
Accord de libération des otages israéliens : une avancée fragile sous haute tension
Un compromis inédit entre Israël et le Hamas
Un nouvel accord, dévoilé le 28 mai 2025, prévoit la libération de neuf otages israéliens vivants et de 18 dépouilles, détenus par le Hamas depuis l’attaque du 7 octobre 2023.
Cette libération s’effectuera en deux phases sur une semaine, en échange d’un cessez-le-feu de 60 jours et de l’engagement d’Israël à entamer des négociations pour mettre fin aux hostilités.
Si aucun accord n’est trouvé à l’issue de cette période, Israël se réserve le droit de reprendre les combats ou de poursuivre les négociations en échange de la libération d’autres otages .
Le rôle déterminant de Steve Witkoff
Ce plan a été proposé par Steve Witkoff, envoyé spécial du président américain au Moyen-Orient. Witkoff a joué un rôle clé dans la médiation entre Israël et le Hamas, en collaboration avec des intermédiaires qataris. Son approche directe et agressive a permis de surmonter des mois d’impasse diplomatique .
Des négociations sous haute pression
Les négociations ont été marquées par une forte pression des deux côtés. Le Hamas, affaibli par les opérations militaires israéliennes, est décrit comme étant “sous pression comme jamais auparavant, voire paniqué” . Israël, de son côté, fait face à une opinion publique de plus en plus favorable à un accord pour la libération des otages, avec 70 % des Israéliens soutenant une fin de la guerre en échange de leur retour .
Des conditions de détention alarmantes
À ce jour, au moins 59 otages, vivants ou décédés, sont encore détenus par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens à Gaza. Les récits terrifiants d’ex-otages laissent entendre que ceux qui restent aux mains de leurs geôliers continuent de subir des conditions abominables . Le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé à la libération immédiate et sans condition de tous les otages restants.
Une trêve de cinq ans envisagée
Le Hamas s’est dit prêt à conclure une trêve de cinq ans avec Israël, en échange de la libération en une seule fois de tous les otages encore retenus dans la bande de Gaza . Cette proposition, bien que significative, n’a pas encore reçu de réponse officielle de la part d’Israël.
Des conditions humanitaires en jeu
En parallèle, l’accord prévoit que l’aide humanitaire distribuée aux Gazaouis par une entreprise américaine sera à nouveau sous la responsabilité de l’ONU, et que l’armée israélienne se retirera des territoires occupés depuis l’opération « Might and Sword » . Cette mesure vise à améliorer les conditions de vie des civils palestiniens, alors que la bande de Gaza est confrontée à une crise humanitaire majeure, avec des pénuries alimentaires et des déplacements massifs de population .
À ce jour, les autorités israéliennes n’ont pas officiellement publié la liste des neuf otages vivants devant être libérés dans le cadre du nouvel accord proposé le 28 mai 2025. Cette absence d’information vise à protéger la sécurité des otages et à respecter la confidentialité des négociations en cours.
Cependant, des précédents échanges ont permis de connaître les noms de certains otages libérés par le Hamas. Parmi eux figurent :
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Eliya Cohen, libéré le 22 février 2025 .
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Omer Shem Tov, libéré le 22 février 2025 .
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Tal Shoham, libéré le 22 février 2025 .
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Omer Wenkert, libéré le 22 février 2025 .
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Hisham al-Sayed, libéré le 22 février 2025 .
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Avera Mengistu, libéré le 22 février 2025 .
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Ofer Kalderon, libéré le 1er février 2025 .
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Keith Siegel, libéré le 1er février 2025 .
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Yarden Bibas, libéré le 1er février 2025 .
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Karina Ariev, libérée le 25 janvier 2025 .
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Daniela Gilboa, libérée le 25 janvier 2025 .
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Naama Levy, libérée le 25 janvier 2025 .
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Liri Albag, libérée le 25 janvier 2025 .
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Agam Berger, libérée le 30 janvier 2025 .
Il est important de noter que ces informations concernent des libérations antérieures et ne préjugent pas des noms des otages concernés par le nouvel accord. Les autorités israéliennes et les familles des otages attendent avec espoir et vigilance la concrétisation de cet accord, tout en restant conscientes des défis et des incertitudes inhérents à de telles négociations.
Une avancée fragile
Malgré ces avancées, l’accord reste fragile. Le Hamas exige des garanties sur la poursuite des négociations au-delà des 60 jours de cessez-le-feu, tandis qu’Israël insiste sur la possibilité de reprendre les combats si aucun accord n’est trouvé . La mort de Mohammed Sinwar, chef de la branche armée du Hamas, confirmé hier, tué lors d’une frappe israélienne, pourrait également compliquer les négociations en cours .
Cet accord représente une lueur d’espoir pour les familles des otages et pour la population de Gaza, épuisée par des mois de conflit. Cependant, sa mise en œuvre dépendra de la volonté des deux parties à respecter leurs engagements et à poursuivre les négociations en vue d’une paix durable.
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