
Une tasse de thé brûle une passagère israélienne : Ryanair mise en cause
Chronologie d’une négligence inacceptable
Une jeune Israélienne âgée d’une trentaine d’années, désignée par la lettre « S. », a subi de graves brûlures à bord d’un vol Ryanair en direction de Vienne.
Environ une heure après le décollage de l’aéroport Ben Gourion, elle avait demandé un café à l’hôtesse. « Elle est allée faire bouillir l’eau et, lorsqu’elle m’a tendu la tasse, le contenu s’est renversé sur moi. J’étais sous le choc », relate S., encore bouleversée.
Les brûlures ont été si sévères que la trousse de premiers secours n’a servi à rien : « les hôtesses de l’air ne savaient pas où se trouvait la trousse » et, une fois retrouvée, elle manquait du matériel réglementaire.
Transportée à Vienne, S. a été hospitalisée quelques jours avant d’être escortée jusqu’en Israël, puis admise à l’hôpital Ichilov. Elle garde aujourd’hui des cicatrices qu’elle juge éternelles : « Les cicatrices… resteront malheureusement gravées dans ma mémoire toute ma vie ».
Déjà, il y a un an, une autre passagère israélienne avait porté plainte après avoir subi des brûlures similaires sur un vol Tel Aviv–Turin.
Cette fois encore, c’est une tasse de thé renversée sur la tête qui était en cause. Maître Asher Rotbaum, avocat spécialisé en droit aérien, rappelle qu’il s’agissait de la deuxième plainte en un an : « nous avons intenté une action similaire contre Ryanair… malheureusement, il semble qu’ils n’aient pas retenu la leçon ». Il recommande d’éviter les boissons chaudes en vol, à plus forte raison pour les enfants.
Ces incidents touchant exclusivement des passagères israéliennes ?
Une étude des précédents révèle que non : Ryanair a en effet été condamnée à plusieurs reprises pour avoir servi des boissons très chaudes à d’autres passagers.
En 2022, Lidija Miliute, une Lituanienne de 26 ans, a obtenu 55 000 € de dédommagement après qu’un thé brûlant lui a causé des brûlures au ventre, aux cuisses et au poignet.
En 2022 encore, une fillette de huit ans a reçu 3 500 £ après qu’une tasse de thé tombée sur elle lui a infligé des brûlures au torse et aux jambes .
D’autres cas, dont des blisters sévères et des brûlures graves, concernent des passagers britanniques et écossais .
La jurisprudence européenne, notamment la doctrine de la Convention de Montréal, établit que toute blessure liée à un objet utilisé pour servir un passager engage la responsabilité stricte de la compagnie, sans nécessité de prouver la faute . Les tribunaux ont ainsi condamné Ryanair à plusieurs reprises, prouvant que ces incidents dépassent le simple éventail des voyageurs israéliens.
En conclusion, les négligences mises en lumière – service de boissons bouillantes, plateaux de secours incomplets, incapacité à intervenir efficacement – ne concernent pas uniquement des passagères israéliennes, comme en témoignent plusieurs jugements en Europe. Il ne s’agit donc pas d’un biais ciblé, mais bien d’un défaut structurel persistant chez Ryanair.
Le recours systématique à des compensations montre un problème répétitif qui échappe à toute coïncidence.
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