Espionnage pour l’Iran ? Un couple israélien poursuivi pour de simples photos de graffitis

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Espionnage pour l’Iran ? Un couple israélien poursuivi pour de simples photos de graffitis

Deux jeunes Israéliens arrêtés pour espionnage au profit de l’Iran : un simple cliché de graffiti comme pièce à conviction ?

Yuvda Yisraelov et Doria Ahiel, un couple discret de Raanana, sont accusés d’avoir transmis des informations sensibles à un agent iranien via des échanges cryptés. Mais à ce stade, l’unique preuve tangible semble se résumer à des photos de graffitis prises dans l’espace public. Une affaire troublante, aux contours flous, où l’ombre du Shin Bet plane sur ce qui pourrait n’être qu’un gigantesque malentendu… ou une manipulation plus vaste.

Un couple de Raanana accusé d’espionnage au profit de l’Iran : chronologie et révélations

Hier, le tribunal de première instance de Petah Tikva a prolongé de huit jours la détention de
Yuvda Yisraelov(31 ans) et  Dorit Ariel  (29 ans), résidant à Raanana, arrêtés ce lundi pour suspicion d’espionnage au service de l’Iran  .

Les services de sécurité israéliens, en collaboration avec le Shin Bet, ont lancé une enquête discrète fin juin, suspectant le couple d’avoir entretenu des contacts avec un agent étranger, transmis des informations sensibles dans un contexte de guerre et utilisé des échanges cryptés pour coordonner leurs actions.

Les services de sécurité israéliens, en collaboration avec le Shin Bet, ont lancé une enquête discrète fin juin, suspectant le couple d’avoir entretenu des contacts avec un agent étranger, transmis des informations sensibles dans un contexte de guerre et utilisé des échanges cryptés pour coordonner leurs actions .

La perquisition et les premières déclarations

Leur domicile, situé dans une unité de logement mitoyenne à celle de la mère d’Achiel, a été perquisitionné hier matin, saisissant téléphones, ordinateurs et documents numériques susceptibles d’avoir été utilisés pour communiquer avec leurs « manipulateurs iraniens »  .

Lors de son interrogatoire, Achiel a indiqué : « רק צילמתי גרפיטי » (« Je n’ai fait que filmer un graffiti »), livrant aux enquêteurs les codes d’accès à ses appareils  . De son côté, יובדה ישראילוב a assuré : « אין לי קשר לחשדות, שיתפתי פעולה בחקירה » (« Je n’ai aucun lien avec les accusations, j’ai coopéré pendant la garde à vue »)  .

Une scène pour le moins étonnante au tribunal

Au cours de l’audience, l’avocat de la défense, Nir David, a interpellé le représentant de la police pour obtenir des détails sur la nature exacte des informations transmises. Celui-ci a répondu avec un cynisme inattendu : « רוצה חיבוק? » (« Vous voulez un câlin ?»), puis plus tard encore : « זה יעשה לך טוב » (« Ça te ferait du bien »), avant de s’excuser sous la remarque du juge.

La découverte de cannabis et ses conséquences

Au tribunal, la police a également évoqué la saisie de 100 g de cannabis chez Achiel. Après contestation du couple, l’officier a rectifié : la quantité réelle est de 13 g, selon les précisions de l’avocat .

Un contexte de guerre et de forte tension sécuritaire

L’enquête menée par l’unité anti-criminalité du district de Sharon, en lien avec le Shin Bet, vise une activité « d’espionnage en temps de guerre », souligne la police.
Les autorités évoquent un échange prolongé de messages chiffrés au cours de 2024, possiblement motivé par une rémunération initiale non confirmée .

La version du couple : un malentendu coûteux

Selon leurs déclarations, relayées par Mako, ils n’ont jamais collaboré avec des agents iraniens et n’ont perçu aucune somme en échange d’un quelconque document ou message  . Ils expliquent avoir filmé des graffitis (notamment des images de Liri Albag, rescapée du Hamas, et du Premier ministre Netanyahou) près de Raanana, sans intention politique ou conspirative .

Achiel devait partir en vacances à Eilat au moment de son arrestation . Le couple insiste sur son innocence : « Nous étions dans un abri anti-bombe avec nos familles », distingue Achiel , condamnant l’impact médiatique « irréparable » sur leur vie.

Un dossier sensible à confirmer

À ce stade, l’inculpation repose essentiellement sur :

  • des communications présumées avec un agent iranien via Telegram .

  • des vidéos de graffitis potentiellement transmises en échange de paiements non encore documentés,

  • et la saisie de matériel électronique en lien avec une enquête sécuritaire en cours .

Reste à éclaircir l’éventuel aspect « honey trap » ou preuve d’un guet-apens orchestré par l’Iran – suspicion riche en enjeux psychologiques –, ainsi que l’authenticité de la preuve matérielle alléguée. Le juge a noté l’inquiétude concernant un possible « obstacle à la justice » ou une fuite.

Mais qui est ce couple ?

Yuvda Yisraelov, âgé de 31 ans, est originaire de Migdal HaEmek. Artisan dans le domaine de la rénovation, il est également actif dans le commerce de cryptomonnaies.

Il possède un passé judiciaire et ferait l’objet d’un mandat d’arrêt dans une autre affaire antérieure, selon des sources policières.
Lors de son interrogatoire, il a affirmé avoir remis tous ses portefeuilles numériques ainsi que leurs mots de passe aux enquêteurs, expliquant avoir reçu 100 dollars d’un certain
« Yonatan de Jérusalem » pour les convertir en cryptomonnaie.
Sa compagne, Doria Ahiel, 29 ans, est née à Raanana et y réside.

Elle travaille comme organisatrice de rendez-vous professionnels pour diverses entreprises.

Elle a déclaré avoir simplement photographié un graffiti avant de remettre volontairement ses codes d’accès à son téléphone et à son ordinateur.
Doria, qui s’apprêtait à partir en vacances à Eilat, a déclaré en garde à vue : « Je pensais que c’était une blague, je n’avais rien à voir avec ça. »
Le couple est poursuivi pour contact avec un agent étranger, transmission d’informations sensibles et association de malfaiteurs, à la suite d’une enquête lancée fin juin 2025 par le Shin Bet en collaboration avec l’unité anticriminalité du district de Sharon.

Le déroulement des premières audiences laisse planer un malaise, d’autant plus qu’un représentant de la police s’est permis d’interrompre l’avocat de la défense en lançant avec sarcasme : « Tu veux un câlin ? », une phrase qui a provoqué la réprobation immédiate du juge.

Ces éléments renforcent l’impression d’un dossier à la fois bancal et politiquement sensible, où les preuves matérielles concrètes semblent encore faire défaut.

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