Coup de tonnerre à Hébron : 21 cheikhs veulent quitter l’Autorité palestinienne pour s’unir à Israël

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Coup de tonnerre à Hébron : 21 cheikhs veulent quitter l’Autorité palestinienne pour s’unir à Israël

Lettre des cheikhs d’Hébron : “Nous voulons reconnaître Israël comme État juif, en échange de notre indépendance”

Un appel audacieux à la paix et à la sécession, soutenu par des figures tribales palestiniennes de premier plan, bouleverse les lignes du conflit israélo-palestinien.

« Il n’y aura pas d’État palestinien, même dans mille ans. Après le 7 octobre, Israël ne le permettra pas. » Ces mots ne viennent pas d’un officiel israélien, mais de cheikh Wadi al-Jabari, figure centrale d’Hébron et chef du clan le plus influent de la ville, surnommé « Abu Sanad ».
Ce dernier, à la tête d’un groupe de 21 cheikhs représentant plus d’un demi-million de Palestiniens, a adressé une lettre inédite au ministre israélien de l’Économie, Nir Barkat, appelant à reconnaître Israël comme État juif… en échange de la reconnaissance d’un “Émirat d’Hébron” indépendant de l’Autorité palestinienne.

Un projet post-Oslo, nourri par le rejet de la corruption et des violences

Les cheikhs dénoncent sans détour l’échec du processus d’Oslo : « Les accords d’Oslo ont instauré une Autorité palestinienne corrompue, au lieu de reconnaître un leadership local authentique », écrivent-ils dans leur lettre, révélée par le Wall Street Journal. Ils réclament un accord de substitution aux Accords d’Oslo, s’inspirant des Accords d’Abraham, et proposent un cadre de coopération directe avec Israël.

Leur projet, conçu en concertation avec Nir Barkat au fil d’une douzaine de rencontres tenues depuis février, prévoit la mise en place d’une zone économique commune près de la barrière de séparation, sur plus de 1 000 dunams.
À court terme, 1 000 permis de travail seraient délivrés à des ouvriers d’Hébron. Ce chiffre pourrait être porté à 5 000, voire 50 000, selon les discussions engagées entre Barkat et les leaders tribaux.

Une rupture historique avec l’Autorité palestinienne et le Hamas

« L’OLP se présente comme un mouvement de libération, mais dès sa prise de pouvoir, elle n’a agi que pour voler l’argent du peuple », déclare l’un des cheikhs lors d’un entretien en visioconférence, tout en exigeant l’anonymat pour des raisons de sécurité. « Ils n’ont aucun droit de nous représenter, ni eux, ni le Hamas. Seulement nous. »
Ce rejet frontal de la gouvernance palestinienne actuelle révèle une fracture profonde au sein de la société arabe palestinienne : celle entre les élites installées par le pouvoir central et des autorités locales tribales qui aspirent à plus d’autonomie, de sécurité, et de prospérité économique.

Un autre cheikh d’Hébron, dont l’identité reste confidentielle, renchérit : « Le simple fait de penser à la création d’un État palestinien nous mènerait tous au désastre. »

Un soutien discret mais réel à Jérusalem

Le ministre Nir Barkat, proche du Premier ministre Benjamin Netanyahou, agit selon les sources du Wall Street Journal avec son aval, même si ce dernier reste prudent. « Personne en Israël ne croit en l’Autorité palestinienne, et rares sont les Palestiniens qui y croient », a affirmé Barkat dans l’article. Il voit dans cette initiative une alternative crédible à l’impasse actuelle, tout en gardant à l’esprit les risques politiques et sécuritaires liés à une reconnaissance officielle.

Yossi Dagan, président du Conseil régional de Samarie, confirme également son soutien aux cheikhs : « C’est la seule solution : mettre fin à 32 ans de terreur et de corruption. Ces cheikhs sont des dirigeants courageux et forts, véritables garants du bien-être de leurs habitants. »

Une alternative tribale, pragmatique, locale — et explosive

L’appel lancé par les cheikhs ne constitue pas seulement une remise en question du pouvoir de Ramallah. Il s’inscrit dans une dynamique plus vaste : celle d’une normalisation arabe régionale et d’une recomposition du leadership palestinien autour d’acteurs de terrain.

Le fait que ces figures tribales réclament une reconnaissance mutuelle entre Israël et leur futur « émirat » marque un changement de paradigme, qui pourrait bouleverser les équilibres diplomatiques régionaux, et potentiellement affaiblir la centralité de la cause palestinienne telle qu’elle est défendue depuis des décennies.

La lettre a été remise à Nir Barkat, avec la demande explicite qu’elle soit transmise à Benjamin Netanyahou. Elle contient un calendrier de négociations proposé pour l’adhésion à un nouveau pacte de paix, où « coexistence, stabilité et prospérité remplaceraient les décennies de haine, de corruption et de guerre ».

Un espoir fragile, une sécurité à construire

Pour l’heure, la proposition reste une initiative locale, fragile, et potentiellement dangereuse pour ses auteurs. Mais elle révèle l’ampleur de l’usure des Palestiniens d’Hébron vis-à-vis de leur propre leadership, et le désir profond d’un nouveau contrat politique. Ce qui, hier encore, aurait paru impossible, commence aujourd’hui à s’écrire, lettre à la main, depuis les collines de Judée.

 

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