Auteure Juive : Simone Weil la lucide

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Auteure Juive : Simone Weil la lucide

Simone Weil la lucide

Simone Weil, « L’agonie d’une civilisation », Illustrations de Vincent Bioulès, Fata Morgana, réédition 2025, 56 p., 15 €

D’une certaine manière, dans ce livre, Simone Weil a tout dit : « Rien n’est plus cruel envers le passé que le lieu commun selon lequel la force est impuissante à détruire les valeurs spirituelles ; en vertu de cette opinion, on nie que les civilisations effacées par la violence des armes aient jamais existé ; on le peut sans craindre le démenti des morts.

On tue ainsi une seconde fois ce qui a péri, et on s’associe à la cruauté des armes. La piété commande de s’attacher aux traces, même rares, des civilisations détruites, pour essayer d’en concevoir l’esprit. »
Dès lors l’auteure sollicitée par les  «Cahiers du Sud », pour le numéro sur « Le génie d’Oc et l’homme méditerranéen » a publié ses deux textes. Le premier est écrit au début de l’année 1941, le second un an plus tard.

L’ensemble, en écho aux sombres heures que traversa ce vingtième siècle asphyxié par la barbarie, paraît dans la revue en 1943. Au cœur de cette « Agonie d’une civilisation à travers un poème épique », la philosophe se penche sur les événements qui ont conduit à l’écrasement de la civilisation d’Oc.
Elle en donne une lecture personnelle politique et sociale, indissociable de notre présent. Elle unit le mysticisme chrétien à une critique incisive du pouvoir et de la violence. Des conflits passés elle exhume un paradoxe cruel : la terreur frappe plus durement ceux qui défendent leur humanité que ceux qui songent à détruire et à écraser.

La peur et l’imagination peuvent ainsi saper les résistances des sociétés libres bien plus sûrement que les armes elles-mêmes. Un appel à la vigilance face aux nouvelles formes de domination qui nous enseigne que le combat pour la liberté est, avant tout, celui de l’esprit.

Jean-Paul Gavard-Perret

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