Isabelle Esling

mathildeesling@yahoo.com'

Auteur et journaliste publiée trilingue, Isabelle Esling est originaire de Lorraine.
Enseignante de par sa formation, Isabelle a une passion pour les langues. Elle a grandi bilingue allemand-français à la frontière franco-allemande.
A la fin des années 90, qui marque le début d’un cheminement spirituel intense, Isabelle s’intéresse à la langue et à la culture hébraïque . Elle décide alors d’apprendre l’hébreu en autodidacte, langue qu’elle parle couramment aujourd’hui.
Ce n’est qu’en 2017 que l’auteur concrétisera son rêve de découvrir enfin la terre d’Israël. Férue d’histoire et d’architecture de l’époque biblique, Isabelle visitera de nombreux sites marquants de l’histoire juive, tels que Maale Gamla, Chorazim, Massada et bien d’autres.
Suite à ce long cheminement spirituel, Isabelle décide de rejoindre le peuple juif par sa conversion au Judaïsme en 2021.
Son vœu le plus cher est de s’installer dans la ville de Tveriah (Tibériade) en Galilée, ce haut lieu de spiritualité et d’histoire qu’elle vous invite à découvrir.

Les articles de Isabelle Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme par Isabelle Elisheva Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme par Isabelle Elisheva Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme par Isabelle Elisheva Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme par Isabelle Elisheva Esling

La notion de kedousha dans le Judaïsme

En raison de l’influence du Christianisme, en particulier dans la société occidentale, beaucoup de personnes se font une représentation erronée de la kedousha קדושה , la sainteté dans le Judaïsme.

En effet, la קדושה, sainteté, en hébreu, signifie tout d’abord séparation.

De même, HaShem aussi appelé הקדוש ברוך הוא, le Saint, béni soit-Il, est avant tout, le Tout Autre, le Séparé, dont il nous est ordonné d’être saints, donc séparés comme lui.

Dans l’imaginaire populaire, l’être  saint est une personne qui ne commet presque pas d’erreurs, qui est en prière de façon permanente, se retirant du monde et vivant dans l’ascèse.

Bien qu’il existe ,au sein du Judaïsme, des modèles de personnes comme le nazir Shimshon ou le prophète Samuel , entièrement consacrés au Tout Puissant, à qui la consommation du fruit de la vigne et de toute boisson fermentée sera interdite, et qui seront tenus de faire pousser leurs cheveux pendant toute la durée de leur nazirat, tout Juif est appelé à être kadosh, séparé.

En quoi consiste la kedousha pour un Juif ?

Il est écrit clairement dans le livre du Lévitique, Chapitre 11, verset 44 :

"Car je suis l'Éternel, votre Dieu ; vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis saint ; et vous ne souillerez pas vos âmes par tous les reptiles qui rampent sur la terre."

ויקרא י״א:מ״ד
כִּי אֲנִי יְהוָה אֱלֹהֵיכֶם, וְהִתְקַדִּשְׁתֶּם וִהְיִיתֶם קְדֹשִׁים, כִּי קָדוֹשׁ אָנִי; וְלֹא תְטַמְּאוּ אֶת-נַפְשֹׁתֵיכֶם בְּכָל-הַשֶּׁרֶץ הָרֹמֵשׂ עַל-הָאָרֶץ.

L’injonction est claire pour tout Juif de se sanctifier et d’être saint.
Mais quelle est la signification de la sanctification dans le cadre du Judaïsme?

Il s’agit de vivre différemment du reste des autres peuples de la terre et de se conformer aux prescriptions de la Torah et de la halacha.

Tout d’abord et avant tout, la kedousha pour une personne juive réside dans l’observance des mitzvoth de la Torah. C’est en cela que le peuple juif se distingue des autres nations.

L’observance du repos de Shabbat et des fêtes juives est le point central de cette kedousha, mais également le respect des règles de la cashrout ainsi que de la pureté familiale ( le passage au mikveh, par exemple).

La transmission de la tradition juive de génération en génération

דברים ו׳:ד-ט

ד שמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד.הוְאָהַבְתָּ, אֵת יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, בְּכָל-לְבָבְךָ וּבְכָל-נַפְשְׁךָ, וּבְכָל-מְאֹדֶךָ.ווְהָיוּ הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה, אֲשֶׁר אָנֹכִי מְצַוְּךָ הַיּוֹם--עַל-לְבָבֶךָ.זוְשִׁנַּנְתָּם לְבָנֶיךָ, וְדִבַּרְתָּ בָּם, בְּשִׁבְתְּךָ בְּבֵיתֶךָ וּבְלֶכְתְּךָ בַדֶּרֶךְ, וּבְשָׁכְבְּךָ וּבְקוּמֶךָ.חוּקְשַׁרְתָּם לְאוֹת, עַל-יָדֶךָ; וְהָיוּ לְטֹטָפֹת, בֵּין עֵינֶיךָ.טוּכְתַבְתָּם עַל-מְזֻזוֹת בֵּיתֶךָ, וּבִשְׁעָרֶיךָ.

Deutéronome 6 : 4-9 ( version du rabbinat)

Écoute, Israël ! L’Éternel est notre Dieu, l’Éternel est Un. Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir.
Que ces paroles que je te recommande aujourd’hui soient gravées dans ton cœur.
Tu les enseigneras à tes enfants, tu en parleras quand tu séjourneras dans ta maison, quand tu marcheras en chemin, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.
Tu les attacheras comme un signe sur ta main, elles seront comme des fronteaux entre tes yeux ; tu les inscriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes.

Le Shema Israel est le fondement de la foi juive.

La subtilité de ce mot, שמע, écoute ou entends, est qu’il met l’accent sur l’écoute, mais l’hébraïsant remarquera qu’il se termine par la lettre ע, ayin.

Le mot עין, œil, implique également de regarder, d’observer.

De cette observation de la tradition juive et de sa répétition quotidienne, nait l’observance.

Nous pouvons constater de manière claire dans ce passage que la kedousha réside non seulement dans l’apprentissage et la mémorisation du Shema Israel, mais également dans sa transmission de génération en génération.

La mezouzah est placée devant nos portes afin de nous rappeler que nous devons honorer HaShem tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos demeures.

Le statut des Cohanim

Le verbe hébreu כִּהֵן (kihen), signifiant « diriger » ou « officier en tant que prêtre », fait référence à la fonction sacrée des Cohanim dans la supervision des rites religieux et des sacrifices dans le Temple.

Le Cohen, de par son statut, possède un degré de kedousha plus important.
En raison de cela, et pour conserver leur statut de pureté rituelle, il lui est interdit d’entrer en contact avec un mort.

Ils sont autorisés à assister uniquement à l’enterrement de parents très proches ( père, mère, frère ou sœur, fils ou fille).

La kedousha dans la kabbale et dans le Hassidisme

Il est important de souligner que dans le Hassidisme ainsi que dans la kabbale juive, la kaballah, la kedousha revêt une dimension plus profonde et plus mystique dans l’union à l’essence divine.

Le kabbaliste ainsi que le Hassid consacrent souvent de longues heures à l’étude mystique et à des pratiques dévotionnelles.
La proximité avec le Saint, béni soit-Il, est une forme de kedousha élevée.

La personne juive prend  activement part à ce monde

Contrairement au Christianisme mettant plus l’accent sur le monde à venir עולם הבא, la personne juive est plus axée sur le monde présent עולם הזה.
La personne juive sanctifie son temps présent par l’accomplissement des mitzvoth.
La jouissance des plaisirs terrestres se trouve justifiée dans le Judaïsme lorsqu’elle est alignée avec les mitzvoth.

Dans le Christianisme, le monde à venir est la finalité et les actions dans le temps présent constituent une préparation pour le monde à venir.

En conclusion :

La kedousha dans le Judaisme se traduit par une séparation des autres nations par la pratique de la tradition juive, l’accomplissement des mitzvoth et la transmission des coutumes juives de génération en génération.

Cette transmission a permis au peuple juif de survivre en tant que peuple unique ayant accepté le joug de la Torah sur le Mont Sinai. Chaque acte de dévotion, aussi anodin puisse-t-il paraître, renforce chez la personne juive son unicité, sa kedousha et son lien avec le divin.

Sources

https://www.lamed.fr/index.php?id=51&art=2705

https://www.modia.org/priere-kedousha.html

https://www.lamed.fr/index.php?id=51&art=2549

https://www.lescahiersjeremie.com/post/la-saintete-dans-le-judaisme

   

© 2024 Isabelle Elisheva Esling

La synagogue antique de Kfar Nachum appelée la synagogue de Jésus -photos-

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Kfar Nachum acquise par les Franciscains

La synagogue antique de Kfar Nachum appelée aussi la synagogue de Jésus

A partir de Tveriah (Tiberiade), il est facile d’accéder à la ville antique de Kfar Nachum en prenant le bus 450.

Vous descendrez à Tzomet Kfar Nachum et vous emprunterez un petit chemin qui longe le lac de Kinneret sur quelques kilomètres.

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Kfar Nachum acquise par les Franciscains

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Kfar Nachum acquise par les Franciscains

Ce chemin est très agréable et je conseille à tout promeneur de prendre son temps pour observer le lac ainsi que les lézards qui se cachent malicieusement aux creux des rochers.

J’ai emprunté ce chemin à deux reprises, une fois en septembre 2017 et une deuxième fois en juin 2018, car la première fois, à ma grande déception, j’avais trouvé le portail fermé. En effet, j’étais arrivée à 16h45, et il était trop tard pour les visites.

Le village antique de Kfar Nachum

Il faut savoir que le site abritant cette synagogue, souvent qualifiée de synagogue «judéo-chrétienne », est géré par les Catholiques et est considérée d’importance majeure dans le christianisme en raison de la présence de Jésus et de ses disciples en ce qui fut autrefois un petit village de Galilée.

Le mot kfar,  כפר,  en hébreu signifie village. Nachum, נחום, se rapporte tout simplement au nom d’une personne. On a souvent attribué Kfar Nachum au prophète Nachum, ayant vécu au 7ème siècle avant notre ère. Signalons que le mot Nachum , נחום, signifie « Le Consolateur » en hébreu. On sait de ce lieu qu’il fut un village commerçant de pêcheurs.

On suppose que Jésus ainsi que son disciple Pierre (Simon fils de Yona) y auraient établi leur résidence. On peut observer sur ce site, les restes d’une maison antique, la maison supposée de Pierre , dont le nom a été traduit maladroitement en hébreu par ‘פטר הקדוש’.

Les fondations de cette maison sont très difficilement observables, car une église a été construite par dessus celles-ci.

Signalons enfin qu’au 1er siècle, les communautés juives liées à Jésus étaient considérées comme juives et fréquentaient assidûment les synagogues. Le schisme a eu lieu en l’an 321 avec le Concile de Nicée.

La synagogue antique de Kfar Nachum

Rares sont les synagogues datant du 1er siècle en si bon état.
Contrairement à la synagogue de Chorazim, celle-ci est construite en pierres blanches et sa structure est plutôt imposante.

Cette synagogue contraste avec le habitations de basalte du lieu. On est en droit de s’interroger sur l’opulence de la synagogue de Kfar Nachum, alors que les habitants de ce lieu n’arboraient aucun signe de richesse particulier. Des fouilles archéologiques ont révélé que les fondements de la synagogue antique étaient en fait de basalte et que la pierre blanche fut ajoutée par la suite.

Bien que Flavius Josèphe ne mentionne pas explicitement la synagogue de Kfar Nachum, l’historien parle des synagogues de Galilée en tant que lieux où l’on enseigne la Loi ( la Torah).

Références talmudiques

Voici quelques références talmudiques qui confirment l’importance de la synagogue de Kfar Nachum.

  • Le Talmud de Jérusalem : Berakhot 8c (4:1) mentionne explicitement la synagogue de Kfar Nachum dans le contexte de la prière et nous comprenons, au travers des mots de rabbi Hanina, l’importance du site en lui-même ainsi que de sa synagogue.

            Rabbi Hanina : Celui qui prie à Kfar Nahum, même s'il n'est pas dans la synagogue, c'est   comme s'il était dans la synagogue.

  • Le Talmud de Babylone : (Avoda Zara 8a) il y est fait référence à la présence d’idôles au sein de la synagogue de Kfar Nachum. Avoda zara est un terme hébreu signifiant «  culte étranger, idôlatrie)

          La synagogue de Kfar Nahum... où des fragments d'idoles ont été suspendus jusqu'à après Pessach.

           Les pierres témoignent  également de l’importance du lieu

  1. Les fouilles archéologiques à Kfar Nachum nous révèlent que la synagogue aux pierres blanches construites sur une base de basalte remontent à la période du Second Temple
    ( 1er siècle de notre ère) et qu’il s’agit précisément d’un lieu de culte juif.
  2. L’existence d’une base de basalte si typique des constructions galiléennes nous permet d’affirmer de manière infaillible qu’il s’agissait bien d’un lieu de culte juif ayant une communauté active.

En conclusion :

Malgré l'intérêt certain que la synagogue antique de Kfar Nachum représentait pour le patrimoine juif, elle fut acquise par la communauté des Franciscains en 1894. Malheureusement le site en question n’était pas au coeur des priorités des Juifs au regard de la situation géopolitique, géographique et historique d’Israel au 19ème siècle. C’est pourquoi il ne fut jamais revendiqué ni même racheté par les Juifs.

Il convient cependant de souligner son importance pour le peuple juif, car elle témoigne d’une vie religieuse et communautaire juive au 1er siècle de notre ère avant la destruction du Second Temple.

Sources

https://en.wikipedia.org/wiki/Capernaum

https://www.noemiegrynberg.com/pages/tourisme/capharnaum-la-cite-juive-oubliee.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Capharna%C3%BCm

© 2024 Isabelle Elisheva Esling

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Chorazim -photos-

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Chorazim

                                   La synagogue antique de Chorazim

J’ai un esprit très aventurier, en particulier en Israël, car je suis férue d’histoire juive et d’archéologie.

Un matin d’octobre 2018, je décidai donc d’explorer la synagogue antique de Chorazim depuis Tveriah. Étant partie un peu à l’aveuglette avec le bus 450, je ne savais pas exactement où cette synagogue se situait.

Le chauffeur de bus pensait sans doute que je parlais du village agricole lorsque je mentionnai Chorazim et il me conseilla de m’arrêter à Tzomet Vered HaGalil. A partir de là, je me suis rendue au village agricole de Chorazim.

J’entrai donc par le portail du village, et j’explorai ce site très bien entretenu.

Là bas, j’ai rencontré un Israélien à qui j’ai exposé mon envie de voir le site antique. Ce site se trouvait à plusieurs kilomètres, mais cet habitant du village eut la gentillesse de m’y déposer en voiture.

Il faut noter que l’orthographe de Chorazim varie. On retrouve tantôt, Chorazim, Chorazin et Chorazaïn.

Le village agricole de Chorazim

J’aimerais insister sur le fait que même si j’ai découvert ce lieu par pure coïncidence étant à la recherche du lieu antique de prime abord, le village agricole de Chorazim vaut vraiment le détour. En effet, le site est merveilleusement bien aménagé avec quantité d’arbres et de fleurs et le paysage est vraiment magnifique.

Je m’y suis reposée quelques instants et j’ai vraiment apprécié la sérénité qui se dégageait de ce lieu.

Quelle est la différence entre un village agricole et un kibboutz ?

Contrairement au kibboutz, qui est structuré de façon plus communautaire, le village agricole permet à chacun de ses habitants de vivre indépendamment. Il existe bien entendu, une vie communautaire structurée mais dans le respect de la vie privé de chacun.

La plupart des habitants sont impliqués dans des activités agricoles, touristiques ou la culture de fruits, par exemple. Le village propose bien entendu des activités éducatives et communautaires pour les enfants de ses résidents.

La synagogue antique

L’origine de la synagogue antique, se caractérisant par sa pierre volcanique, remonte au 3ème-4ème siècle de notre ère.

Je l’ai visitée par une chaude journée d’octobre 2018, où les températures avoisinaient 35 degrés Celsius. L’atmosphère y était très pesante, car il y avait très peu d’air et de grosses mouches y volaient.

Cette synagogue est relativement bien conservée et on y retrouve le « siège de Moïse » et la trace d’un mikveh.

Cette synagogue est mentionnée dans le Talmud, car les sages de la Torah s’y assemblaient afin de débattre des lois de l’erouv.

Qu’est ce que l’erouv ?

L'érouv (עֵרוּב) est une démarcation symbolique permettant d’élargir les limites d’une propriété privée à une zone publique ou semi-publique.

En créant cette frontière fictive, on permettait aux Juifs de pratiquer certaines activités normalement interdites à Shabbat comme le transport d’objets, par exemple.

  • Talmud de Babylone, Eruvin 6a : on y débat les questions halachiques sur les erouvin.

Il y est fait mention de l’expertise galiléenne de la pierre ronde et de son utilisation à Chorazim.

Histoire juive en Israël

Histoire juive en Israël

Rabbi Yo'hanan a dit : « On force [l'utilisation d'] une pierre ronde en Galilée, car les Galiléens sont experts en cela, et cela n'a été enseigné que pour la pierre ronde de Chorazin. »

  • Talmud de Jérusalem, Shevi'it 9:2 Il va de soi que les questions agricoles sont également au coeur des débats rabbiniques ainsi qu’en témoigne Jérusalem où les lois de la Shemitah et les observances religieuses ayant trait à l’agriculture sont explicitement mentionnées.
  • Rabbi Yehoshua ben Levi a dit au nom de Bar Kappara : En été, la vallée de Beit Rimmon est agréable, en hiver, à Tzur et à Chorazin.
  • Talmud de Babylone, Menahot 85b : il est intéressant de noter que Chrorazim était réputée pour la qualité de son blé ainsi qu’en témoigne cette citation talmudique.

           Aba Shaul dit : Chorazin avait les meilleurs grains [blé].

  • Mishna, Taanit 3:6 : On parle également de Chorazim dans la mishna, en tant que lieu où la communauté se réunit pour prier.

« Un lieu où l'assemblée se réunit pour la prière, comme une synagogue à Chorazin. »

Structure de la synagogue

Les vestiges de la synagogue antique nous révèlent que celle-ci était opulente en décorations et comportait des éléments typiques de l’architecture galiléenne.

Elle se caractérise par son plan basilical à trois nefs, sa pierre noire de basalte,  ses décorations en bas relief comprenant des motifs végétaux, animaux et de nombreux symboles juifs, sa bima et ses bancs en pierre, ainsi que sa façade monumentale.

Enfin, signalons que Jésus, dans les écrits évangéliques du Nouveau Testament a critiqué les villes de Chorazim, Kfar Nachum (Capharnaüm) et Bethsaïda pour leur manque de foi, soulignant leur rôle notable dans les récits de cette époque.

En conclusion :

La synagogue antique de Chorazim a joué un rôle prépondérant dans la période des 3ème et 4ème siècles ainsi qu’en témoignent les citations talmudiques. Elle est un témoin précieux de la vie religieuse, agricole et sociale de cette époque.

La visite de ces lieux m’a profondément marquée et sa structure basaltique est très impressionnante.

Toute personne passionnée d’histoire juive et d’archéologie devrait s’y rendre au moins une fois dans sa vie.

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Chorazim

Histoire juive en Israël : La synagogue antique de Chorazim

Sources

https://synagogues.kinneret.ac.il/synagogues/chorazim/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Choraze%C3%AFn

https://www.gemsinisrael.com/the-gems/ideas-for-planning-a-bar-or-a-bat-mitzvah-in-israel/the-ancient-synagogue-of-chorazin/

https://www.youtube.com/watch?v=paIvW7VZZA0

© 2024 Isabelle (Elisheva) Esling

Histoire Juive : La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

 

« Quiconque entreprend de raconter les nobles actions et les rares vertus de Doña Grazia devra écrire des volumes s’il veut lui rendre justice.»  (Rabbi Isaac Abouhav)

Il existe, au centre de la ville de Tveriah, un hôtel-musée dénommé Dona Grazia.
Ce nom évoque celui d’une dame juive, ayant vécu au 16ème siècle et dont la destinée la mena dans la ville de Tveriah.
Connue également sous le nom de Hanna Nassi, cette grande dame a secouru de nombreuses personnes juives victimes de persécutions de part et d’autre du globe.

Une Judaïté dissimulée au sein d’une famille marrane

Dona Grazia Nassi vit le jour en 1510 au Portugal.
Sa famille se convertit de force au catholicisme. La menace de l’Inquisition pesait sur la famille comme une épée de Damoclès et celle-ci fut contrainte de modifier son patronyme.

Au Portugal, la jeune femme était connue sous le nom de Beatrice de Luna Migez.

Malgré toutes les menaces qui pesaient sur elle, Dona Grazia n’oubliera jamais les coutumes et la tradition du peuple juif, qu’elle pratiquera dans le secret le plus absolu.

Lorsqu’elle a 12 ans Dona Grazia prend connaissance de son identité juive.

A 18 ans, elle épouse Joseph Francisco Mendes ( Tsemach Benveniste était son nom hébreu) , un riche banquier,  et organisera une cérémonie de mariage juive en secret, juste avant la cérémonie à l’église.

Le mari de Dona Grazia mourut jeune, et Dona Grazia, voyant que les conditions de vie pour les Juifs ainsi que pour les conversos se durcissaient, décida de se réfugier à Anvers.

Durant toute sa vie, elle oeuvra à utiliser les fonds de son mari afin de porter secours aux Juifs persécutés et les aider à trouver refuge dans l’Empire ottoman, territoire où la tolérance envers le peuple juif était plus grande.

Le long périple jusqu’à Tveriah

Après la tentative de Charles Quint de s’emparer de sa fortune, Dona Gazia se vit contrainte de quitter la ville d’Anvers. Voyageant avec sa fille unique Reyna, elle fit un crochet par Londres, puis se réfugia à Venise vers 1544.

Un différend l’opposait à sa sœur Brianda que son mari Diego Mendes ( le frère de Joseph Francesco Mendes) l’avait deshérité en faveur de Dona Grazia.  Brianda s’était empressée de contester le testament devant un tribunal rabbinique.

La majorité des rabbins de l’époque, dont Joseph Caro, avaient donné raison à Brianda.

Brianda garda rancune à sa sœur et la dénonça auprès des autorités, ce qui eut pour conséquence son emprisonnement et la saisine de ses biens.

Grâce à l’appui du médecin juif Amato Luciano et de Soliman le Magnifique, cette dernière finit par être libérée au bout de 2 ans.  Les conversos étant chassés de Venise en 1550, Dona Grazia se réfugia à Ferrare.

C’est à ce moment qu’elle dévoila ouvertement sa Judaïté.

La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

La destinée de la Juive Dona Grazia Nassi dans la ville de Tveriah (Tibériade)

Dona Grazia reprit ensuite ses pérégrination vers la ville de Constantinople ( l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie), où la grande dame devint une figure centrale de la communauté juive.

Durant cette période, elle épaulera de nombreuses synagogues et écoles et s’investira à 100 % dans la cause juive.

Elle participera activement à l’effervescence intellectuelle et religieuse de la ville.

Vers 1560, Soliman le Magnifique porte main forte à Dona Grazia dans son projet de construction et de revitalisation de la ville de Tveriah (Tibériade).

Dona Grazia a perçu dans la ville de Tveriah le potentiel de devenir un foyer de refuge sûr pour les Juifs persécutés. En soutenant l’activité économique des artisans et des commerçants, elle a largement contribué à la prospérité de la ville.

L’hôtel-musée Dona Grazia de Tveriah

Très central dans la ville de Tveriah, non loin du shouk, se trouve l’hôtel-musée Dona Grazia qui rend hommage à cette personne extraordinaire.

Je suis souvent passée à côté de cet établissement et me suis quelquefois reposée sur les bancs situés à son entrée pendant sa fermeture en 2020.

C’est en ces lieux que Dona Grazia vécut durant son séjour à Tveriah.

L’originalité de cet endroit est qu’il permet à son visiteur une immersion totale dans la vie de Dona Grazia au 16ème siècle. Sa décoration comporte des éléments historiques et il y a très fréquemment des expositions en son sein, permettant aux touristes de se plonger dans le monde de Dona Grazia.

De plus, la partie hôtel est pourvue de chambres confortables avec un aménagement moderne.

En conclusion

D’aucuns ont comparé Dona Grazia à une « reine Esther de la Renaissance ».

Son destin si singulier et son dévouement à son peuple et à ses traditions ont conduit ses pas dans la ville sainte de Tveriah.

En 2010, la municipalité de Tveriah a placé une pierre commémorative pour le 500ème anniversaire de cette grande dame.

La plupart des sources historiques rapportent que Dona Grazia est décédee en 1569 à Constantinople. Cependant,  selon certains récits elle serait morte à Tsfat (Safed).

Le peuple juif a connu, au cours de son histoire, de grands héros, qui au coeur des tumultes les plus intenses, ont refusé de baisser les bras. La grande Dona Grazia est l’un d’entre eux et pour cela, mérite toute notre admiration.

Sources

http://kefisrael.com/2015/03/01/dona-gracia-la-reine-esther-de-la-renaissance-par-joel-guedj/

https://www.adathshalom.org/une-femme-juive-au-destin-exceptionnel-dona-gracia-nassi-1510-1569/

https://www.totiberias.com/he/property/museum-dona-gracia/photos.html

https://www.donagracia.com/museum

© 2024 Isabelle (Elisheva) Esling

Israël : Les pierres noires de la ville de Tveriah (Tibériade)

Israël : Les pierres noires de la ville de Tveriah (Tibériade)

Les pierres noires de la ville de Tveriah (Tibériade)

La ville de Tveriah n’est pas une ville comme les autres.

Elle se distingue par bien des aspects, mais avez-vous déjà remarqué que la ville est constituée essentiellement de pierres noires ?

Intensément lumineuse, chaude et quelque peu humide également en raison de la présence du lac de Kineret, sa pierre de basalte lui confère un caractère unique.

A Tveriah, on peut observer cette roche volcanique un peu partout et c’est également un élément la rendant extrêmement attrayante, car cette couleur ressort merveilleusement bien dans cet ensoleillement abondant et quasi constant. Il va sans dire qu’elle confère à la ville un cachet particulier.

La symbolique des pierres noires

A l’époque de l’occupation romaine, les nombreuses constructions et les tours de la ville de Tibériade donnaient une impression d’opulence.

Alors que pour les Romains la symbolique du noir était l’abondance et la richesse, c’est tout le contraire dans le monde rabbinique. En effet, de nombreux rabbins ont choisi de se vêtir d’habits de couleur noire pour exprimer l’humilité et la sobriété.

Mais le noir est également une couleur absorbant toutes les autres couleurs.
En général, le noir est aussi lié à l’idée de mystère, en particulier au mystère divin dont il est compliqué de sonder la profondeur.

Dans le monde kabbalistique, la couleur noire se rapporte au concept de l’Ein Sof אין סוף
( L’Ein Sof- Sans Fin ou Infini est un autre nom pour désigner HaShem).
La pierre noire, par sa symbolique, s’inscrit donc plutôt dans la dimension du sod סוד, le secret dans la révélation divine.

Dans l’arbre de vie, Ets Haim אץ חיים, au niveau des séphirot ou émanations divines, le noir représente Gevourah גבורה, la force.

Le noir c’est également une portion de rigueur et il n’est pas étonnant que Gevourah se situe sur le pilier de la rigueur dans l’arbre de vie séphirotique.

La pierre noire de Tveriah par opposition à la pierre blanche de Jérusalem

La pierre blanche de Jérusalem, dérivée d’une roche calcaire variant des teintes blanches à crème, quelquefois dorées, symbolisent la luminosité, le soleil, la pureté et la révélation divine. Ce sont les pierres que nous retrouvons au Kotel hamaaravi, le Mur des Lamentations ainsi que dans l’ensemble de la ville de Jérusalem.

Notons qu’ on trouve également ce type de pierre dans la ville de Tsfat (Safed).

En opposition à la pierre blanche, symbole d’extériorité, la pierre noire de Tveriah représente l’intériorité dans la réception des mystères divins.

Je ne suis pas partie pêcher des poissons dans le lac de Kineret, mais j’y ai trouvé bon nombre de petits coquillages et beaucoup de cailloux dont certaines pierres étaient noires.  L’une de ces pierres noires était même en forme de cœur.

Découvertes archéologiques à Tveriah

Les pierres de basalte nous racontent l’histoire de la ville antique.
Plusieurs excavations dont certaines remontent à 1973 ont révélé des constructions remontant à l’époque romaine. Il existe deux tours de basalte délimitant la ville.

Les pierres noires sont le témoignage des vestiges du passé.
Il est intéressant de noter qu’en 2013, d’énormes blocs de basalte non taillés furent exhumés des eaux de Kineret. Jusqu’à présent, on est pas vraiment sûrs à quel usage ces blocs de basalte étaient destinés.

En 2020, lorsqu’une société immobilière voulut creuser la terre afin de construire des immeubles près de la plage Agam ( Hof Agam), un autre site archéologique ancien a été découvert à Tveriah.

Bien que la préservation de ces nombreux sites représente un immense défi financier pour la ville, il est important de faire attention à ces témoignages du passé qui constituent un trésor d’histoire , montrant l’évolution de la ville et des différentes communautés présentes sur le site.

Il existe également bon nombres de cartes postales anciennes de Tveriah datant du 19ème siècle et révélant l’aspect de la ville à l’époque.

L’une d’entre elles, du début du 20ème siècle, nous révèle une ville inondée.

Bien que la météo soit favorable quasiment neuf mois sur douze, il faut savoir qu’il y a quelquefois des tempêtes de sable ( j’ai assisté a l’une d’entre elles en 2019) et des tempêtes assez violentes peuvent se déclencher sur le lac de Kineret, générant beaucoup de dégâts, comme ce fut le cas en 2022.

Pour en revenir aux découvertes archéologiques à Tveriah, elles sont nombreuses, et toutes témoignent du passé mouvementé de la ville et des différentes populations l’ayant traversée. Il est fait mention d’un tunnel secret, découvert dans la vieille ville et dont l’origine remonte à l’époque des Croisés. C’est en ce lieu que les chevaliers affrontèrent les troupes musulmanes de Saladin en 1187.

Les vertus du basalte en lithothérapie

On attribue de nombreuses vertus à cette pierre volcanique, notamment de favoriser la digestion et de réduire le stress et l’anxiété chez celui qui la porte. Elle permettrait en outre de combattre la fatigue et de renforcer le courage.

En conclusion

La ville de Tveriah possède un patrimoine historique, religieux et archéologique considérable. Celui-ci nous dévoile quantité de détails intéressants à propos de la Capitale de la Galilée.

Les pierres noires faisant partie intégrante de son architecture si caractéristique permettent également d’atténuer une réflexion de lumière trop intense qui serait sans doute très difficile à supporter.

D’un point de vue spirituel, la pierre noire nous enseigne une leçon d’humilité: si nous sommes capables de nous rétracter par un tsimtsoum intérieur, nous serons à mêmes d’accueillir des parcelles de lumière divine.

Venez visiter Tveriah, venez vous émerveiller devant la beauté et la simplicité de son architecture dont les merveilleuses pierres noires sont le témoin éternel.

Sources

https://www.morasha.com.br/fr/histoire-d%27Isra%C3%ABl/Tib%C3%A9riade.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arbre_de_Vie_(Kabbale)

https://fr.timesofisrael.com/rare-opportunite-pour-les-tresors-archeologiques-de-tiberiade/#:~:text=Parmi%20les%20sites%20arch%C3%A9ologiques%20d%C3%A9couverts,sein%20de%20l'%C3%89tat%20juif.

https://www.mondedelabible.com/tunnel-secret-decouvert-a-tiberiade/

https://www.maxisciences.com/sciences/archeologie/une-mysterieuse-structure-en-pierre-retrouvee-sous-les-eaux-du-lac-de-tiberiade_art29204.html

© 2024 Isabelle Elisheva Esling

J’ai choisi la ville de Tibériade pour mon Alyah d'Isabelle ( Elisheva) Esling

J’ai choisi la ville de Tibériade pour mon Alyah Isabelle ( Elisheva) Esling

J’ai choisi la ville deTibériade pour mon alyah d'Isabelle (Elisheva) Esling 

Il est des lieux que vous ne choisissez pas, mais ce sont eux qui vous choisissent,
car vous les portez dans le tréfonds de votre âme sans même le savoir.
Mon attirance pour la Capitale de la
Galilée est magnétique.

Cette ville exceptionnelle par son aura est imprégnée de lumière et d’eau est gravée dans chaque recoin de ma mémoire. Je n’ai jamais expérimenté une telle pluie de lumière qu’en cet endroit.

Ma première rencontre avec la ville m’a fortement impactée. Je me souviens de ce premier voyage en Israel, en avril 2017.

Je logeais à Tel Aviv et j’avais décidé que Tibériade ( prononcée Tveriah par les autochtones, si vous dites Tibériade ou Tiberias, vous ne serez pas compris) serait ma première destination.

Dès que je fus descendue dans la station de bus, je voulus immédiatement voir le lac mythique, également connu sous le nom de Kineret.

Mon premier face à face avec le lac de Galilée a fait fondre mon coeur et a rempli mes yeux d elarmes: soudain, j’ai ressenti que mon âme était rentrée à la maison.

Tibériade, bien qu’étant l’une des quatre villes saintes d’Israel avec Jérusalem, Tsfat ( Safed) et Hébron, gagnerait à être plus connue. Nombreuses sont les personnes juives ayant croisé ma route et arrivant à peine à la situer sur une carte.

Souvent, ils n’ont jamais pris la peine de la visiter, Jérusalem, Tel Aviv et Eilat étant plus attractives à leurs yeux. Et pourtant, Tibériade rayonne de mille feux tant par son aspect pittoresque que par sa spiritualité.

 

J’ai choisi la ville de Tibériade pour mon Alyah Isabelle ( Elisheva) Esling

J’ai choisi la ville de Tibériade pour mon Alyah Isabelle ( Elisheva) Esling

 

Histoire de la ville

La ville de Tibériade fut bâtie par Hérode Antipas, le fils d’Hérode le Grand en l’an 21 denotre ère. Baptisée Tiberias en référence à l’empereur romain Tibère, lequel était un ami intime d’Hérode Antipas. En raison de sa situation géographique favorable, au Sud-Ouest des rives du lac de Galilée, Hérode Antipas prit la décision de faire de la ville le centre administratif de la tetrarchie romaine.

Il existe d’ailleurs dans le centre de Tibériade une boutique dénommée « Merkaz Hordous »,c’est à dire le « Centre d’Hérode », où il est possible de découvrir des vestiges du passé romainde la ville.

L’occupant romain a laissé dans la ville de nombreuses traces de son passage et toute personne ayant visité la ville a pu remarquer les nombreux vestiges romains qui s’y trouvent. Il existe, au centre de Tibériade, à proximité de l’hôtel Leonardo, la trace d’un ancien amphithéâtre romain.

A partir du 12ème siècle, Tveriah fut sous domination arabe musulmane.
Pour revenir à une époque plus contemporaine, un canon au centre de Tveriah rappelle la bataille et la victoire de 1948 contre les Arabes. Les guerres judéo-romaines

En l’an 66 de notre ère éclate la première guerre judéo-romaine durant laquelle la ville de Jérusalem est assiégée, pillée et détruite.

En l’an 67, une bataille sans merci se livre au Nord d’Israel, sur le site de Maale Gamla, dont il nous reste des vestiges de la ville antique aujourd’hui, dont l’ancienne synagogue.

J’ai eu l’occasion de visiter ce site antique en octobre 2019 et lorsque l’on descend le sentier escarpé menant à la ville antique, on se rend vraiment compte combien difficile d’accès il était ainsi que les nombreux dangers présents alentours avec les récifs surplombant le site.

Les Juifs résistèrent avec détermination et courage, mais furent vaincus. T

out aussi tragique est le contexte de la bataille de Massada, au Sud d’Israel, en 73, où les Juifs préfèrèrent la mort à l’assimilation.

J’ai également eu la chance de visiter Massada en mai 2018, son accès étant plus facile que celui de Gamla, car un téléphérique permet aux visiteurs d’y accéder facilement.

A Gamla, la descente vers la ville antique s’effectue sur des chemins très escarpés aux pierres assez glissantes, et il est impératif de poser ses pieds prudemment afin d’éviter toute chute. Mais c’est la visite de Maale Gamla qui m’a plus marqué, sans doute en raison du caractère majestueux des massifs montagneux et des récifs du Golan.

Tveriah, centre du Judaïsme en pleine effervescence

Lors de la destruction de Jérusalem et du Second Temple en 70, l’importance de Tibériade s’accroît considérablement et la ville se métamorphose en centre du Judaïsme.

Soulignons également que la destruction du Temple aura pour conséquence une émigration massive vers la capitale de la Galilée.

On y transfère le Sanhedrin depuis Tsippori.

Yohanan ben Zakkai constitue une yeshivah à Yavne, ville distante de 20 minutes environ deTibériade, puis sera déplacé à Tibériade même.
Grâce à l’existence de ce centre rabbinique, la
mishna étendra son influence en l’an 200.

En l’an 380, le Talmud de Jérusalem fut rédigé à Tibériade en parallèle avec les académies deSephoris, Césarée et Lod.

Ce Talmud est plus ancien que le Talmud de Babylone. Grâce au rabbin Yehuda haNassi, docteur de la mishna, la rédaction du Talmud de Jérusalem est achevée.

Un midrash raconte que le célèbre rabbin serait né le jour même de la mort de rabbi Akiva.

Au 6ème siècle, l’alphabet massorétique de Tibériade, permettant de vocaliser les textes du Tanach, vit le jour. Toute oreille hébraïsante ne peut être que sensible à la beauté des teamim. ‘Hamei Tveriah, les thermes.

Les eaux thermales de Tveriah étaient réputées depuis l’Antiquité par rapport à leurs propriétés de guérison.

Il est évidemment possible d’effectuer une cure thermale de nos jours et Tveriah Hot Springs propose de nombreux services SPA aux personnes désireuses de se relaxer tout en prenant soin de leur santé.

Les tombes des Sages

De nombreux sages de la Torah reposent à Tibériade. Toute personne profondément croyante se doit de visiter ces hauts lieux spirituels afin d’y prier et d’y ressourcer son âme.

Rabbi Akiva

Rabbi Akiva repose sur les hauteurs de Tibériade. Il est un des piliers des sages de la Torah.Rabbi Akiva est le fils d’un converti nommé Yossef.
Jusqu’à l’âge de 40 ans, il ne savait ni lire,
ni écrire. Il logeait chez Kalba Saboua, un homme réputé pour sa générosité et son hospitalité.

Sa future femme, Rachel, la fille de Kalba Saboua, lui promit de l’épouser s’il promettait de se consacrer à l’étude.

Le couple se maria en secret, mais lorsque le beau-père eut vent de leur union, il déshérita Rachel et le couple vécut dans le dénuement le plus extrême.

Au départ, rabbi Akiva apprit à lire et à écrire dans une classe composée de très jeunes enfants, mais au bout de douze ans d’études intenses, il devint un maître de la Torah, attirant de nombreux disciples. A l’issue de ces douze ans d’études, rabbi Akiva ressentit le besoin deretourner chez lui.

Pourtant, une conversation de son épouse avec sa voisine changea le cours des choses.
La voisine se demandait pour quelle raison Rachel persistait à vivre comme une
veuve alors qu’elle était encore mariée ?

Rachel objecta que si son mari était en état d’ouïr son propos, elle l’aurait prié d’étudier douze années supplémentaires.

Lorsque Kalba Saboua découvrit ce que son gendre était devenu, il restitua la moitié de safortune à sa fille.

Rabbi Akiva a toujours souligné l’origine divine de la Torah et durant ses études, il attribua

des couronnes aux othiot (les lettres de l’alphabet hébraïque sont appelées othiot en hébreu, ce qui signifie également signe).

Il est intéressant de noter le parallèle fait par rabbi Akiva entre les pierres de marbre et l’eau, sachant que la Torah est également symbolisée par l’eau.

"Le marbre est érodé par l'eau, la Torah est gravée dans le marbre." - Talmud, traité Avot (Pirké Avot 3:17).

"Il ne faut pas confondre les pierres de marbre avec l'eau." - Talmud, traité Avot (Pirké Avot 3:17).

Rabbi Akiva mourut en martyr sur un bûcher pour avoir continué d’étudier la Torah, ce qui avait été formellement interdit par les Romains. Ses dernières paroles furent le Shema Israel.

Rabbi Meir Baal HaNess

Le chemin menant à la tombe de rabbi Meir baal HaNess, le maître des miracles est également le chemin menant à ‘Hamei Tveria, les thermes de Tibériade.

Les personnes sportives viennent à pratiquer leur course à pied quotidienne.

Rabbi Meir fut un des disciples les plus brillants de rabbi Akiva. Il est considéré comme un Tanna ( un grand Tzaddik). On lui attribue de nombreux miracles.

Les personnes en détresse ont pour coutume d’invoquer le D. de rabbi Meir trois fois de suite :Éloha dé Rabbi Méïr Anéni ! (D. de Meir, réponds-moi).

Le Talmud nous rapporte que rabbi Meir entreprit un voyage à Rome dans le but de libérer sa femme maintenue captive dans la ville. Rabbi Meir proposa une forte somme d’argent à un soldat romain afin qu’il l’aide à libérer sa femme en captivité. Le soldat romain craignait que ses supérieurs ne s’en prennent à lui s’il acceptait.
Alors rabbi Meir lui dit : « Si tu répètes
trois fois cette phrase, il ne t’arrivera rien, tu seras entièrement protégé : Éloha dé Rabbi Méïr Anéni ! (D. de Meir, réponds-moi).

Mais le soldat continuait à douter et était terrifié.
Comment savoir si ces paroles étaient réellement efficaces ? Afin de le convaincre, rabbi Meir approcha des chiens sauvages potentiellement dangereux, qui s’éloignèrent et finirent par se blottir à ses pieds.

Rabbi Meir était connu pour sa grande humilité ainsi qu’en atteste l’anecdote talmudique suivante. Une dispute avait éclaté au sein d’un couple et le mari, très en colère contre sonépouse, lui reprochait de s’être éternisée au cours de rabbi Meir.

Lorsqu’elle eut enfin rejoint le domicile conjugal, les bougies de Shabbat étaient déjà éteintes. Courroucé, le mari exigea de sa femme qu’elle crachât au visage de rabbi Meir. L’épouse s’interdit un tel acte contre le tzaddik et, en conséquent, se sépara de son mari pendant quelque mois.

Rabbi Meir eut vent de l’affaire et simula un problème de santé au niveau de son œil.

Lorsque l’épouse lui rendit visite, rabbi Meir déclara qu’il avait « besoin qu’une femme lui crache 7 fois dans l’oeil » l’enjoint de cracher 7 fois dans son œil afin qu’il guérisse.

C’est ainsi que la paix revint dans le foyer de cette femme et le couple se réconcilia.

Les disciples de rabbi Meir étaient à la fois choqués et intrigués que le Sage accepte se s’abaisser de cette façon.

A ceci, le tzadik répondit : « Mon honneur est-il plus important que celui du Maitre du monde ? Le Nom ineffable qui a été écrit sur le parchemin doit être effacé dans l'eau afin deramener la paix entre un homme et son épouse. Le nom de Méïr ne doit-il pas s'effacer à plus forte raison ? »

A la fin de sa vie, rabbi Meir fut contraint de quitter Tibériade, mais il fit promettre à sesdisciples d’être enterré dans la ville, près du lac.

Le Rambam ( Maimonide)

« De Moïse jusqu’à Moïse, il n’y eut personne comme Moïse. » Moshe Maïmon est un rabbin sépharade du 12ème siècle ayant eu une influence considérable sur la pensée thoraïque. Né dans la ville de Cordoue, en Espagne, alors sous influence islamique, ce dernier est une figure incontournable du Judaïsme. Talmudiste, médecin, philosophe, juriste, il jouissait d’une renommée telle qu’elle s’étendait jusqu’à l’Egypte.

Il rassembla de nombreux textes de la Mishna qu’il enrichit de ses commentaires. De par ses connaissances issues de la Torah combinées à son savoir médical, le Rambam a également prodigué quantités de conseils relatifs au mode de vie et à l’hygiène alimentaire.

Il va de soi que ses prescriptions s’inscrivent dans un respect de la casheroute des aliments.

Le Rambam, garantit par ailleurs une santé de fer sans failles à quiconque respectera ses prescriptions.

Rabbi Hiyya

J’ai découvert l’emplacement de la tombe de rabbi Hyya par hasard, un après-midi d’avril 2020, en me promenant depuis le quartier « dayagim » jusqu’à la rue Pika. Malheureusement, je n’ai pas pu visiter la tombe du sage à ce moment là.

Rabbi Hiyya, dénommé également Hiyya le Grand ou Hiyya bar Ashi, est un des Sages ayant vécu entre la période des Tannaïm et les Amoraïm, au 2ème siècle de notre ère. Il fut le disciple de Yehuda haNassi . On lui attribue, ainsi qu’à rabbi Ochaya, la rédaction de la Tosefta, qui est une compilation de commentaires de la Mishna.

Le lac de Kineret

Connu également sous le nom de « Lac de Galilée » ou « Mer de Galilée », Kineret tient son nom du mot hébreu « kinor », violon. L’observateur attentif remarquera que le lac de Kineret en possède également la forme. Il n’est pas étonnant que le lac ait inspiré tant de croyants.

Il faut l’avoir observé à Erev Shabbat pour percevoir son caractère mystique. Au coucher du soleil, avant la tombée de la nuit, le lac s’enveloppe d’une brume lumineuse jusqu’à se fondre dans la nuit. Et c’est à ce moment que notre coeur fredonne silencieusement « Lecha Dodi » alors que nous méditons sur la Création.

Kineret fut mentionné 15 siècles avant notre ère dans un parchemin égyptien, mais il est également mentionné dans la Torah ainsi que dans le Tanach.

L’eau est source de vie, et l’eau est symbole de la Torah. Dans le Talmud, il est dit que : « Quiconque boira l’eau de Kineret sera savant en matière de Torah ». Talmud de Jérusalem, traité Ta'anit 69aTibériade, la station balnéaire.

En dehors de son histoire riche et de son lien très fort avec le Judaïsme, la ville de Tibériade est une station balnéaire au potentiel touristique énorme.

Non seulement Tibériade est pourvue de nombreuses plages, dont certaines sont privéescomme Nammos, par exemple, mais la ville comporte de nombreuses possibilités de pratiquer des activités dans ou sur l’eau, comme Aquakef et le carting en bateau, pour n’en citer que quelques unes.

Beaucoup d’habitants de la ville et de nombreux touristes aiment tout simplement se rendre dans l’une des nombreuses plages gratuites afin de se baigner dans le lac et de jouer avec leurs enfants.

En conclusion

Aucun endroit sur terre n’a eu un tel impact sur ma vie que Tveriah.

Tant sa lumière et sa chaleur que son rayonnement spirituel immense sont autant d’éléments qui m’attirent irrésistiblement. Il y a également cette douceur de vivre et l’aspect de ses paysages à vous couper le souffle, la saveur de ses plats et la gentillesse de ses habitants contribuant à ce sentiment de me sentir « à la maison ».

Bien avant mon alyah, mon âme y habite déjà.

Sources

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tib%C3%A9riade

https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/tag/seder-de-pessah/

http://www.seraphim-marc-elie.fr/2018/10/lire-la-bible-dans-le-judaisme.html

https://journals.openedition.org/tsafon/3579

https://www.tsidkat-eliaou.org/rabbi-meir-baal-haness

https://editions-verdier.fr/wp- content/uploads/2015/09/Notice_sur_les_litteratures_fondamentales_de_la_tradition_juive.pd

f

https://www.yedia.org/judaisme/rabbi-meir-baal-haness-portrait/

http://www.universtorah.com/ns2_dossier-305-la-dietetique-selon-le-rambam.htm

https://www.chiourim.com/rabbi-akiva-2/

© Isabelle ( Elisheva) Esling 2024