Il s'était écoulé trente heures depuis l'assassinat des trois hauts responsables du Jihad islamique, et, aucun tir n'a été entendu depuis la bande de Gaza.

Cette région, que l'établissement sécuritaire qualifie de "désobéissante", est étrangement calme. Cela ne relève pas du miracle, mais plutôt d'une preuve supplémentaire que le Hamas détient le contrôle total sur la situation. En effet, lorsque le Hamas le souhaite, rien ne bouge sans son approbation, pas même un simple moineau ne vole dans les airs.

Entre-temps, Gaza semble avoir involontairement mis en place une sorte de stratégie à l'encontre d'Israël. Peu après l'assassinat, le Jihad islamique a tenté de se remettre du choc initial. Puis, une fois les funérailles terminées, une pression considérable a été portée sur le Hamas pour qu'il entre en action.

Et voilà qu'ils ont relevé la tête et découvert un phénomène intéressant : ils ont déjà infligés  des dommages significatifs à Israël et ont systématiquement paralysés une grande partie du pays. Dans un rayon de 40 kilomètres autour de la bande de Gaza, les écoles sont fermées, la plupart des routes sont bloquées et des milliers d'Israéliens ont dû abandonner leurs maisons pour se réfugier dans des zones plus sûres. Comme le souligne leur mentor, Hassan Nasrallah : "Vous pouvez tenir bon." Ainsi, sans infliger davantage de dommages à Gaza, ils causent des dommages économiques, sociaux et émotionnels considérables à Israël.

Parallèlement, une autre évolution intéressante se produit : depuis le matin jusqu'à la nuit, de plus en plus de sources en provenance de Gaza évoquent le défilé des drapeaux. Le jeudi de la semaine prochaine, le même défilé aura lieu dans le quartier musulman, qui avait été l'un des principaux catalyseurs des tirs depuis Gaza sur Jérusalem, et qui avait également marqué le début de l'opération Wall Guard il y a exactement deux ans.

Il est évident que les habitants de Gaza souhaitent combiner leur réponse militaire en réponse à l'assassinat et le défilé. D'une pierre deux coups. Cependant, le défilé n'aura lieu que dans huit jours, et au Moyen-Orient, huit jours équivalent à une éternité.

Israël a mené cette opération avec un sentiment de victoire et d'exaltation, mais après seulement une journée, il s'est retrouvé face à un dilemme difficile. Doit-il maintenir le niveau d'alerte élevé ? Faut-il annuler les mesures spéciales prises sur le front intérieur ? Faut-il rouvrir les routes de la périphérie ? Faut-il renvoyer les enfants à l'école ?

Cependant, penser à  toutes les possibilités alors que le conflit n'est pas encore terminé et que les parties qui en décideront l'issue ne sont pas encore en place seraient très risquées. Qui peut garantir que le Jihad islamique ne profitera pas de concessions unilatérales pour se venger en lançant des missiles antichars sur un train ou un bus transportant des enfants ?

Il existe également une autre solution, plus extrême et agressive. Israël pourrait décider de poursuivre l'opération en cours en lançant une attaque de grande envergure contre les positions renforcées du Jihad islamique et du Hamas.

Certes, cela entraînerait un prix élevé en termes de jours de bataille, mais une fois que le bal est lancé, le sablier est en marche et il est clair pour tous que cela ne durera que quelques jours. Dans la situation actuelle, ce sont le front intérieur qui souffrirait le plus, tandis que le Hamas et le Jihad islamique observent l'horloge sans la faire tourner.

La décision d'Israël est donc délicate. Maintenir l'alerte maximale et prendre des mesures de sécurité strictes pourrait éviter d'éventuelles représailles, mais cela impliquerait de perturber la vie quotidienne des citoyens et de prolonger l'incertitude. D'un autre côté, une offensive à grande échelle pourrait neutraliser efficacement les groupes terroristes, mais elle s'accompagnerait de coûts élevés en vies humaines et en dommages.

La question cruciale qui se pose est de savoir comment trouver un équilibre entre la prudence nécessaire pour protéger la population israélienne et la fermeté requise pour empêcher les groupes terroristes de se protéger. Dans tous les cas, il est clair que la situation actuelle exige une réflexion stratégique approfondie et des décisions difficiles pour préserver la sécurité et la stabilité dans la région.

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