
« Un peuple de chiens se lèvera » — Le sens biblique caché derrière le nom de l’opération israélienne contre l’Iran
Un nom de guerre puisé dans la Torah : la prophétie détournée de Balaam
« Le peuple de Kalavi » — ainsi a été baptisée l’opération d’envergure menée par Tsahal contre les infrastructures nucléaires iraniennes. Derrière ce nom à la résonance mystérieuse, c’est une page de la Torah que le gouvernement israélien a choisi de brandir comme bannière spirituelle. Ce verset, tiré du Livre des Nombres, s’inscrit dans la célèbre prophétie de Balaam, ce devin païen recruté par le roi Balak pour maudire Israël, et qui, par l’intervention divine, finit par le bénir.
Avant même le lancement de cette attaque préventive, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a glissé une note entre les pierres du Mur occidental. On pouvait y lire : « Le peuple de Kalavi se lèvera et mon lion sera exalté. » Une citation à la fois biblique et stratégique, posée comme un sceau divin sur une opération militaire aux implications géopolitiques majeures.
De la malédiction avortée à la bénédiction prophétique
Le passage de la Torah choisi pour nommer l’opération fait partie intégrante du récit de Balak, roi de Moab, inquiet de la progression d’Israël à travers le désert après sa sortie d’Égypte.
Dans une tentative désespérée de stopper leur avancée, Balak dépêche auprès du prophète Balaam des émissaires afin qu’il maudisse ce peuple menaçant.
Mais Dieu intervient : « Tu n’iras pas avec eux. Tu ne maudiras pas ce peuple, car il est béni. » Malgré plusieurs tentatives, Balaam ne parviendra jamais à proférer la moindre malédiction. Mieux encore : à trois reprises, il bénit Israël, chaque fois sous l’inspiration divine. Parmi ces bénédictions, une en particulier résonne aujourd’hui :
« Voici, un peuple se lèvera comme un lion, et rugira comme un lion ; il ne se couchera pas avant d’avoir dévoré sa proie et bu le sang des tués. » (Nombres 23:24)
Cette métaphore du lion qui bondit pour dévorer ses ennemis n’a rien d’innocent. Elle symbolise la puissance implacable d’Israël, l’élan irrésistible d’un peuple qui, même menacé, se dresse avec la férocité et la dignité du fauve royal.
Une allégorie biblique au service de la dissuasion stratégique
La référence au peuple de Kalavi – que certains traduisent littéralement par « le peuple du chien » mais que la tradition rapproche du lion, en raison d’un jeu de mots hébraïque – puise dans une forme de parallélisme synonymique, très courante dans la littérature biblique. Cette figure de style se manifeste ici par une répétition volontaire du sens à travers des mots différents mais étroitement liés, dans une structure poétique :
« Kalavi yakoum, ve-ka’ari yitnassé » – “Comme un lion il se lèvera, comme un fauve il s’exaltera.”
Ce choix littéraire ne relève pas uniquement de l’esthétique. Il constitue une arme psychologique et symbolique : un avertissement adressé à l’Iran et à ses alliés que, sous le masque du silence biblique, Israël demeure une nation aux racines profondes, à la mémoire biblique active, capable de brandir sa foi comme une épée et son histoire comme un rempart.
Une opération militaire et spirituelle
Lors de cette opération, des cibles cruciales du programme nucléaire iranien ont été frappées, et parmi les victimes figurent le commandant des Gardiens de la révolution et le chef d’état-major iranien. En parallèle des actions aériennes, des unités spéciales israéliennes auraient également été engagées sur le sol ennemi — illustrant la coordination millimétrée entre renseignement et frappe.
Ce n’est donc pas un hasard si Netanyahou a tenu à inscrire cette action militaire dans la tradition spirituelle juive. En choisissant une parole prophétique comme nom de code, il rappelle que pour Israël, l’histoire s’écrit dans la continuité d’un récit ancien, où la guerre n’est jamais dissociée de l’éthique, de la mémoire et du sens.
Le message au monde : Israël se tiendra debout, comme un lion
En évoquant cette prophétie de Balaam — « Voici, un peuple habitera à l’écart… Celui qui te bénit sera béni, et celui qui te maudit sera maudit » — le Premier ministre renvoie l’Iran à une fatalité biblique : celle de l’échec programmé de ceux qui veulent la disparition d’Israël. Ce message, glissé dans les pierres millénaires du Kotel, transcende les stratégies militaires. Il dit, au monde entier, la certitude intime d’un peuple dont l’existence même, pour reprendre la formule du récit, « se lève comme un lion », et ne plie jamais.
Le rugissement du texte sacré dans le tumulte des armes
L’opération baptisée Kalavi n’est pas qu’une manœuvre tactique. Elle est un acte enraciné dans la mémoire biblique et porté par la foi en la légitimité d’un peuple qui refuse d’être réduit au silence.
En opposant à la haine les paroles d’un prophète contraint à bénir ce qu’il voulait maudire, Israël affirme un principe fondamental : la justice de sa cause ne dépend pas de ses armes, mais du souffle antique qui les précède.
« La référence au peuple de Kalavi – que certains traduisent littéralement par « le peuple du chien » mais que la tradition rapproche du lion, en raison d’un jeu de mots hébraïque »
Je me demande où vous avez été chercher cette explication loufoque! « Lavi » en hébreu veut bel et bien dire « lionceau » et le Ké (et non pas Ka) qui le précède est le préfixe qui veut dire « comme » et le verset se traduit donc « Certes c’est un peuple qui se dresse comme le lionceau… »