
Sous couvert de paix, l’Arabie saoudite orchestre une prise d’otage diplomatique : désarmement du Hamas, retrait israélien, gouvernance imposée à Gaza et création forcée d’un État palestinien sont les conditions pour que Riyad débloque ses milliards.
Derrière la promesse d’une reconstruction se cache un ultimatum : Israël doit capituler politiquement pour éviter l’isolement. Un piège stratégique, maquillé en processus de paix, que Jérusalem ne pourra ni ignorer ni accepter sans trembler.
Quand Riyad veut imposer Gaza à genoux : l’État palestinien comme condition, la paix comme illusion
Le piège saoudien se referme : Israël sommé de céder, sous menace d’un chantage diplomatique et financier orchestré par le Golfe.
Gaza ne sera pas reconstruite gratuitement. Et surtout pas selon les conditions d’Israël. Le message de Riyad est désormais clair, brutal, inflexible.
Dans les coulisses d’un processus de paix au contour encore brumeux, l’Arabie saoudite brandit un plan implacable : l’établissement d’un État palestinien est la seule voie de normalisation avec Israël, la seule garantie pour des milliards de dollars de reconstruction, la seule option tolérée dans le concert arabe. Pour Tel-Aviv, c’est un cauchemar à visage diplomatique.
Un plan de paix… qui impose la capitulation politique d’Israël
Officiellement, l’Arabie saoudite exige trois choses : un cessez-le-feu immédiat et durable, un retrait israélien complet de Gaza, et la création d’un État palestinien crédible, démilitarisé, avec Jérusalem-Est pour capitale. En surface, une proposition. En réalité, un diktat camouflé, adossé à un engrenage diplomatique redoutablement huilé.
Le ministre des Affaires étrangères saoudien l’a affirmé sans détour : « La priorité est un cessez-le-feu permanent à Gaza et la mise en place d’une solution politique garantissant la création d’un État palestinien souverain. » Une déclaration reprise en écho par l’ensemble des pays du Golfe, alignés sur la ligne Riyad-Washington-Paris.
Hamas exclu, AP imposée, Gaza sous tutelle technocratique
Dans ce scénario, Hamas est sommé de déposer les armes et d’abandonner le pouvoir, remplacé par des technocrates palestiniens « neutres », en attendant que l’Autorité palestinienne – dûment “réformée” – reprenne les commandes.
Exit la résistance. Exit la complexité historique de Gaza. Le plan saoudien, adossé à celui proposé par Donald Trump et relayé par les Européens, trace un avenir univoque : soumission ou effacement.
Un document confidentiel cité par Newsweek évoque même la constitution d’un “Conseil de Paix pour Gaza” où Riyad jouerait le rôle de force tutélaire, finançant la reconstruction à condition qu’Israël accepte toutes les lignes rouges arabes, à commencer par le rétablissement d’une entité politique palestinienne souveraine.
Des milliards comme levier politique : la guerre par les caisses
C’est là que se dessine le cœur du piège : le plan économique. L’Arabie saoudite, par la voix du centre KSRelief, a déjà versé 185 millions de dollars depuis octobre 2023. Une goutte d’eau. Car le vrai chiffre – celui qui fait pression – est ailleurs : jusqu’à 53 milliards de dollars pour la reconstruction intégrale de Gaza selon des projections onusiennes et arabes. Une somme astronomique que Riyad conditionne à la naissance effective d’un État palestinien démilitarisé.
En d’autres termes : pas d’État, pas de milliards. Pas de capitulation politique israélienne, pas de réhabilitation de Gaza. Et c’est justement ce chantage qui effraie Jérusalem.
En injectant des fonds massifs dans Gaza mais en exigeant en retour la réalisation du rêve palestinien, Riyad transforme la reconstruction en arme diplomatique.
Un objectif : imposer l’illusion d’une paix inévitable
Sous couvert de paix, c’est une pression géopolitique maximale que l’Arabie saoudite exerce. Elle ne se contente plus de condamner les frappes israéliennes. Elle veut redéfinir la gouvernance palestinienne, dessiner les contours de la carte finale, imposer une narration unique. Ce que ne dit pas Riyad, c’est que cette paix-là est une injonction à l’amnésie pour Israël : oublier le 7 octobre, oublier le Hamas, oublier les otages, oublier la dissuasion.
Car l’État hébreu sait que l’illusion d’un État palestinien pacifié est un leurre dangereux. Dès que les fonds seront versés, dès que l’Autorité reprendra Gaza, rien ne garantit qu’une nouvelle génération de Hamas ne renaisse. Mais Riyad, lui, ne veut pas de garantie : il veut un levier régional, un outil de légitimation, un jeton de négociation.
Un monstre à double visage : diplomatie d’un côté, menace de l’autre
Riyad se rêve médiateur universel : voix des Arabes, partenaire des États-Unis, soutien des Palestiniens, moteur de la paix. Mais cette posture, habillée d’un vocabulaire rassurant, cache une logique d’assujettissement : normalisation conditionnée, désarmement forcé, réorganisation politique des Palestiniens, et mise sous tutelle technocratique de Gaza.
La question n’est pas seulement : “L’Arabie va-t-elle payer pour Gaza ?” Mais bien : “À quel prix politique Israël devra-t-il accepter cet argent ?”
La paix selon Riyad est une menace pour Jérusalem
Ce qui se joue ici dépasse Gaza. C’est l’avenir stratégique d’Israël qui est pris en otage dans ce “plan de paix”. Un plan où l’Arabie saoudite, loin d’être une médiatrice désintéressée, tisse une toile où chaque fil est un piège diplomatique. Un plan qui impose à Israël de choisir entre l’étranglement international ou l’acceptation d’un État qui pourrait demain redevenir une base d’attaque.
« Une paix sans victoire est une guerre déguisée », disait Churchill. L’Arabie saoudite n’offre pas la paix. Elle exige une reddition. Et Jérusalem, à juste titre, tremble.
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