Gaza sous tutelle arabe : le Conseil de paix imposé par Trump avec les Saoudiens en gendarmes

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Gaza sous tutelle arabe : le Conseil de paix imposé par Trump avec les Saoudiens en gendarmes

Alors que le monde retient son souffle face au plan de cessez-le-feu imposé par Donald Trump, un Conseil de paix international pourrait bientôt prendre le contrôle de Gaza. Soutenu par les États-Unis et supervisé par les puissances arabes, notamment l’Arabie saoudite, ce conseil promet la fin du Hamas… mais au prix d’une souveraineté palestinienne suspendue.
Pour Israël, c’est une opportunité stratégique historique. Pour les Palestiniens, un ultimatum déguisé. Décryptage d’un basculement radical.

Le "Conseil de paix" pour Gaza : entre espoir international et ultimatum silencieux

 Une gouvernance de transition internationale : la naissance du "Conseil de paix"

Sous l'impulsion de Donald Trump, un projet inédit de gouvernance intérimaire pour Gaza a vu le jour : la mise en place d'un "Conseil de paix" international, structure civile et sécuritaire, conçue pour remplacer le contrôle du Hamas sur l'enclave palestinienne.
Cette initiative, incluse dans le plan Trump de cessez-le-feu en 20 points, redéfinit les équilibres diplomatiques de la région et ouvre une fenêtre de transition géopolitique unique en son genre.

Ce Conseil de paix, également désigné dans certains documents comme "Gaza International Transitional Authority (GITA)", inclurait plusieurs pays arabes — notamment l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte, la Jordanie et le Qatar, aux côtés de puissances occidentales comme les États-Unis et possiblement la France ou l'Allemagne, sous coordination de l'ONU.

L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair est évoqué comme possible figure de proue de cette autorité, fort de ses années d'expérience au sein du Quartette pour le Moyen-Orient.

Les avantages stratégiques pour Israël

Pour Israël, ce Conseil de paix représente une sortie de crise sans retour à l'occupation directe, tout en maintenant un contrôle indirect de la sécurité aux frontières grâce à une Force de Stabilisation Internationale (ISF) prévue dans le plan.
Le désarmement progressif du Hamas, la neutralisation de ses tunnels et arsenaux, ainsi que l'interdiction explicite de toute participation future à la gouvernance, constituent des garanties cruciales.

De surcroît, le retrait israélien, conditionné à des étapes concrètes comme la libération des otages et la mise en place du conseil, place l'État hébreu en position d'acteur de paix, tout en déléguant les responsabilités les plus complexes à un mécanisme international.
Ce transfert diplomatique permet à Israël de préserver ses intérêts sécuritaires, d'éviter une prolongation coûteuse du conflit, et de restaurer partiellement son image sur la scène mondiale, très entamée depuis le 7 octobre.

Une pression maximale sur les Palestiniens : désarmement ou marginalisation ?

Pour les Palestiniens, le Conseil de paix représente un choix cornélien : accepter la perte de souveraineté de facto sur Gaza au profit d’une autorité technocratique extérieure, ou se voir accuser de bloquer une opportunité historique.
Le Hamas refuse toujours de se désarmer, malgré l'acceptation partielle du plan.
L’aile militaire y voit une tentative de liquidation politique par des moyens diplomatiques. Quant à l’Autorité palestinienne, sa mise à l’écart temporaire du processus, jusqu’à « réforme complète », est un affront à sa légitimité et à ses ambitions de représentation.

Mais c’est bien la présence de l’Arabie saoudite qui cristallise la pression.
Ryad, dont la réputation de dureté n’est plus à prouver lorsqu’il s’agit d’imposer sa vision régionale, pourrait jouer le rôle de gendarme de transition, sans complaisance.
Dans une région où toute divergence avec la ligne saoudienne peut valoir une marginalisation brutale, les factions palestiniennes sont prévenues : elles devront soit s’aligner, soit disparaître. La participation de Riyad au "Conseil de paix" scelle une réalité nouvelle : ce sont désormais les Arabes eux-mêmes qui imposent aux Palestiniens les conditions de la paix.

Un avenir incertain mais porteur de rupture historique

Si le Conseil de paix fonctionne — ce qui suppose désarmement réel, transition maîtrisée et adhésion populaire —, Israël entrerait dans une nouvelle ère.
Gaza pourrait devenir un espace neutre, sécurisé, sous surveillance internationale, ouvert à une reconstruction soutenue par des fonds arabes et occidentaux.
Les hostilités cycliques cesseraient. Israël n’aurait plus à gérer les ruines d’un territoire hostile, ni à affronter la pression morale d’une crise humanitaire chronique.

Ce scénario reste fragile. Mais s’il réussit, ce plan marquera une rupture sans précédent dans l’histoire israélo-palestinienne : une solution non pas négociée entre deux ennemis fatigués, mais imposée par la puissance américaine et entérinée par les États arabes eux-mêmes, dans une convergence d’intérêts inédite depuis Oslo.

Une paix imposée plutôt que partagée ?

Le Conseil de paix n’est pas le fruit d’une réconciliation. C’est une solution imposée, encadrée, voire brutale, mais qui pourrait fonctionner.
Pour Israël, le gain stratégique est immense. Pour les Palestiniens, le prix à payer est lourd : fin de l’ère Hamas, perte de contrôle temporaire, et dépendance à des pays arabes qui n’ont pas toujours soutenu leur cause avec constance. Mais au cœur du chaos actuel, c’est peut-être ce compromis déséquilibré qui ouvrira, enfin, une voie vers la stabilité.

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