Flottille Madleen : Tsahal prêt à briser le mirage humanitaire de Rima Hassan

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Flottille Madleen : Tsahal prêt à briser le mirage humanitaire de Rima Hassan

Tsahal face à la flottille « Madleen »

Enquête exclusive sur un duel annoncé entre la marine israélienne et un voilier de 18 mètres parti défier le blocus de Gaza.

Le 1ᵉʳ juin, au crépuscule, le yacht « Madleen » a quitté le port sicilien de Catane. À son bord : douze militants pro-palestiniens, deux tonnes d’aide symbolique et une ambition affichée : ouvrir un « corridor humanitaire » jusqu’à Gaza, assiégée depuis dix-huit mois de guerre.

Parmi l’équipage figurent la militante climatique Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-syrienne Rima Hassan, déjà refoulée d’Israël en février dernier. Le convoi diffuse sa position en temps réel et filme chaque quart pour contrer un éventuel arraisonnement  .

Il a même dévié sa route pour secourir des migrants au large de la Libye, rallongeant le périple de 1 000 milles nautiques vers Gaza .

Le navire doit son nom à Madleen Ziad – seule pêcheuse de Gaza en 2014 – et vogue sous forte couverture médiatique : application de géolocalisation partagée, vidéos Instagram en direct et appel à la mobilisation « pour décourager une attaque » .

Un casting militant hautement inflammable

La présence d’une députée française attise la tension : Rima Hassan, élue en 2024 sous l’étiquette La France insoumise, avait qualifié l’attaque du 7 octobre 2023 de « riposte légitime ». Tel-Aviv la range depuis dans la catégorie des « extrémistes ».
Les autres passagers – dont l’acteur irlandais Liam Cunningham, la juriste allemande Yasemin Acar ou le Brésilien Thiago Ávila – partagent un rejet viscéral d'Israël.
Tsahal redoute un coup médiatique plus qu’un danger militaire  .

Les « douze » : casting d’une militance radicale

Aux côtés de Greta Thunberg figurent :

  • Rima Hassan (députée européenne LFI), expulsée d’Israël en février ;

  • Thiago Ávila (Brésil), proche du Hezbollah ;

  • Yasemin Acar (Allemagne) qui a salué les missiles iraniens d’avril ;

  • Liam Cunningham (Irlande, acteur de Game of Thrones)…

Le précédent « Conscience » : deux drones et un mayday brouillé

Un mois avant l’appareillage, la flotte comptait un navire-amiral, le « Conscience ».
Le 2 mai, deux drones l’ont frappé au large de Malte, éventrant la coque sans faire de victime.
Lors de la détresse radio, une voix pirate a soudain annoncé que « l’aide n’était plus nécessaire », compliquant l’intervention maltaise.
La coalition accuse Israël ; Jérusalem se tait. Faute de pavillon – Palau l’avait radié la veille – l’épave a été remorquée en Libye. Le Madleen a donc hérité, à la hâte, du rôle de tête de pont  .

La doctrine israélienne : « stopper, saisir, expulser »

Le ministre de la Défense Israel Katz a ordonné à la marine d’empêcher l’entrée du voilier
« avant la limite des vingt milles ». Les moyens évoqués incluent des vedettes Sa’ar 4.5, des commandos Shayetet 13 prêts à aborder, et un dispositif de brouillage pour couper les directs vidéo. Une fois capturé, le bateau serait remorqué vers Ashdod, l’équipage brièvement interrogé puis renvoyé vers ses pays d’origine. L’état-major entend diffuser ses propres images pour éviter un remake médiatique du « Mavi Marmara » de 2010  .

Un blocus validé par l’ONU – malgré les polémiques

Le blocus naval, instauré en 2007 et élargi en 2023, reste légal depuis le rapport Palmer de 2011, qui reconnaît à Israël un droit de légitime défense contre le trafic d’armes vers le Hamas.
La marine renvoie volontiers aux saisies des cargos Karine A (2002) ou Victoria (2011) comme preuve d’un flux armé constant vers Gaza
.

Immunité parlementaire : un bouclier troué

Les articles 8 et 9 du Protocole nº 7 sur les privilèges des députés européens protègent les opinions et les votes, pas les « actions militantes » hors mandat. En flagrant délit – tel un franchissement de zone interdite – l’immunité peut être levée de facto. Israël pourrait donc arrêter Mme Hassan sans attendre une procédure au Parlement  .

L’argent des contribuables en question

Chaque eurodéputé perçoit environ 4 950 € de frais généraux mensuels (GEA) – 4 778 € en moyenne ces dernières années – placés sur un compte privé, sans obligation de justificatifs.
Depuis des années, Transparency International dénonce cette « boîte noire » de quarante millions par an. Or la location d’un voilier, l’avitaillement et l’assurance maritime ne figurent pas parmi les dépenses couvertes officiellement. Le Code de conduite prévoit jusqu’à soixante jours de suspension d’indemnités en cas d’usage « non conforme à l’intérêt public ». Une plainte pourrait être déposée si la Madleen a été financée, même partiellement, sur fonds européens  .

faute de reçus obligatoires, rien ne prouve – ni n’infirme – que Hassan ait puisé dans ces fonds pour affréter le voilier. Mais l’opacité chronique du GEA, dénoncée par Transparency International, nourrit le soupçon d’un usage créatif de l’argent des contribuables .

Un recours formel pourrait être déposé devant la nouvelle Autorité éthique de l’UE, récemment dotée d’un pouvoir d’enquête post-Qatargate.

Pourquoi Jérusalem reste inflexible

Depuis octobre 2023, plus de 5 000 roquettes ont encore visé le territoire israélien et l’armée a découvert des tunnels dignes d’un métro sous Rafah. Dans cette doctrine de sécurité, laisser passer un voilier militant équivaudrait à fissurer le principe même du blocus et à ouvrir la porte à des cargos entiers. « Notre marge d’erreur se mesure en vies civiles », confie un officier de la marine.

L’offensive diplomatique européenne

Plus de 200 eurodéputés ont signé une lettre exhortant Israël à garantir la sécurité du Madleen et à laisser passer l’aide humanitaire. Dix rapporteurs spéciaux de l’ONU ont pris la même position . Paris et Londres, embarrassés par la présence de leurs ressortissants et par le pavillon britannique, se bornent à « suivre la situation » tout en réclamant la protection de l’équipage

Les prochaines heures

Si la Madleen maintient son cap, l’interception pourrait survenir à l’aube, quelque part entre la limite de l’exclusive économique égyptienne et la zone tampon israélienne. Les militants s’y attendent : ils ont prévu de diffuser la saisie en direct via Starlink, quitte à transformer leur arrestation en happening planétaire.

Tsahal, de son côté, a positionné des drones Hermès pour filmer la manœuvre sous plusieurs angles. Dans cette guerre des images, la bataille se jouera d’abord sur les écrans, puis, peut-être, dans un tribunal européen où l’usage de chaque euro sera ausculté.-

À quelques milles de Gaza, la flottille Madleen cristallise un triple enjeu : militaire pour Israël, symbolique pour les activistes, budgétaire pour l’UE.

La riposte israélienne : halte avant les eaux territoriales

Le ministre de la Défense, Israel Katz, a « ordonné à Tsahal d’empêcher le Madleen d’atteindre Gaza ». Le scénario envisagé :

  1. Sommation radio à 20 milles nautiques ;

  2. Interception par la marine ;

  3. Remorquage au port d’Ashdod ou immobilisation en haute mer.

L’armée, aguerrie depuis l’affaire Mavi Marmara (2010), dit se préparer « à un large éventail de scénarios » .

Détail ignoré : l’ex-navire amiral de la flottille, Conscience, a été endommagé en mai dans les eaux maltaises ; Palau lui a retiré son pavillon, forçant les militants à affréter le Madleen .


Si l’« opération corridor humanitaire » échoue – hautement probable –, Tsahal aura consolidé la légitimité de son blocus, tandis que Rima Hassan devra répondre, à Bruxelles, de l’usage de chaque centime dépensé pour cette odyssée mi-humanitaire, mi-politique
. La vraie bataille, après la mer, se jouera peut-être dans les commissariats… et dans les bureaux feutrés du Parlement européen.

 

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