Juifs d’Europe : leur histoire commence en Terre d’Israël, la science le prouve d'Elisheva Esling

Actualités, Alyah Story, Antisémitisme/Racisme, Contre la désinformation, International, Israël - le - par .
Transférer à un amiImprimerCommenterAgrandir le texteRéduire le texte
FacebookTwitterGoogle+LinkedInPinterest
Juifs d’Europe : leur histoire commence en Terre d’Israël, la science le prouve

Peut-on nier l’origine ancestrale des Juifs d’Europe ? Réponse par la science et l’histoire

Dans un contexte d’antisémitisme galopant, il apparaît plus que nécessaire de restituer certaines vérités concernant la terre d’Israel et le peuple juif.

Depuis plusieurs décennies, un discours récurrent dans certains cercles prétend que les Juifs d’origine européenne, souvent qualifiés de "Juifs à la peau blanche", n’auraient aucune racine en terre d’Israël. Cette affirmation, pourtant largement réfutée par des études scientifiques et historiques, mérite d’être déconstruite avec rigueur.

L’ADN et les preuves génétiques

Les avancées en génétique des populations ont permis de retracer les origines des diverses communautés juives à travers le monde.

Plusieurs études, notamment celles du généticien Harry Ostrer et de l’équipe de Doron Behar, ont démontré que les Juifs ashkénazes, séfarades et mizrahim partagent des marqueurs génétiques communs, remontant à un ancêtre du Proche-Orient.

L’étude de 2010 publiée dans Nature a mis en évidence un lien génétique fort entre ces populations et celles du Levant. Ces résultats confirment que les Juifs d’Europe, bien qu’ayant vécu pendant des siècles sur le continent européen, descendent de populations ayant autrefois habité la Judée antique.

Signalons également que dans le mot Judée (יהודה), il y a la racine du verbe  (להודות), louer ( HaShem) , également commun au mot (יהודי), Juif. Il est essentiel de comprendre que le Juif est  lié à la terre de Judée de manière intrinséque historiquement, éthymologiquement, culturellement et cultuellement.

L’exil et la diaspora juive

L’histoire juive est marquée par plusieurs vagues d’exil ou galout en hébreu (גלות), dont les plus notables sont la destruction du premier Temple par les Babyloniens en 586 avant notre ère et celle du second Temple par les Romains en 70 de notre ère.

Après la révolte de Bar Kokhba en 135, l’empereur Hadrien interdit aux Juifs de résider à Jérusalem et rebaptisa la région Palestina afin d’effacer leur identité nationale.

Au fil des siècles, les Juifs exilés se sont établis dans diverses régions, notamment en Europe, tout en conservant leur culture, leur religion et leur attachement à Sion.

Des preuves historiques, comme les écrits de Flavius Josèphe et les documents retrouvés dans la Geniza du Caire, témoignent de cette dispersion forcée mais aussi de la permanence du lien avec la terre d’Israël.

Piece de monnaie du royaume de Judée peuple juif

Piece de monnaie du royaume de Judée peuple juif

 

La continuité culturelle et religieuse

L’identité juive ne repose pas uniquement sur des considérations génétiques ou historiques, mais également sur une continuité culturelle et spirituelle. Pendant plus de 2000 ans, les Juifs du monde entier ont maintenu des traditions, des prières et des textes liturgiques évoquant constamment le retour à Jérusalem.

Les fêtes juives, comme Pessa'h et Souccot, rappellent l’histoire du peuple juif en terre d’Israël, et la prière quotidienne Amida inclut des invocations pour la reconstruction de Jérusalem.

Même les Juifs d’Europe, parfois accusés d’avoir perdu leur lien avec la terre ancestrale, ont toujours conservé ce rapport indéfectible. Par exemple, le yiddish, langue des Juifs ashkénazes, contient de nombreux mots d’origine hébraïque, preuve d’une filiation linguistique et culturelle forte.

L’archéologie et les traces matérielles

Les découvertes archéologiques en Israël confirment la présence juive ininterrompue sur cette terre depuis l’Antiquité. Les manuscrits de la mer Morte, les ruines de synagogues anciennes et les inscriptions retrouvées sur divers sites prouvent que le Judaïsme était bien implanté dans la région depuis des millénaires.

Par ailleurs, l’archéologie montre que certaines communautés juives ont continué à exister en Israël même après la destruction du second Temple, notamment en Galilée et dans le Néguev. Cette présence continue contredit l’idée d’un déracinement complet et renforce la légitimité historique du lien entre le peuple juif et cette terre.

5. Le mythe de la "peau blanche"

Un des arguments avancés contre les Juifs d’Europe est qu’ils seraient trop "blancs" pour être originaires du Proche-Orient. Or, la diversité des traits physiques chez les Juifs s’explique par des siècles de migrations, de brassages et d’adaptations climatiques.

D’une part, la peau claire n’est pas incompatible avec une origine levantine.
On trouve encore aujourd’hui en Israël et dans les pays voisins des populations autochtones à la peau relativement claire, comme certaines communautés druzes, arméniennes ou maronites.

D’autre part, des études en anthropologie montrent que la couleur de peau peut s’éclaircir au fil des générations lorsqu’un groupe migre vers des régions à faible ensoleillement, ce qui pourrait expliquer l’évolution de certains Juifs d’Europe au fil des siècles.

De plus, il est important de rappeler que tous les Juifs d’origine européenne ne sont pas nécessairement très clairs de peau, et que la pigmentation varie considérablement au sein même des communautés ashkénazes et séfarades.

Assimiler l’identité juive à une seule apparence physique est une erreur, car le peuple juif s’est toujours caractérisé par une diversité ethnique tout en conservant son identité commune.

En conclusion :

L’affirmation selon laquelle les Juifs d’Europe n’auraient pas de racines en terre d’Israël ne résiste ni aux faits historiques ni aux preuves scientifiques.

L’ADN, l’histoire de la diaspora, la continuité culturelle et religieuse ainsi que les découvertes archéologiques démontrent sans équivoque la profondeur du lien entre le peuple juif et sa terre ancestrale.

Quant à la question de la couleur de peau, elle ne constitue en rien une preuve d’appartenance ou de non-appartenance à un peuple, surtout dans un contexte de migrations millénaires. Plutôt que de nier cette réalité, il est essentiel de reconnaître la complexité et la richesse de l’histoire juive, qui transcende les frontières et les époques.

Sources

Études génétiques sur les Juifs — Wikipédia (wikipedia.org)

Études génétiques sur les Juifs - Lignée paternelle : l'ADN du chromosome Y (techno-science.net)

The genome-wide structure of the Jewish people | Nature

© 2024 Isabelle Elisheva Esling

Vos réactions

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A voir aussi