
Un accord imminent ? L’armée et les hôpitaux en état d’alerte pour recevoir les otages.
Le Premier ministre a annulé les vacances qu'il avait prévues ce week-end.
Un fragile optimisme à Jérusalem
L’optimisme s’immisce dans les couloirs du pouvoir à Jérusalem. D’après plusieurs hauts responsables israéliens, contactés par les médias, la première phase d’un accord sur les otages pourrait être signée d’ici la fin de la semaine, ouvrant potentiellement la voie à leur libération dans les jours suivants.
Dans cette perspective, l’armée israélienne (Tsahal) et les hôpitaux du pays se préparent intensément. Une trentaine d’otages vivants pourraient revenir simultanément — un afflux sans précédent, bien plus massif que lors des libérations précédentes, toujours échelonnées.
Un poste de réception aménagé à Reim
Tsahal anticipe ce retour collectif en réaménageant les quartiers d’officiers de la base de Reim, qui serviront de point d’accueil initial. Le protocole est déjà éprouvé : les otages pourront se doucher, se changer, puis retrouver leurs proches dans un lieu proche. Ensuite, des hélicoptères les transporteront vers les hôpitaux concernés.
Plusieurs sources gouvernementales, citées dans l’article initial, se montrent confiantes : « les divergences restantes sont surmontables », affirment-elles, et elles voient une signature imminente qui pourrait coïncider avec les fêtes juives. Mais dans l’ombre, d’autres voix au sein de l’appareil sécuritaire exhortent à la prudence : des écarts persistent entre les dispositions du plan américain et les exigences du Hamas.
L’échange de prisonniers, clé de voûte du projet
Parallèlement, le bureau du Premier ministre israélien a engagé la rédaction d’une décision gouvernementale autorisant la libération de détenus palestiniens en échange des otages — condition impérative dans ce schéma.
Le Hamas, de son côté, a déclaré avoir déjà transmis des listes d’otages et de prisonniers dans le cadre des négociations indirectes via l’Égypte. Selon le plan soutenu par les États‑Unis, Israël relâcherait, en échange, des milliers de prisonniers palestiniens — parmi eux des condamnés à perpétuité — tandis que le Hamas libérerait les otages encore détenus (estimés à 48).
Cette logique d’échange s’inscrit dans un plan en plusieurs phases, déjà expérimenté lors d’accords précédents, où chaque étape dépend de l’application stricte de la précédente.
Des hôpitaux prêts à l’urgence sanitaire
Les hôpitaux israéliens, qui ont déjà accueilli des otages par le passé, mobilisent aujourd’hui leur expertise acquise. L’hôpital Soroka se prépare à admettre les cas les plus critiques. À Tel Aviv, l’hôpital Ichilov affirme qu’il est « prêt à tout moment à accepter les otages rentrants et à leur fournir un traitement médical dans un environnement humain de haut niveau » ; ses équipes sont en cours de briefing.
Ces établissements s’attendent à des pathologies sévères : malnutrition extrême, déshydratation, complications cardiovasculaires ou respiratoires, troubles psychologiques liés au stress traumatique. Les équipes hospitalières ont déjà organisé des simulations, testé des protocoles de réalimentation et anticipé la coordination interservices.
L’ombre du doute persiste
L’optimisme officiel n’est pas unanime. Certains responsables de la sécurité mettent en garde contre des clauses encore floues entre le plan américain et les positions du Hamas. Le Qatar, par voix de ses représentants, réclame des garanties explicites de la part de Donald Trump quant à la mise en œuvre du plan.
Des analystes soulignent que le plan Trump, dans sa structure, semble insister uniquement sur les aspects de sécurité, sans exiger de compromis politiques concrets de la part israélienne. « Il y a très clairement une volonté d’imposer une fin de guerre, sans résolution politique du conflit », note Laure Foucher dans une tribune critique.
Quelle issue ?
Si l’accord était signé comme annoncé, certains espèrent que l’Égypte et d’autres États arabes pourraient normaliser ou renforcer leurs relations avec Israël, considérant la fin de la guerre à Gaza comme une opportunité. Donald Trump lui-même a parlé d’une « réelle chance » d’aboutir à la paix.
Dans les jours à venir, ce sera un test de confiance : les otages, vivants ou décédés, reviendront-ils dans les délais ? Le protocole d’accueil militaire et hospitalier tiendra‑t‑il face à l’urgence ? Et l’étape suivante — retrait progressif de Tsahal ou déclinaison politique vers Gaza — sera-t-elle mise en œuvre ? Aucun scénario n’est assuré.
Ce que l’on sait — informations vérifiées au 8 octobre 2025
• Des listes ont bien été échangées. Le Hamas a confirmé, par la voix de son conseiller médiatique Taher Al-Nounou, avoir transmis à Israël une liste d’otages vivants ainsi qu’une liste de prisonniers palestiniens à libérer.
(Source : Reuters, Time)
• Les hôpitaux israéliens sont en état d’alerte. L’hôpital Ichilov à Tel Aviv a déclaré : « Nous sommes prêts à tout moment à accueillir les otages rentrants et à leur fournir un traitement dans un environnement humain de haut niveau. » Le centre Beilinson, avec son unité spécialisée « Returning Hostages », est également opérationnel.
(Source : Times of Israel, JNS)
• Accord partiel en vue. Les négociateurs espèrent une signature d’ici la fin de semaine, en plusieurs étapes : libération progressive d’otages, contrepartie humanitaire, libération de prisonniers. Certains prisonniers symboliques comme Marwan Barghouti ne seraient pas inclus dans cette première phase.
(Source : Jerusalem Post, Times of Israel)
• Le plan exige des garanties. Le Hamas exige un engagement écrit sur le retrait israélien de Gaza, tandis que le Qatar réclame des garanties américaines sur la mise en œuvre du plan.
(Source : Al Jazeera, Le Monde)
• Trump parle d’une “chance réelle de paix”. L’ancien président américain, aujourd’hui redevenu acteur central du processus, a affirmé : « Nous allons avoir un accord, j’en suis assez sûr. »
(Source : Le Monde, TF1 Info)
• Pas de preuve d’annulation de vacances du Premier ministre. Contrairement à certaines rumeurs, aucune source officielle ou médiatique fiable n’a confirmé que Benjamin Netanyahu aurait annulé un congé ce week-end en raison de l’avancée des négociations.
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