
Elle aurait prédit la fin de la guerre ? Les écrits inédits de l’astrologue défunte dévoilés
Une révélation posthume qui intrigue Israël
Deux mois après sa disparition à l’âge de 85 ans, Miriam Benyamini, grande figure de l’astrologie israélienne et célèbre pour ses horoscopes dans Yedioth Ahronoth, revient sur le devant de la scène par-delà la mort. Des carnets personnels, retrouvés récemment, évoquent une période clé qui semble faire écho à l’actualité brûlante.
« Entre le 17 septembre et le 17 octobre, une sorte de réparation », y écrit-elle. « Trump prend le commandement. Coopération entre Israël et l’Amérique. Connexion spéciale entre Trump et Bibi. » Ces phrases, sibyllines, rédigées en mars 2025, avant son hospitalisation, sont aujourd’hui relues avec fébrilité par ses proches et ses admirateurs.
Elle y parlait également d’un retour à « des lieux d’alors », d’une « nouvelle naissance pour un monde transformé », et du rôle de la maison astrologique 11 comme centre d’un nouvel élan : « Le lien dans les cartes relie les âmes à une destinée. La carte donne le sentiment d’une mission accomplie. Sans paroles superflues, on se comprend. »
Une fille, des carnets, et une vie entière à décoder
Sa fille, Irit, a pris la mesure de l’héritage astrologique laissé par sa mère : « Nous avons trouvé des dizaines de documents, cartes et pages qu’elle avait écrits et conservés au fil des années […] nous ne faisons que commencer, je suis certaine que nous trouverons des trésors comme ces pages qu’elle a simplement écrites pour elle-même, sans intention de publier en temps réel. Cela illustre la force d’une mère. »
Miriam Benyamini ne cherchait pas la lumière, mais elle l’attirait. De son vivant déjà, elle refusait l’idée d’un culte ou d’un dogme. Elle se disait simplement « à l’écoute du ciel et des êtres humains ».
Une vie tracée par les étoiles, mais guidée par le libre arbitre
Une enfance sans confort, une vocation inattendue
Née en 1940 dans le kibboutz religieux de Yavne, fille d’immigrants allemands et hollandais, Miriam grandit dans une maison d’enfants sans ses parents. Sa chambre, installée dans un conteneur de fortune, était glaciale en hiver et étouffante l’été.
Après son service militaire, elle suit des études de musique à Jérusalem. Elle rêve de devenir professeure de clarinette. Mais un jour, dans un café où elle travaille, elle lit la main d’un client. Repérée par la télévision, elle est invitée dans l’émission Tandu. Le lendemain, elle trouve une file de cent personnes devant l’établissement. « Je ne savais pas quoi faire avec moi-même. J’étais effrayée. Je n’étais pas connue jusqu’alors, et je ne voulais pas de publicité. »
L’astrologie comme langage du cœur
Elle publie ses premiers horoscopes dans HaOlam HaZeh, puis rejoint Yedioth Ahronoth à la fin des années 1980. Elle y devient une star, popularisant des concepts astrologiques alors inconnus du grand public israélien comme le « Mercure rétrograde » ou la « Lune noire ».
De nombreuses célébrités, comme Yardenna Arazi, Judy Shalom Nir-Mozes, Yehuda Poliker ou Jacob Gilad, la consultent régulièrement. « Nous sommes de très bonnes amies », disait-elle.
Mais elle n’avait pas peur d’assumer ses erreurs : « Il n’y a aucun métier au monde sans erreurs. Peut-être que j’ai mal interprété la carte. Si quelqu’un est vraiment mécontent, je lui rends l’argent. Je ne veux pas qu’il y ait entre nous un poids émotionnel. »
Le silence face à la mort
Sur une question, elle restait intraitable : jamais elle ne prédisait la durée de vie. « Le sujet de la mort est le seul que je refuse d’aborder dans mes pronostics. Si quelqu’un me demande combien de temps il va vivre, je réponds que c’est entre les mains du Tout-Puissant, pas les miennes. »
Les prédictions de guerre relues à la lumière du présent
Prophétie ou relecture ?
Aujourd’hui, les lignes retrouvées dans ses carnets sont scrutées avec passion. A-t-elle vraiment prédit un accord de fin de guerre ? Faut-il y voir une intuition, une projection, ou une simple coïncidence astrologique ?
Déjà en 2018, elle évoquait dans Haaretz une période « difficile pour le peuple » entre juin et août. Ses écrits récents paraissent, à la lumière des événements actuels, presque prémonitoires. Mais comme souvent avec l’astrologie, l’interprétation précède la démonstration.
Ses prédictions : entre fascination populaire et mystère persistant
Des prédictions qui ont marqué les esprits
La réputation de Miriam Benyamini ne repose pas sur des coups de chance isolés. Plusieurs de ses déclarations ont été perçues, rétrospectivement, comme étonnamment visionnaires. La plus célèbre : elle aurait anticipé la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine de 2016, alors que la quasi-totalité des sondages et des astrologues voyaient Hillary Clinton gagnante. Cette prévision lui a valu une reconnaissance renouvelée dans les milieux astrologiques israéliens.
Autre moment marquant : au plus fort de la crise sanitaire mondiale, elle aurait déclaré dans la presse israélienne qu’« Israël serait le premier pays à sortir de la pandémie ». Là encore, une prophétie difficile à mesurer objectivement, mais qui a renforcé son image d’oracle national.
Un carnet posthume qui intrigue
Mais c’est dans ses écrits retrouvés après sa mort que certains voient aujourd’hui la prédiction la plus troublante : une série de notes datées de mars 2025, dans lesquelles elle évoque une période de « réparation » entre le 17 septembre et le 17 octobre. Elle y parle d’un retour à une situation antérieure à la guerre, d’une coopération renouvelée entre Israël et les États-Unis, et surtout d’un rôle décisif de Donald Trump aux côtés de Benyamin Netanyahou. Le lien entre ces phrases et les événements actuels — notamment la perspective d’un accord pour la libération des otages — fait aujourd’hui couler beaucoup d’encre.
Elle évoque aussi une « explosion de colère brève », suivie d’un « cercle nouveau, de nouvelles directions », où la maison astrologique dite « des amis » — la maison 11 — deviendrait centrale. Pour ses lecteurs, cette maison renvoie souvent à l’union collective, à l’amitié entre peuples, et à la solidarité internationale.
Une astrologie de l’intuition, pas de la certitude
Mais comme toujours avec l’astrologie, ces propos restent sujets à interprétation. Aucune date précise, aucun nom propre ne s’imposent de façon incontestable dans ses carnets — sauf celui de Trump. Et même là, faut-il y voir un rôle géopolitique réel, ou une présence symbolique dans les énergies astrologiques du moment ?
Elle-même s’opposait à toute lecture mécanique : « Les étoiles proposent, elles n’imposent rien. La carte indique un chemin, mais c’est l’homme qui choisit. »
Les critiques rappellent aussi que nombre de ses prédictions étaient suffisamment ouvertes pour permettre toutes les projections après coup. D’autres, comme sa fille Irit, affirment que c’est précisément ce flou qui rendait sa parole universelle : « Elle ne voulait pas gouverner les gens avec ses cartes. Elle voulait qu’ils se découvrent eux-mêmes à travers elles. »
Une figure charismatique et controversée
Même après sa mort, Miriam Benyamini continue d’ouvrir des débats. Son refus de se présenter comme prophétesse, son style poétique et allusif, tout cela laisse la porte ouverte aux interprétations.
Mais pour ses proches, une chose est sûre : elle était « la première à vouloir nous faire lire les cartes, mais jamais à nous priver du choix ». Un héritage à la fois céleste et profondément humain.
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