Nous avons espéré que nos enfants aient d'autres talents que ceux d'avoir des anticorps mais pourtant ce fût notre plus grand espoir ces derniers jours.
"Mon Dieu fait que mon fils ait des anticorps" était notre prière du matin.

Cette semaine, dans le cadre du fiasco des tests sérologiques en Israël, nous avons découvert que nos enfants n'avaient pas d'anticorps contre le corona. Mais quelle surprise...!

Après 200 fermetures, isolements, port du masques et de l'alcool toutes les deux minutes,  "nous sommes tous terriblement déçus" que nos enfants n'aient pas contracté la maladie alors que nous avons passé ces deux dernières années à la prévenir.

Espérer que vos enfants aient des anticorps était un souhait général, nous avons souhaité qu'il soit  spécial, qu'il soit l'élu, celui qui pourra rejoindre une classe et non vivre sa scolarité à distance.

C'est un souhait qui a été  alimenté par des rumeurs comme "un enfant sur trois a déjà des anticorps", qui a finalement échoué lamentablement face aux résultats des tests sérologiques.

Le chaos général, l'anéantissement complet lorsqu'ils ont réalisé que personne n'avait vraiment d'anticorps.

D'accord, il y en avait quelques uns mais pas à un sur trois non plus. Peut-être trois sur cent...

Mais, certainement pas de quoi devenir hystérique et pire, se baser sur ces résultats pour préparer la rentrée scolaire.

Les citoyens responsables qui se sont dépêchés d'emmener leurs enfants aux divers complexes de tests cette semaine, ont eu du mal à ne pas se sentir désolés pour les centaines d'enfants qui pleuraient.

Et ils ont pleuré ces enfants.

Entre un gamin dont les cris ont déchiré le ciel en voyant son camarade de troisième année qui gisait à terre en hurlant de pleurs, un léger sentiment d'impatience qui s'est emparé de nous :
" Oh ! Vous n'êtes pas envoyé ici dans des camps, vous êtes juste venus vous faire piquer au doigt , pour recevoir, juste après, une avalanche de surprises de vos parents en adoration devant votre courage... Allez"

Nous avons fait preuve d'un peu plus de résilience.

Finalement, nous avons fait traverser à nos enfants un océan de torture pour qu'à la fin nous nous demandions pourquoi leur avons-nous fait cela ?

Les tests sérologiques fiascos ont été l'un des sommets du troll que nous avons atteint au cours des deux dernières années. 

Soit dit en passant, pour le moment, aucun résultat n'a été reçu concernant la présence ou l'absence d'anticorps dans le sang de mon fils, mais apparemment, cela signifie que c'est négatif.

D'ailleurs pourquoi aurait-il des anticorps? Ne me suis je pas assise avec lui pendant un an et demi à la maison pour qu'il ait des anticorps...

Nous nous sommes assurés à être les premiers au monde, à avoir des fermetures économiques, des isolements à tour de bras, en cas de contact, en cas de non contact, en cas de retour d'un pays vert... et parfois rouge.

Des masques, de l'alcool, des lingettes antiseptiques, de la distanciation sociale, des mois sans amis et sans grands-parents ...

Mais enfin ,comment dans ces conditions, pourrait il attraper la maladie contre laquelle nous nous protégeons depuis deux ans ?

Quelle idée étrange de tenter de nous faire croire qu'après tout ce que nous avons traversé, nous découvrirons qu'un tiers de nos enfants sont tombés malades sans que nous nous en rendions compte, se rétablissant à notre insu et soient finalement "vaccinés" naturellement contre ce sacré virus ?

Cette mascarade c'est un peu comme passer un examen sans rien apprendre.

Parce que si avions voulus que nos enfants soient infectés il suffisait de les infecter tout simplement.

Chacun d'entre nous , a eu au cours des deux dernières années au moins un vérifié dans le premier cercle que nous aurions pu aller lécher, au moins...

Mais, nous ne l'avons pas fait car la consigne, apparemment justifiée, était de faire attention. Et maintenant, cet espoir que tout le monde a des anticorps, c'est un peu comme dire " Dommage que vous n'ayez pas rompu les isolements tout ce temps. Oh, pauvres de vous ...Pourquoi nous avoir écouté ? "

Et ce qui craint le plus, c'est le sentiment que derrière ce mouvement raté, il y a surtout de l'impuissance et de la panique.

D'un côté, ils préparent une ébauche de tests et un énorme système de défense pour la rentrée scolaire en septembre mais ils espèrent secrètement que le virus s'y est infiltré.

Qu'est-ce qu'on est censé comprendre de cela ,sinon que personne ne sait vraiment rien. Et, que c'est, je le rappelle, un terrain fertile pour les complots et la désinformation, qui sont toujours le résultat d'un manque total de confiance dans les systèmes censés nous protéger.

Donc stop !

En supposant que la plupart d'entre nous comprennent qu'il existe une situation mondiale pas si simple ici, qu'il n'y a pas de complot généralisé et que nous devons tous être prudents, nous faire vacciner pour la  troisième fois, probablement aussi la quatrième, et probablement vacciner nos enfants aussi, car il n'y a pas d'autre choix.

Cela ne se produira pas à partir d'anticorps conceptuels ou d'instructions fantaisistes qui changent toutes les heures, mais simplement en mobilisant notre force mentale, notre patience, notre responsabilité personnelle et la garantie mutuelle. Et oui, nous savons ce que cela signifie, septembre va être une horreur.  

Sélection de Claudine Douillet pour Alliance magazine, le premier magazine juif sur le net

 

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