Vers la fin du diagnostic humain en Israël ? L’intelligence artificielle impose sa loi dans les hôpitaux

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Vers la fin du diagnostic humain en Israël ? L’intelligence artificielle impose sa loi dans les hôpitaux

Un médecin qui n’utilise pas l’intelligence artificielle s’expose à des poursuites pour faute professionnelle »

À l’aube d’une révolution technologique au cœur de la médecine, un avertissement retentit : celui d’un monde où le recours à l’intelligence artificielle (IA) ne relève plus uniquement du choix, mais pourrait devenir une obligation déontologique. Dans un article publié sur le site israélien Mako, cette perspective est abordée à travers l’angle d’une conférence majeure, mais l’implicite est bien plus vaste : la médecine du futur est déjà à la porte.

Une conférence comme révélateur d’une mutation imminente

La conférence annuelle de l’organisation למענכם – « Pour vous » –, prévue le 10 novembre à l’université Reichman University à Herzlia, sera placée cette année sous le signe des thérapies à base de cellules souches et de l’intelligence artificielle.  On y attend plus de 800 médecins, scientifiques, chercheurs et techniciens, venus d’Israël et de l’étranger.
Dès l’entrée en matière, le ton est donné :
« Nous approchons de l’ère où un médecin qui n’utilisera pas l’IA risquera d’être poursuivi pour négligence », affirme le professeur Ran Bleicher, vice-président et chef de l’innovation chez Clalit Health Services. 

L’IA au cœur de l’anticipation médicale

Devant ce constat, il ne s’agit pas simplement de diagnostics assistés : l’article évoque des modèles d’embryons créés in vitro à partir de cellules souches, visant à analyser la formation d’organes, à identifier des malformations précoces et à dépister des maladies génétiques.
Dans un avenir proche, il pourrait même être possible de détecter des tendances vers l’autisme à ses débuts, ce qui jusqu’à présent n’était pas réalisable.

Parallèlement, la médecine régénérative se déploie : croissance artificielle de tissus ou d’organes à partir des propres cellules souches du patient, réduisant potentiellement la dépendance aux dons d’organes et aux traitements immunosuppresseurs.
Dans ce contexte, l’IA joue un rôle central : prévoir le trajet d’un embryon, planifier la différenciation cellulaire et guider les traitements personnalisés selon le profil ADN individuel du patient. 

Le Dr Gady Neumann, vice-président de l’organisation « Pour vous », explique : « L’intégration de l’IA à la médecine par cellules souches ouvre devant nous une ère nouvelle, où nous pourrons non seulement comprendre les processus cellulaires mais aussi les prévoir, les planifier et les orienter. C’est une véritable révolution dans notre façon de concevoir le soin et le lien entre science et homme. » 

Vers une obligation de tirer parti de l’IA ?

Le professeur Ran Bleicher pousse l’avertissement plus loin : « Il n’est pas loin, ce jour où un médecin qui ne recourrait pas à l’intelligence artificielle dans des examens comme la radiographie ou l’IRM pourrait être considéré comme exerçant avec négligence. »  Il souligne toutefois que ces technologies, bien que très précises — « même plus que certains médecins » —, ne doivent pas être confondues avec des chatbots grand public comme ChatGPT. Une vigilance s’impose, car « parfois elle “invente” des informations », insiste-t-il.  Ainsi, médecins et patients devront apprendre à utiliser ces nouveaux outils, à se former à un « nouvel âge rapide » où médecine et technologie fusionnent. 

Les acteurs de la santé à l’épreuve

Le panel central de la conférence réunira des dirigeants majeurs du système de santé israélien : le directeur général de Clalit , Dr Eitan Wirtheim ; la directrice de l’hôpital Rambam, Dr Michal Makel ; le directeur de l’hôpital Sourasky (Ichilov) à Tel Aviv, Professeur Eli Sprecher ; la présidente de l’hôpital Sheba Néguev, Professeur Orly Weinstein ; et la directrice de l’organisme Maccabi, Mme Sigal Levy‑Dadun.  Ensemble, ils analyseront les modalités d’intégration de l’IA dans la prise de décision hospitalière, l’amélioration des services de santé et la préservation de l’aspect humain dans un univers médical numérisé. 

Une table ronde réunira également le professeur Ran Bleicher et le lauréat du prix israélien de la recherche en innovation, M. Gil Shwed, pour discuter des contraintes entre l’innovation médicale et la haute technologie, des limites de l’IA et de l’équilibre entre progrès technologique et valeurs humaines dans le système de santé du futur.  Une autre session, animée par la Professeure Irit Avivi (oncologue-hématologue), évoquera les nouveaux outils d’IA d’analyse d’examens sanguins, la médecine personnalisée et l’intégration de technologies avancées en médecine régénérative. 

Questions éthiques, accessibilité et responsabilité

Au-delà des prouesses scientifiques, la conférence se penchera sur les défis éthiques liés à cet âge nouveau : l’accès du public aux traitements innovants, la responsabilité humaine dans un contexte médical assisté par IA, et la nécessité de clarifier les rôles entre machine et praticien.  Quant à l’organisation « Pour vous », elle souligne qu’elle agit quotidiennement pour fournir des conseils médicaux bénévoles à des milliers de patients à travers le pays, promouvoir la recherche et renforcer le lien entre science, société et médecine. 

L’avertissement du professeur Ran Bleicher n’est pas une provocation. Il exprime la conviction que l’IA ne sera pas un outil optionnel mais, à très court terme, un standard de la pratique médicale. La question n’est plus de savoir si la technologie doit être intégrée ; elle est de savoir comment et dans quelles conditions.
Les médecins qui ne s’y adapteront pas pourraient bien se retrouver sur la sellette. Le soin du futur se dessine aujourd’hui – rapide, personnalisé, technologique – et le temps n’est plus aux tergiversations.

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