
Tensions au sommet : Le chef du Shin Bet* absent de la réunion du cabinet
Une absence qui en dit long sur les relations tendues avec Netanyahu
Le cabinet politico-sécuritaire s’est réuni hier soir pour une discussion cruciale avant le départ de la délégation israélienne à Doha, en vue des négociations sur l’accord concernant les otages détenus par le Hamas.
Mais un détail a retenu l’attention : le chef du Shin Bet, Ronen Bar, était absent.
Une absence lourde de sens, alors que la relation entre Bar et le Premier ministre Benjamin Netanyahu est plus que jamais sous tension.
Un bras de fer entre Netanyahu et Bar
Lors d’une réunion tendue, révélée par Central Edition sur Channel 12, Netanyahu a sommé Ronen Bar de démissionner. Celui-ci a refusé. Cette révélation a déclenché une vague d’accusations entre le bureau du Premier ministre et le Shin Bet, laissant entrevoir une crise institutionnelle majeure.
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Le mandat de Ronen Bar, qui a assumé la responsabilité des failles sécuritaires du 7 octobre, doit officiellement s’achever en octobre 2026. Pourtant, des proches du chef du Shin Bet ont confié à N12 qu’il n’avait “pas l’intention d’aller jusqu’au bout de son mandat”.
Dès le début des négociations avec les médiateurs, Bar était aux commandes des pourparlers aux côtés du chef du Mossad, Dedi Barnea. Mais récemment, Netanyahu les a écartés, remplaçant Bar par son fidèle allié, le ministre Ron Dermer.
Un remplacement déjà programmé ?
Selon des informations dévoilées par N12, Ronen Bar aurait fait part à ses collaborateurs de son intention de quitter son poste après la libération des otages et la mise en place d’une commission d’enquête d’État.
Il aurait aussi suggéré que son successeur soit choisi parmi ses deux adjoints.
Une déclaration qui n’a pas plu au bureau du Premier ministre, rappelant que c’est le gouvernement – et non le chef sortant – qui nomme son remplaçant.
Comment est nommé le chef du Shin Bet ?
Traditionnellement, le Shin Bet présente deux adjoints du chef sortant comme candidats potentiels. L’échelon politique choisit ensuite lequel prendra la tête du service de renseignement.
Dans toute l’histoire du Shin Bet, un seul chef n’est pas issu de l’organisation : Ami Ayalon, qui a dirigé le service de 1996 à 2000 après une carrière militaire en tant que commandant de la marine.
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Bien que la décision appartienne officiellement au gouvernement, la coutume veut que l’un des deux adjoints prenne la relève.
Si Netanyahu souhaite se débarrasser de Bar, une révocation nécessiterait une réunion du gouvernement et un vote des ministres – contrairement au limogeage d’un ministre, qui relève de la seule autorité du Premier ministre.
Pourquoi Netanyahu ne peut pas limoger Ronen Bar ?
Si Netanyahu souhaite voir Bar partir, des obstacles juridiques et politiques compliquent la tâche.
Le 7 octobre dernier, un rapport accablant sur les failles sécuritaires a mis le Shin Bet sous pression. Or, selon Central Edition, Netanyahu aurait attendu la publication de ce rapport pour exiger la démission de Bar.
Autre point de friction : l’enquête du Shin Bet sur le “Qatar-Gate”, une affaire impliquant des connexions entre le bureau du Premier ministre et des éléments qataris. Netanyahu se retrouve ainsi dans une position délicate.
Le spectre de la politisation du Shin Bet
L’affaire rappelle une tendance inquiétante : la politisation croissante des institutions de sécurité israéliennes. “Nous avons vu ce qui est arrivé à la police israélienne, et nous craignons que le Shin Bet ne subisse le même sort”, alerte Ilan Lotan, ancien haut responsable de l’agence.
Selon lui, imposer un chef du Shin Bet qui ne serait pas issu de ses rangs serait une grave erreur : “Ce n’est pas sain, ce n’est pas juste et ce n’est pas approprié de parachuter quelqu’un de l’extérieur.”
Un avertissement à peine voilé du Shin Bet ?
Dans un communiqué officiel publié hier, le Shin Bet a rappelé que “traditionnellement, le chef de l’organisation est choisi parmi ses deux adjoints.” Une déclaration qui semble être une mise en garde à peine dissimulée envers Netanyahu, qui pourrait tenter de contourner cette règle implicite.
Lotan, tout en restant prudent, alerte sur les dangers d’une mainmise politique sur le Shin Bet :
“C’est une menace directe pour la démocratie israélienne. Si cela se produit, nous serons confrontés à un problème d’une gravité extrême.”
Vers une crise institutionnelle ?
L’absence remarquée de Ronen Bar lors de la réunion du cabinet hier soir illustre l’ampleur de la crise.
Netanyahu parviendra-t-il à évincer un chef du Shin Bet qui refuse de partir ?
Le bras de fer est engagé, et ses implications vont bien au-delà d’un simple conflit personnel.
*Qu’est-ce que le Shin Bet ?
Le Shin Bet (aussi appelé Shabak, ou en hébreu שב”כ, acronyme de Sherut HaBitachon HaKlali, Service de sécurité générale) est l’agence de sécurité intérieure d’Israël. Il joue un rôle crucial dans la lutte contre le terrorisme, la contre-espionnage et la protection des hauts responsables du pays. Son travail est complémentaire à celui du Mossad, qui est chargé du renseignement extérieur, et de Tsahal, l’armée israélienne.
Fondé en 1948, le Shin Bet est l’un des piliers de la sécurité israélienne. Il est impliqué dans des missions de renseignement, de prévention des attentats, et il mène des opérations contre des menaces internes, notamment en Judée-Samarie, dans la bande de Gaza et sur le territoire israélien.
Le directeur du Shin Bet est nommé par le gouvernement et rend compte directement au Premier ministre.
* Qui est Ronen Bar ?
Ronen Bar est l’actuel chef du Shin Bet, nommé en octobre 2021. Avant d’occuper ce poste, il a gravi les échelons au sein de l’agence, notamment en dirigeant l’unité opérationnelle, qui mène des missions secrètes contre les organisations terroristes et les menaces à la sécurité nationale.
Bar est un ancien combattant des forces spéciales de Tsahal, où il a servi dans l’unité d’élite Sayeret Matkal, connue pour ses opérations de contre-terrorisme. Diplômé en sciences politiques, il est considéré comme un expert en renseignement et en opérations secrètes.
Depuis sa nomination, il a été confronté à plusieurs crises, notamment les attaques du 7 octobre 2023, qui ont révélé des failles dans les services de renseignement israéliens.
Bar a assumé la responsabilité de ces erreurs, ce qui a renforcé les tensions entre lui et le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Son refus de démissionner, malgré la pression du Premier ministre, marque un affrontement sans précédent entre le Shin Bet et l’exécutif israélien.
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