
BEHAALOTE’HA L’humilité de Moïse
Tout au long des chapitres 11 et 12 des Nombres nous assistons à de nombreuses contestations, mais ce qui est plus grave c’est au sein même de la famille de Moïse que certaines critiques lui sont adressées par son frère Aaron et sa soeur Myriam
« Et Myriam et Aaron parlèrent contre Moïse au sujet de la femme noire qu’il avait prise, parce qu’il avait pris une femme noire. Qui était-elle ? Le passage semble incohérent. Myriam et Aaron médisent de Moïse.
Mais qu’ont-ils dit à son sujet ? Et enfin parlant de Moïse, la Torah nous dit: « L’homme Moïse était très humble plus qu’aucun homme qui fût sur la terre. C’est le seul compliment que la Torah fasse à son sujet: on ne nous fait pas part de ses autres qualités
Nos Sages ont relevé que nous connaissons Moïse par son action. Il fut le grand libérateur des enfants d’Israël, son législateur, celui par qui la Torah fut donnée à Israël, celui qui a accompli des miracles et des prodiges.
Sa personnalité nous apparaît à travers ses actes, sans que la Torah ne nous décrive explicitement son caractère. Sauf dans le cas présent où un trait de sa personnalité se trouve ici révélé explicitement.
A aucun passage de la Torah on nous dit que Moïse était le plus sage des hommes, le plus juste, le plus heroïque des hommes. Certes ses actions sous entendent que Moïse possédait toutes ces qualités , mais la Torah a retenu cette qualité de Moïse: l’humilité.
En effet, l’humilité représente un degrè le plus élevé dans l’échelle des valeurs humaines.
Ne peut-être vraiment humble, modeste qu’un homme qui est éminent, car un homme qui n’est pas éminent n’est pas modeste, il est médiocre.
Il faut être le plus grand pour pouvoir être le plus petit. Seul un homme vraiment très grand peut avoir conscience de ce qui lui manque. Et nos Sages illustrent cela par un très bel adage du Talmud: L’homme est toujours avide de l’existence. Lorsque quelqu’un a cent francs, il en veut deux cents. Ce qui signifie que plus un homme est
riche, plus il a le sentiment qu’il lui manque des choses. Ainsi, plus en est grand, plus on a le sentiment de ce qui vous manque.
En quoi etait-il humble ? Moïse, notre Maître, est parvenu au degrè suprême que l’on puisse atteindre dans la connaissance de D.ieu.Moïse est le seul à qui D.ieu parle bouche à bouche. Cela signifie que dans la Bible, lorsque D.ieu parle aux prophètes, ils ne sont pas éveillés, mais endormis.
D.ieu leur parle en songe, mais avec Moïse, D.ieu parle comme un homme qui s’adresse à un autre homme. Moïse peut donc atteindre de degrè de modestie, parce qu’il a été l’homme le plus proche de D.ieu.
On peut a priori supposer que, parvenu à un tel niveau, un homme ne peut ignorer le degrè qu’il a atteint. De surcroît, nous trouvons chez l’un des plus grands prophètes d’Israël, Jérémie, qui vécut 700 à 800 ans après Moïse les propos suivants: Ainsi parle l’Eternel: « Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le vaillant ne se glorifie pas de sa vaillance, que le riche ne se glorifie pas de sa richesse !
Que celui qui se glorifie se glorifie uniquement de ceci: d’être assez intelligent pour Me comprendre et savoir que Je suis l’Eternel (Jr 9,22). Il est donc tout à fait permis à l’homme de tirer gloire de la connaissance de D.ieu - non de son savoir, de sa vaillance ou de sa richesse, mais de la connaissance.
La sagesse populaire nous transmet ce dicton d’une valeur profonde concernant l’humilité: Une seule pièce de monnaie dans une tirelire fait beaucoup de bruit, mais une tirelire bien pleine n’émet aucun son. Un homme modeste sait se taire et surtout ne se vante pas, même s’il est plein de connaissances et d’expérience.
Claude Layani
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