Autoroute 6 en Israël : un corridor du crime entre meurtres, trafics en toute impunité

Actualités, Alyah Story, Antisémitisme/Racisme, Contre la désinformation, International, Israël - le - par .
Transférer à un amiImprimerCommenterAgrandir le texteRéduire le texte
FacebookTwitterGoogle+LinkedInPinterest
Autoroute 6 en Israël : un corridor du crime entre meurtres, trafics en toute impunité

L'autoroute 6 en Israël : un no man's land criminel où la police peine à s'imposer

Une route sous haute tension

Avez-vous déjà vu des policiers sur l'autoroute 6 ? Si la question peut paraître anodine, la réponse est bien plus troublante.
Cette autoroute, la plus longue d'Israël, est devenue un véritable eldorado pour les criminels. Assassinats de chefs de gangs, contrebande d'armes et de drogues, courses-poursuites à grande vitesse, arrestations spectaculaires, jets d'armes par la fenêtre de véhicules en mouvement… Les forces de l'ordre sont peu présentes et les bandes organisées le savent.

"Le commissaire a ordonné des renforts", affirme la police, mais sur le terrain, l'insécurité règne toujours.

Une route rapide et peu surveillée

Depuis son ouverture au début des années 2000, l'autoroute 6 a offert aux Israéliens un choix :

  • Emprunter gratuitement des routes parallèles.
  • Payer cher un péage pour profiter d'une infrastructure plus moderne et rapide.

Mais ce qui devait être un axe de circulation stratégique s'est transformé en "terrain de jeu" des organisations criminelles. La vitesse y est toujours supérieure à la limite autorisée, et l'absence de patrouilles régulières a attiré un certain type de conducteurs : ceux qui souhaitent à tout prix éviter la police.

Des arrestations spectaculaires, mais trop rares

Mardi soir dernier, dans un tunnel de l'autoroute, deux frères criminels d'Or Yehuda ont été arrêtés en pleine route par les forces de l'ordre. Ils étaient recherchés pour avoir incendié un appartement en représailles à l'agression de leur frère. "Je roulais tranquillement quand j'ai vu des policiers en civil sauter sur une voiture et en extraire deux hommes. C'était digne d'un film", raconte S., un automobiliste témoin de la scène.

Mais ces interpellations restent exceptionnelles. "Nous ne pouvons pas nous déployer sur 200 km en permanence",admet un responsable de la police. Les criminels, eux, exploitent les failles du système : plaques d'immatriculation rabattables, vitres teintées, conduite masquée… Tout est pensé pour échapper à la surveillance.

Meurtres et embuscades en pleine circulation

L'autoroute 6 n'est pas seulement une voie de fuite pour les trafiquants de drogue et d'armes. Elle est aussi devenue une scène de crimes d'une brutalité extrême.

  • Février 2024 : Khaled Abu Juda, chef d'une organisation criminelle, est abattu à bout portant près de l'échangeur de Baka Jat.
  • Avril 2023 : Hussam Hariri, autre figure du crime organisé, est tué dans une attaque à l'arme automatique.
  • Décembre 2020 : Un meurtre en pleine course-poursuite entre familles rivales.
  • Tentative d'assassinat en décembre 2022 : Une Lamborghini arrêtée par des criminels et ses passagers violemment attaqués, avant qu'un motocycliste n'intervienne pour ouvrir le feu.

Les gangs se sont appropriés la route, car ils savent que la police est rarement en position de les stopper. "Lorsqu'une cible est identifiée, l'autoroute devient un champ de bataille. Les criminels agissent en toute impunité", confie un policier.

Un trafic en tout genre : drogue, armes et clandestins

Les forces de l'ordre reconnaissent que l'autoroute 6 est l'axe privilégié des trafiquants. Le commerce illicite y prospère :

  • Des centaines de kilos de drogue (cocaïne, haschisch) acheminés chaque mois.
  • Des armes de guerre transportées sous le nez des autorités, notamment des pistolets Glock et des explosifs.
  • Un trafic d'immigrés illégaux en pleine expansion, notamment depuis la guerre.

En mai 2024, un homme a été intercepté en possession d’un Glock et d’autres pièces d’armes. Il a été encerclé par les forces spéciales et interpellé sans possibilité de fuite. Mais ces cas sont rares. "Nous savons à quel moment il n'y a pas de police et nous nous organisons en conséquence", affirme Sami, un trafiquant d'armes. "Nous voyageons en convois, à vitesse normale, et nos marchandises arrivent à destination sans encombre."

Une lutte policière inégale

Face à cette explosion de la criminalité sur l'autoroute 6, la police israélienne tente de réagir. "Nous avons lancé une campagne de lutte contre les organisations criminelles, avec un renforcement des forces dans les districts du Nord et du Littoral", annonce le commissaire de police.

Mais le combat est loin d'être gagné. "Les criminels ont toujours une longueur d'avance. Ils savent exactement où nous sommes, et surtout où nous ne sommes pas", reconnaît un officier des services de renseignement.

En attendant, l'autoroute 6 continue d'être le théâtre d'affrontements violents, de courses-poursuites effrénées et de trafics en tout genre. Pour l'heure, les criminels font la loi sur cet axe stratégique d'Israël.

Vos réactions

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A voir aussi