape a travaillé dans les coulisses pour sauver les Juifs.

Les érudits juifs et autres, demandent depuis longtemps au Vatican d'ouvrir ses archives secrètes pour clarifier la question.

L'archive a été descellée lundi après que les archivistes aient passé 14 ans à faire l'inventaire de son contenu, a rapporté l'agence de presse française AFP. Quelque 200 chercheurs ont demandé l'accès aux archives avant son ouverture.
Les sésames pour s’installer dans l’une des petites salles d’étude des différentes archives vaticanes ont déjà été distribués jusqu’à l’été.

Le jeune chercheur allemand Sascha Hinkel, qui fait partie des heureux élus, y voit "une superbe occasion d’être parmi les premiers à voir les documents".  Membre de l’équipe d’assistants du professeur d’Histoire religieuse Hubert Wolf, sommité sur Pie XII et l’époque nazie, il table sur cinq ans de travail pour tenter de trouver des réponses à leurs questions en suspens. Mais "les archives du pontificat vont occuper les historiens pendant au moins vingt ans !" prédit-il.

"Pour des millions de personnes, catholiques comme juives, ces archives ont un énorme intérêt humanitaire", explique Suzanne Brown-Fleming, directrice des programmes internationaux au musée du mémorial de l’Holocauste des États-Unis, qui entame lundi une exploration de trois mois.

"L’Église n’a pas peur de l’Histoire", avait lancé le pape François en décidant voici un an d’ouvrir ces archives convoitées. Une transparence symbolisée voici quelques jours par la présence de caméras dans le bunker des archives centrales du Vatican – appelées encore récemment les "archives secrètes" – abritant 85 km d’étagères, dont une section dédiée au pontificat de Pie XII protégée derrière des grilles verrouillées.

À cette occasion, son responsable, Mgr Sergio Pagano, avait sorti quelques documents aux odeurs de poussière. Comme des dessins et lettres d’enfants allemands remerciant le pape, en 1948, pour ses dons à l’occasion de leur première communion.

Pie était le pape du 2 mars 1939 au 9 octobre 1958 et son rôle pendant l'Holocauste a été une pomme de discorde pendant des années.

 Pie, alors qu'il était encore Eugenio Pacelli, a été ambassadeur du Saint-Siège en Allemagne en 1917-1929, où il a assisté au début de la montée du nazisme.

Pour la phase polémique de l’Holocauste, le Vatican avait déjà publié l’essentiel voici quarante ans, dans onze volumes. Mais des pièces manquent, notamment des réponses du pape à ses correspondants et visiteurs. Les historiens vont tenter de mieux cerner la personnalité de ce pape italien prudent et germanophile (ambassadeur en Allemagne pendant douze ans), confiné derrière les murs du Vatican durant la Seconde Guerre mondiale par les nazis, puis les fascistes italiens.

Le pape a peut-être fait allusion au meurtre systématique des Juifs lors de son message radio de Noël le 24 décembre 1942, selon l'AFP.

Sans nommer spécifiquement les Juifs, Pie  a fait référence à «des centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute de leur part et parfois pour la seule raison de leur nationalité ou de leur race, étaient condamnées à mort ou à une extermination progressive».

Jugé coupable par ses détracteurs pour son silence public sur l’extermination des Juifs dans les camps de concentration, porté aux nues par ses admirateurs qui retiennent que l’Église a caché au moins 4 000 Juifs romains et protégé les catholiques européens, ces positions aux antipodes pourront-elles se rapprocher ? C’est peu probable, répondent en chœur les historiens.

À l’occasion de cette ouverture, le Vatican évite de parler du processus de béatification de Pie XII, actuellement au point mort. Une première étape voulue en 2009 par Benoît XVI avait suscité un tollé des organisations juives.

La décision d'ouvrir les archives a été annoncée il y a un an.

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