Le Hamas ne pourra pas localiser toutes les dépouilles d’otages morts selon Jérusalem 

« Entre 7 et 15 dépouilles seraient inaccessibles ou introuvables »

Des responsables israéliens affirment que le Hamas sera incapable de retrouver et de restituer l’intégralité des corps des otages morts encore détenus dans la bande de Gaza. Trois hauts responsables ont confié à CNN que certains restes sont introuvables, en raison de l’ampleur des destructions ou d’un manque de connaissance du site de détention.

L’estimation varie selon la source : « entre 7 et 9 dépouilles » selon l’une, « entre 10 et 15 » selon l’autre.

Ces chiffres reposent sur plusieurs faisceaux d’informations : les services de renseignement israéliens, les messages du Hamas et les remontées des médiateurs égyptiens et qataris. Le Hamas serait « incapable de les récupérer » dans des zones réduites en décombres, ou ne « sait pas où se trouvent certains des 28 otages décédés restés dans l’enclave ».

Un article de Haaretz confirme que le gouvernement israélien est conscient depuis plusieurs mois que « le Hamas ne connaît pas la localisation de certains restes » et qu’il pourrait donc échouer à restituer tous les corps. 

Dans un contexte de pourparlers de trêve, CNN fait état de la conviction israélienne que « le Hamas ne sera pas capable de localiser et restituer les corps de tous les otages décédés encore à Gaza » — une limite logistique et de renseignement. 

Une contrainte logistique confirmée par Washington

L’administration américaine confirme cette difficulté. Barbara Leaf, secrétaire d’État adjointe pour le Proche‑Orient, a déclaré : « dès le début, le Hamas n’avait pas un contrôle total sur tous les otages », et que la récupération des restes serait « extrêmement difficile ».

Cette affirmation corrobore l’hypothèse d’un échec partiel dans la remise des corps, même dans le cadre d’un accord de libre échange ou d’un cessez‑le‑feu.

Le morcellement du pouvoir à Gaza, facteur aggravant

Un obstacle majeur réside dans le contrôle fragmenté au sein de Gaza.
Plusieurs otages seraient détenus par des factions armées plus petites, partiellement indépendantes du Hamas. Cette dissémination du contrôle rend la localisation et la récupération des corps encore plus aléatoires.

Ce contexte pourrait servir de prétexte au Hamas pour retarder l’exécution d’un accord de restitution, notamment sous pression américaine. Une source israélienne craint que cette incapacité matérielle soit instrumentalisée pour gagner du temps.

Enjeux et implications pour les pourparlers

L’incertitude sur l’état ou la localisation des corps des otages morts pèse fortement sur les négociations en cours. Le Hamas pourrait arguer d’impossibilités techniques pour éviter des clauses trop contraignantes dans une trêve.

De plus, cette situation fragilise la confiance entre les parties : si Israël exige la restitution de chaque corps, le Hamas peut se retrouver piégé par ses propres limites opérationnelles.

Par ailleurs, l’annonce israélienne met en lumière les contradictions internes au récit du Hamas : comment un mouvement revendiquant ces otages pourrait-il ne pas en connaître la localisation ?

Dans un contexte plus large, cette problématique s’inscrit dans un malaise déjà exposé : en juin 2024, un haut responsable du Hamas avait affirmé qu’« aucun n’a la moindre idée » du nombre des otages encore vivants dans ses rangs, alors même qu’Israël estimait qu’au moins un tiers étaient morts.

Enfin, l’enjeu est humain autant que diplomatique : certains corps pourraient rester sous les ruines, irrécupérables, infligeant un traumatisme supplémentaire aux familles d’otages et amoindrissant le socle moral d’un possible accord.