Sde Teiman : une vidéo, cinq réservistes arrêtés et une procureure sous enquête -vidéo-

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Le scandale de Sde Teiman : quand la procureure de l’armée israélienne fait vaciller Tsahal -vidéo-

Le scandale de Sde Teiman : quand la procureure de l’armée israélienne fait vaciller Tsahal

Une vidéo qui n’aurait jamais dû sortir

La vidéo, diffusée par la chaîne israélienne Channel 12, a provoqué un séisme dans tout le pays.

Les images, captées par une caméra de surveillance interne du centre de détention militaire de Sde Teiman, montrent un détenu palestinien encadré par des soldats israéliens.
L’homme, visiblement blessé, est tiré au sol, entouré d’hommes armés et casqués.
Quelques secondes plus tard, la scène tourne à la brutalité.

Ces images, d’une violence rare, ont immédiatement suscité l’indignation. Pour l’opinion publique internationale, elles confirmaient les accusations de sévices infligés à des prisonniers palestiniens. Mais en Israël, c’est une autre onde de choc : la vidéo ne provenait pas d’une fuite anonyme, mais de la plus haute autorité juridique de Tsahal.

Yifat Tomer-Yerushalmi : la chute d’une femme de pouvoir

Procureure générale de l’armée israélienne, Yifat Tomer-Yerushalmi incarnait l’autorité morale du système judiciaire militaire. À la tête du département chargé de poursuivre les soldats fautifs, elle était connue pour son intransigeance et sa loyauté envers l’institution.

Le 1er novembre, elle démissionne brutalement. Quelques heures plus tard, sa voiture est retrouvée abandonnée sur la plage de Hof HaTzuk, près d’Herzliya. La rumeur d’un suicide se répand.

Mais au bout de longues heures de recherches, estimées à plusieurs millions de shekels selon des médias israéliens, la procureure est retrouvée vivante. Elle est aussitôt arrêtée et interrogée.

Elle reconnaît avoir autorisé la fuite

Lors de son audition, Tomer-Yerushalmi admet avoir permis la diffusion de la vidéo.

Elle affirme avoir agi « pour contrer une propagande mensongère contre les organes de poursuite de l’armée ».

Selon sa version, la vidéo devait montrer que la justice militaire ne couvrait pas les abus, mais qu’elle les poursuivait.

Elle voulait prouver que Tsahal ne pratiquait pas une politique de maltraitance, mais qu’elle traitait chaque faute individuellement.

Le résultat fut inverse.

Sorties de leur contexte, les images ont été perçues comme la preuve d’un système d’humiliations et de sévices. Le gouvernement Netanyahu s’est retrouvé en position de faiblesse, et Tsahal, l’armée la plus scrutée du monde, a vu sa réputation ternie par l’une de ses propres responsables.

Les cinq réservistes mis en cause

Cinq soldats de réserve apparaissent dans la séquence.

Leurs noms n’ont pas été rendus publics, mais ils appartiennent à une unité opérant dans le désert du Néguev.

Leur acte d’accusation mentionne « abus aggravés » et « violences physiques graves », notamment l’usage d’un objet tranchant introduit dans la région rectale du détenu.

Ils sont poursuivis pour atteinte à la dignité humaine et atteinte à l’intégrité corporelle d’un prisonnier sous garde militaire.

Ces accusations sont jugées « extrêmement rares » dans l’histoire récente de l’armée israélienne.

Le téléphone disparu et la thèse du complot

Au moment de sa disparition, le téléphone de Yifat Tomer-Yerushalmi n’a jamais été retrouvé.

Des sources proches de l’enquête affirment qu’il pourrait contenir des communications compromettantes avec des membres du gouvernement et du système judiciaire.

Certains y voient la clé d’un règlement de comptes politique, d’autres une tentative désespérée de faire taire une vérité explosive.

Les milieux nationalistes accusent la procureure d’avoir voulu « faire tomber Netanyahu ».

La gauche, au contraire, y voit une lanceuse d’alerte victime d’un système qu’elle tentait de corriger.

Entre les deux camps, l’armée se tait.

Une crise morale et politique sans précédent

Ce scandale ne se limite pas à une affaire judiciaire : il secoue les fondations mêmes de la confiance israélienne dans ses institutions.

Jamais encore une haute responsable militaire n’avait été accusée d’avoir trahi le secret d’État au nom de la vérité.

Jamais non plus une vidéo militaire n’avait provoqué une telle fracture entre les partisans du gouvernement et ceux de la justice militaire.

La question demeure :
Yifat Tomer-Yerushalmi a-t-elle voulu défendre l’armée — ou l’a-t-elle trahie ?

La réponse, encore enfouie dans son téléphone disparu, décidera peut-être du sort politique d’un pays déjà au bord de la rupture.

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