Les articles de Jean-Paul Gavard-Perret

Les valises : objet et symbole de la Déportation

Les valises : symbole de la Déportation et de la Shoah

Les valises : objet et symbole de la Déportation

À la genèse de ce récit, jaillissent des valises. Mais pas n'importe lesquelles. L'objet le plus banal supporte ici le poids des ans et  l'horreur de la déportation (souvent croisés dans les réserves du musée du même nom. L'auteur pour ce livre a fait d'abord l'inventaire du mot dit valise et qui l'est parfois devenu.

Existe ici plus qu'un aperçu sur l'exposition "Valises ! Histoires d’un objet dans la guerre". Boiley un voyage à travers les formes et les usages de l’objet durant le second conflit mondial : la "valise-monde" qui permet d’emmener avec soi quelques fragments de la vie qu’on abandonne. La "valise-outil" qui s’adapte aux besoins primaires du quotidien.

La" valise-cache" dont l’aspect commun est utilisé par la Résistance pour développer ses activités clandestines. La "valise-trace", objet symbole qui subsiste de l’assassinat des populations juives et qui conserve les tessons d’une histoire parfois oubliée jusqu’à sa redécouverte.

"Des valises sous les cieux" ouvre donc une autre fenêtre d’exploration sur l’histoire, intime et sensible, où les temporalités se confondent. Une parenthèse où les frontières entre passé et présent sont beaucoup plus proches qu’on devrait le croire. Et en cette expression reprise par un tel spécialiste des mots, la question d'onomatopée se transforme en une  réalité où il existe, au delà de l'extrême souffrance des déchirures, l'écume des larmes.

jean-paul gavard-perret

 

Guy Boley, "Des valises sous les cieux", L'Atelier contemporain, Strasbourg, 2025, 24 p., 5 E.. Valises ! Histoires d’un objet dans la guerre », organisée au Musée de la Résistance et de la Déportation, à Besançon, du 27 mai au 31 décembre 2025.

David Sylvester : tentatives ratées de l’autobiographie

David Sylvester : tentatives ratées de l’autobiographie

David Sylvester : tentatives ratées de l’autobiographie

David Sylvester, « Mémoires d’un petit Biquet », L’Atelier Contemporain, Strasbourg,
2025 160 p., 16 €

Critique et historien d’art David Sylvester (1924-2001) figure centrale de la scène artistique londonienne a laissé une somme considérable d’écrits. L’auteur n’a jamais été un personnage médiatique et son œuvre reste peu connue en dehors de ses entretiens avec Francis Bacon.  Les rares textes autobiographiques réunis en ce volume offrent l’occasion de  connaître la vie et l’œuvre de David Sylvester.

Son texte « Memoirs of a Mug » (« Mémoires d’un cornichon ») fut sa  première tentative autobiographique. Tout se déroule entre 1953 et 1959, où Sylvester fut lié à un groupe d’artistes et d’écrivains gravitant autour de Francis Bacon, qui s’adonnent quasi-quotidiennement à des équipées nocturnes dans les clubs de Soho.

Lucian Freud et Bacon passionnés de jeu, lui permettent d’ouvrir un second pan de son autobiographie :  « autoportrait en joueur » qui dévoile les prémisses de son  évolution Mais « Curriculum Vitae » est le seul des textes à avoir été publié de son vivant et pour ouvrir un recueil d’articles composé et publié en 1996. Ce texte  marque les principales étapes de sa carrière en tant que critique d’art  ses goûts et ses centres d’intérêts

« Memoirs of a Pet Lamb » (« Mémoires d’un petit biquet ») est une reprise par David Sylvester du désir d’écrire le récit de sa vie, en commençant par le début, seulement quelques mois avant sa disparition en 2001.  Jaillit le récit truculent de ses années d’enfance et d’adolescence pendant l’entre-deux guerres, au sein d’une famille juive émigrée de la première génération, établie dans la banlieue de Londres.

David Sylvester se voulait à juste titre un écrivain  et il accordait  une importance capitale à la qualité de ses textes autobiographiques hélas soldées par des échecs.

Il avait été tenté par cette entreprise dès les années 1950, s’y est essayé à de multiples reprises, mais malgré sa puissance de travail il n’est jamais vraiment parvenu à écrire le récit de sa vie.

Comme il le confesse dans « Curriculum Vitae », l’autobiographie, qu’il considérait probablement comme le domaine littéraire par excellence, « n’était pas son genre ».
Cette ambition (déçue) souligne le caractère parcellaire de cette tentative autobiographique qui se résume aux rares textes seule traces sont de sa volonté désespérée d’écrire sa vie .

Jean-Paul Gavard-Perret

3ème tome sur "Une histoire de l'art après Auschwitz"

3ème tome sur "Une histoire de l'art après Auschwitz

Comprendre la suite de la Shoah

« Configuration », troisième tome de Une histoire de l’art d’après Auschwitz Par Paul Bernard-Nouraud, , L'Atelier Contemporain, Strasbourg, 2025, 744 p., 30 €

A la question « en quoi Auschwitz a-t-il rompu les modalités traditionnelles de représentation de la figure humaine héritées de la Renaissance ? » s’ajoute pourquoi et comment.

Ce troisième tome mesure que cette rupture s’est logée dans le discours moderniste au point, désormais, d’y passer en partie inaperçue. Cela pose problème :  l’art contemporain est-il un art qui se situe simplement après Auschwitz ou bien est-il, de manière plus complexe, un art d’après l’événement ?

 

Un certain nombre d’artistes contemporains ont contribué à configurer la mémoire de l’événement sur le long terme. Si les figures d’après l’événement, y compris les plus éloignées de lui, ressemblent encore à celles d’avant, elles sont cependant devenues en grande partie méconnaissables des visages décontenancés, corps oblitérés, paysages alentour disloqués.

Reconnaissables bien qu’elles ne soient plus discernables, ces figures mémorielles cohabitent dans l’imaginaire contemporain avec d’autres figures, oublieuses celles-ci, en ce qu’elles miment les corps d’avant mais surtout sont marquées et hantée par l’événement de l’horreur de la Shoah. Ces représentations passent malgré cela pour des figures habituelles tant un , habitus visuel s’est constitué dans l’ombre portée de l’événement et à partir de lui.

Cet ouvrage illustre dans ses  « configurations » une part de mémoire qui parfois se chargent d’autres mémoires. Celles-ci compliquent d’une part l’oubli. Cela est resté longtemps demeuré largement inaperçu.

Aujourd’hui, le regard évolue au sein de figures aux formes quasi-spectrales. Il devrait pourtant susciter, en retour, un étonnement majeur et c’est tout le sens de cette « Histoire de l’art d’après Auschwitz ». A savoir chercher à comprendre les causes et les conséquences de cette habituation et de l’omission qui l’accompagne.

Ce dernier tome inscrit l’évolution historique qu’on y a retracée jusque-là dans une perspective théorique qui sollicite, des pensées aussi différentes que celles de Theodor Adorno, d’Emmanuel Levinas, etc..

Jean-Paul Gavard-Perret

La saga absolue de Philip Roth par Olivia-Jeanne Cohen

La saga absolue de Philip Roth par Olivia-Jeanne Cohen

La saga absolue de Philip Roth par Olivia-Jeanne Cohen

Olivia-Jeanne Cohen « Saccages Regards sur American Pastoral de Philip Roth », Editions Unicité, Saint-Chéron, 2025, 44 p., 10 E.

La saga absolue de Philip Roth par Olivia-Jeanne Cohen

La saga absolue de Philip Roth par Olivia-Jeanne Cohen

Olivia-Jeanne Cohen en une quarantaine de pages a su condenser l’existence de Philip Roth et son chef d’œuvre absolu la « Pastorale américaine ».
Avec son narrateur-type Nathan Zuckerman,  son héros  aura erré sans but et parfois sans lui-même, même s’il pouvait être couronné en homme parfait.

Mais l’essayiste démonte le mécanisme de Roth pour pénétrer les arcanes du psychisme de son héros, ses fiertés, ses illusions, ses névroses, sa sexualité, ses fantasmes, etc. Rien n’est épargné par un tel analyste. Et il a sidéré l’essayiste comme elle sonne ses lecteurs.

Le narrateur montre la grandeur et la décadence, les victoires et les échecs de son héros dont dans certains de ses plis de l’âme où existe parfois en « prime » plus d'amour, d'envie, d'espoir, d'ambition et même pas d'égoïsme dans une  société américaine dézinguée où se cachent  lassitude et indifférence ».

« Le Suédois » finit marginal au monde, marginal à lui-même, proche de certains personnages de l’égal de Zweig  et Musil. Il a tout compris de l’annihilation d’une civilisation – c’est du moins par l’entremise de son narrateur.

Son ironie est féroce en éprouvant la terrible condition de l’homme.
Roth crée donc le modèle de l’être sans illusion. Il s’interroge aussi sur la tyrannie exercée sur l'individu par un monde occidental sacrifiant au veau d’or des progrès techniques, de l’argent, du profit et de la réussite.

Là  où une telle gouaille dépote, le roman est magistral. Et Zuckerman  demeura  un des masques de l’auteur de cette saga.

Sa fable et sa critique sociale trouvent une dimension impressionnante.Maître de l’humour romanesque, Roth dénoue bien des pièges de l’âme.  Olivia-Jeanne Cohen souligne la force d’une telle vague textuelle qui traverse et poursuit de pages en pages la maladie de l’identité et celle du sexe dont nul ne se remet ou si peu.

L’Amérique s’ouvre aussi à sa béance, son énigme à travers divers milieux de Newark.
Le monde juif bien sûr, cocon ou creuset de l’œuvre, s’élargit au delà sur une vision de New-York dont héros et héroïnes deviennent castors ou grands hérons de la civilisation urbaine. L’essayiste souligne le  localisme qui insère dans un lieu précis, il fait de ce roman  la grande épopée.

Jean-Paul Gavard-Perret

Comprendre la suite de la Shoah

Comprendre la suite de la Shoah

Comprendre la suite de la Shoah

« Configuration », troisième tome de Une histoire de l’art d’après Auschwitz Par Paul Bernard-Nouraud, , L'Atelier Contemporain, Strasbourg, 2025, 744 p., 30 €

A la question « en quoi Auschwitz a-t-il rompu les modalités traditionnelles de représentation de la figure humaine héritées de la Renaissance ? » s’ajoute pourquoi et comment.

Ce troisième tome mesure que cette rupture s’est logée dans le discours moderniste au point, désormais, d’y passer en partie inaperçue. Cela pose problème :  l’art contemporain est-il un art qui se situe simplement après Auschwitz ou bien est-il, de manière plus complexe, un art d’après l’événement ?

 

Un certain nombre d’artistes contemporains ont contribué à configurer la mémoire de l’événement sur le long terme. Si les figures d’après l’événement, y compris les plus éloignées de lui, ressemblent encore à celles d’avant, elles sont cependant devenues en grande partie méconnaissables des visages décontenancés, corps oblitérés, paysages alentour disloqués.

Reconnaissables bien qu’elles ne soient plus discernables, ces figures mémorielles cohabitent dans l’imaginaire contemporain avec d’autres figures, oublieuses celles-ci, en ce qu’elles miment les corps d’avant mais surtout sont marquées et hantée par l’événement de l’horreur de la Shoah. Ces représentations passent malgré cela pour des figures habituelles tant un , habitus visuel s’est constitué dans l’ombre portée de l’événement et à partir de lui.

Cet ouvrage illustre dans ses  « configurations » une part de mémoire qui parfois se chargent d’autres mémoires. Celles-ci compliquent d’une part l’oubli. Cela est resté longtemps demeuré largement inaperçu. Aujourd’hui, le regard évolue au sein de figures aux formes quasi-spectrales.

Il devrait pourtant susciter, en retour, un étonnement majeur et c’est tout le sens de cette « Histoire de l’art d’après Auschwitz ». A savoir chercher à comprendre les causes et les conséquences de cette habituation et de l’omission qui l’accompagne. Ce dernier tome inscrit l’évolution historique qu’on y a retracée jusque-là dans une perspective théorique qui sollicite, des pensées aussi différentes que celles de Theodor Adorno, d’Emmanuel Levinas, etc..

Jean-Paul Gavard-Perret

Bellissima ester. Pourim, une histoire intemporelle

Bellissima ester. Pourim, une histoire intemporelle 

Esther dans tous ses états

« Bellissima ester. Pourim, une histoire intemporelle »,  Musée national du judaïsme italien et de la Shoah – MEIS, Ferrare, du 12 mars au 15 mars 2025

Après le succès de l’édition 2024 au Musée juif de Rome, cette exposition - organisée par Amedeo Spagnoletto, Olga Melasecchi et Marina Caffiero, avec la collaboration de Sharon Reichel et l’installation conçue par l’architecte Giulia Gallerani -  est  consacrée à la fête juive de Pourim, célébration de la joie et de la rédemption qui trouve ses racines dans la figure biblique de la reine Esther.

Divisé en quatre sections thématiques, le parcours de l’exposition se développe à travers des œuvres d’art de la Renaissance, des parchemins précieux et des artefacts historiques, qui racontent l’histoire de l’extraordinaire d’Esther jeune femme qui fut capable de renverser le destin de son peuple, déjouant le plan du perfide Haman, conseiller du roi de Perse.

Cette histoire de courage et de détermination a été transmise et célébrée pendant des siècles avec des banquets, des déguisements et des représentations théâtrales, et se concentre sur le rôle des femmes, en explorant le thème du renversement du destin et de la rédemption du peuple juif.

Amedeo Spagnoletto précise l’objectif d’une telle esposition :  « nous présentons une étude approfondie de la figure énigmatique et fascinante d’Esther et de la fortune qu’elle a eue dans la tradition picturale de la Renaissance ; mais nous proposons aussi un parcours dédié à la fête avec ses préceptes et ses coutumes. » Le visiteur trouve sur le phénomène de Pourim Sheni, des commémorations d’autres événements au cours desquels les Juifs ont miraculeusement échappé au danger.

L’ensemble est confronté à une lecture actuelle, contemporaine et interactive de la fête créée grâce à des modernes. « Bellissima Ester » est donc l’occasion de réunir adultes et enfants pour jouer à réinterpréter l’histoire de Pourim, mais aussi approfondir l’art, l’histoire et l’histoire sociale.

Grâce à des collaborations avec de prestigieuses institutions italiennes et internationales, l’exposition rassemble des pièces uniques : des chefs-d’œuvre de la Renaissance - tels qu’  « Esther devant Assuérus »  de Jacopo del Sellaio - jusqu’à une sélection exceptionnelle de rouleaux enluminés du Livre d’Esther – dont la très rare copie du XVIIe siècle signée par Shalom d’Italia Sont présentées aussi encore des photographies d’époque et des objets rituels qui racontent les traditions juives liées à Pourim.

Une section spéciale lui est consacrée avec des célébrations locales inspirées de l’histoire biblique d’Esther et établies par les communautés juives. Parmi les exemples exposés :  le Pourim de Syracuse en 1405, le Shabbat des tremblements de terre de Livourne en 1742 et l’histoire de la famille de Ferrare de Leone Vita, qui a miraculeusement échappé à un incendie en 1758.

Pour compléter l’expérience de l’exposition, les illustrations de Laura Guglielmo et les installations interactives explorent l’histoire d’Ester de manière dynamique et créative, une manière de transmettre un message de résistance capable de parler avant tout aux générations d’aujourd’hui.

Jean-Paul Gavard-Perret

Comment les nazis ont photographié leurs crimes, Auschwitz 1944 

Comment les nazis ont photographié leurs crimes, Auschwitz 1944 

L’horreur et les cyniques

Sous le commissariat de Tal Bruttman, cette terrible exposition repose surtout et notamment sur un album photographique nommé « l’album d’Auschwitz ». Il fut  réalisé par les SS pour témoigner  - auprès des hauts responsables nazis - de leur travail et de leur organisation accomplie des opérations d’extermination sur Auschwitz..

L’ensemble montre l’horreur sourde mais tout autant évidente en les mises en scène montées par les photographes. S’y découvrent tous les éléments agencés pour voir la déportation.

Transparaissent violence, cruauté et cynisme implicites des bourreaux. Peut se traduire la résistance et la douleur des victimes.
Mais cela est montré moins pour les mettre en exergue mais pour insister sur la soumission et la contrainte vers la mort.  De telles images sont souvent insupportables tant l’abjection d’une telle « preuve » est patente. 

Jean-Paul Gavard-Perret

« Comment les nazis ont photographié leurs crimes, Auschwitz 1944 »,  Mémorial de la Shoah de Paris, Jusqu’au 16 novembre 2025
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Sharon Eilon : femmes de valeurs.

Sharon Eilon : femmes dans les religions monothéïstes

Sharon Eilon : femmes dans les religions monothéïstes

Sharon Eilon , « Femmes de valeurs », Website: www.sharoneilon.com, Instagram: @sharon.eilon.photography

La série photographique d’Elion basé en Israël se concentre sur l’exploration de diverses religions et cultures tout en soulignant leur humanité commune.
Elle met en évidence que si la pratique de la religion est le plus souvent un droit et une obligation pour les hommes, la présence des femmes lors des événements religieux importants reste limitée.

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Dans ce projet en cours, intitulé « Femmes de valeur », l’intention est de mettre en lumière les contributions et les expériences des femmes croyantes.
Ses photographies plongent dans la  mosaïque  des rituels,  célébrations et coutumes.

Celles-là révèlent  un biais constant : dans la plupart des cas, les hommes prédominaient sur les photographies. Même dans les contextes contemporains, le rôle des femmes dans ces événements religieux clés reste souvent marginalisé. Elles se trouvent en périphérie, s’occupant des enfants pendant que les hommes se livrent à la prière, à l’étude ou aux pratiques rituelles.

 La créatrice s’’efforce  de lutter  la domination historique des hommes et mettre en lumière le rôle des femmes dans les événements religieux.

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Jean-Paul Gavard-perret

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Irving Penn : un mari vaut d’âge -

Irving Penn : un mari vaut d’âge -

Irving Penn : un mari vaut d’âge -

Irving Penn, « Centennial », Fondation Marta Ortega Perez, La Corogne du 23 novembre 2023 auu 1 er mai 2025.

L’occasion est belle d’aller en Espagne non pour faire des châteaux mais visiter un site  (La Corogne) et une exposition d’exception la rétrospective du célèbre photographe américain jamais montré en Espagne accompagnée d’un programme éducatif et de réédition du livre de Penn qui porte le même titre que cette exposition.

Tous les thèmes de la carrière de Penn sont là à partir de ses débuts (fin des années 30) jusqu’à la première décennie du 21e siècle. Se retrouvent élégance et  beauté par ses photos de mode. Mais sont présents aussi ses nus dépouillés et abstraits,  le minimalisme de ses natures mortes, ses portraits. Ils captent la psychologie des personnalités du monde ou des travailleurs communs.

Technicien adepte de la simplicité, il donne un caractère intemporel à ses images mais aussi la complexité et à l’éphémère des êtres dans soixante dix ans de carrière. Il fut et reste le précurseur de son art et peut demeurer un miroir de la société.
D’où le caractère Penn d’une telle œuvre qui révèle l’essence de l’humain et un monde saisit par un œil inédit.

Irving Penn est Né en 1917 à Plainfield (New Jersey), d'une famille juive russe émigrée, Irving Penn fait ses études à l'école des Beaux-Arts de Philadelphie.

Jean-Paul Gavard-Perret

Hélène Cixous : Et la mère pond vite un dernier oeuf

Hélène Cixous : Et la mère pond vite un dernier oeuf

L’avenir dans le dernier oeuf selon Hélène Cixous

Hélène Cixous, Et la mère pond vite un dernier œuf, éditions Gallimard, 2024, 144 pages, 17,50 €.

Toute chose est autre chose et n’est pas chez Hélène Cixous, et selon elle ce serait moins une alternative, une disjonction exclusive, qu’une affirmation, l’expression d’une synthèse disjonctive. Et dans ce jeu du tel livre s’impliquent des mouvements incessants de connexions, de relations instables, d’agencements impossibles.

Et ici l’écriture d’Hélène Cixous joint, disjoint, relie, délie, assemble, distingue femme et poule. Car si la mère est la mère et une poule, elle est autre chose qu’elle-même même si elle «  pond vite un dernier œuf » .
Bref c’est être ou naitre pas ou être sans y être mais avec tous ces mots et ces noms qui résistent  chez Cixous. Trop peut-être. Avec derrière eux le nom de Jacques Derrida mais aussi les noms contre lesquels on lutte car il désignent des assassins.
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Dans ce texte plus derridien que souvent ce tel livre se fait abscond.
Le vertige des dénominations se veut vertige ou perte.
Une nouvelle fois la force de la judéité revient avec des histoires de revenants, de survivantes. Preuve qu’une fois de plus le passé résiste et infuse dans le présent. Quant au futur il n’est qu’esquisse. Mais au nom de la mémoire rien n’est exquis.

Reste ici une évocation plus intellectuelle qu’affective, plus montée en armes stylistique qu’en larmes. A chacun d’y gouter sa propre sensibilité. Et c’est ce qui résiste  chez Cixous de tous ses livres :  ils  se heurtent, se croisent, divergent voire s’éloignent les un des autres selon des visions objective et subjective.
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Mais l’auteure ne peut qu’écrire qu’à partir d’elle ; de sa mémoire de son écriture qui à la fois ne cesse de jouer sur l’histoire et en subit encore dans ce livre. Il  devient une histoire de reconfiguration   au sujet de soi où le soi n’est pas séparable d’autre chose que soi, d’autres que soi, événements de l’histoire, et  peut être, des animaux, des écrivains, des connaissances, tout en évitant un « nous ». « Nous est un autre» disait Derrida. Est-ce une question d’ami.e ?

Jean-Paul Gavard-Perret

Hélène Cixous autrice juive .

Hélène Cixous est née à Oran d'un père médecin (Georges Cixous, également né en Algérie, 1908-1948), et d'une mère allemande devenue sage-femme en 1952 (Eve Klein,1910-2013), au sein d'une famille juive, ashkénaze par la mère, séfarade par le père .

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