Sur le fil du rasoir : la Belgique face à la montée de l’islam radical

Une alerte venue de France

Fin mars 2025, un article du Figaro a ravivé le débat sur l’influence croissante de l’islam radical en Belgique. Intitulé « La Belgique, un État en voie de désintégration ? », il dépeint un pays où l’islamisme gagne du terrain, notamment dans des quartiers comme Molenbeek à Bruxelles.

Le journal accuse les autorités belges de passivité face à cette menace, suggérant que le pays pourrait être au bord de l’effondrement.

Molenbeek : symbole d’une radicalisation devenue structurelle

Molenbeek-Saint-Jean, commune populaire de Bruxelles, est souvent citée comme un épicentre de la radicalisation islamiste en Europe.
Ce quartier a été lié à plusieurs attaques terroristes, notamment les attentats de Paris en 2015 et de Bruxelles en 2016.

Des figures comme Jean-Louis Denis, surnommé Le Soumis, y ont prêché un islam radical, recrutant de jeunes Belges pour les envoyer en Syrie au sein de groupes djihadistes.

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Condamné en 2016, Denis a purgé sa peine avant d’annoncer, début 2025, son départ pour l’Afghanistan, confirmant son engagement persistant dans la mouvance extrémiste.

Sharia4Belgium : un réseau idéologique toujours vivant

Le groupe Sharia4Belgium, fondé par Fouad Belkacem, a structuré dès les années 2010 un salafisme militant qui a séduit une jeunesse en perte de repères.

Malgré sa dissolution en 2012 et sa reconnaissance comme organisation terroriste en 2015, son impact est resté profond. Belkacem a été condamné à 12 ans de prison et dénationalisé en 2018.

Des dizaines de jeunes Belges ont été envoyés vers les zones de combat, et la Belgique a acquis la triste réputation de championne du départ de djihadistes en Europe.

L’école : champ de bataille idéologique

Une enquête récente, intitulée « Allah n’a rien à faire dans ma classe », met en lumière l’infiltration croissante de l’islam radical dans les écoles publiques belges.

Des enseignants dénoncent des pressions communautaires, des élèves refusant certains cours, des tentatives de prosélytisme déguisé, et une défiance croissante envers les valeurs républicaines.

En novembre 2024, la présentation du livre à Bruxelles a dû être annulée en raison de menaces, ce qui illustre à quel point la société belge semble s’autocensurer face à la menace islamiste.

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Une réalité visible à l’œil nu : touristes et locaux sous le choc

Dans les rues de Bruxelles, ce ne sont pas uniquement les experts en sécurité qui s’inquiètent. Les touristes eux-mêmes témoignent d’un malaise palpable.

« Ce n’est plus la ville que j’ai connue », confie une touriste israélienne. Elle décrit une insécurité croissante, une hostilité ouverte envers les Juifs, et une impression de vide sécuritaire.

L’article souligne que la transformation religieuse et culturelle de la ville ne se limite plus à Molenbeek. Certaines femmes disent avoir porté un foulard pour éviter les invectives ou les agressions dans certains quartiers.

Le communautarisme s’y impose désormais comme norme : les regards, les commerces, l’affichage religieux sur les trottoirs… tout donne le sentiment d’une capitale européenne désintégrée, où la tolérance s’est muée en soumission.

Une réponse politique tardive et désunie

Face à cette situation, les autorités belges ont multiplié les plans de déradicalisation, renforcé la surveillance des prêcheurs salafistes et tenté d’endiguer les départs vers l’étranger.

Mais les critiques fusent. Manque de coordination entre les services, naïveté politique, et relativisme culturel sont pointés du doigt.

En parallèle, la droite identitaire, avec en tête le Vlaams Belang, gagne du terrain, dénonçant l’inaction et la complaisance des élites envers l’extrémisme islamique. Ce parti a bondi lors des élections de juin 2024, installant un climat de polarisation inédit en Belgique.

Une démocratie à l’épreuve de ses principes

La Belgique, jadis symbole d’un multiculturalisme harmonieux, est désormais confrontée à une crise identitaire majeure.

La liberté religieuse, pierre angulaire de la démocratie belge, est aujourd’hui instrumentalisée par des réseaux islamistes qui refusent tout dialogue et toute intégration.

L’enjeu dépasse la seule Belgique : il s’agit de savoir si l’Europe est capable de préserver ses valeurs sans céder au fanatisme, ou si elle est condamnée à un démantèlement culturel silencieux.