
La bataille de Zikim : révélations sur une défaillance stratégique majeure
Un assaut maritime d’une ampleur inédite
Le 7 octobre 2023, à 6h33, la marine israélienne détecte une infiltration maritime en provenance de Gaza. Sept embarcations, dont six pneumatiques et un bateau de pêche, transportant 38 commandos de la brigade Nukhba du Hamas, se dirigent vers la plage de Zikim. Malgré la destruction de cinq bateaux par les patrouilleurs de la 916e escadre et l’intervention de l’unité Snapir, 16 terroristes parviennent à atteindre le rivage .
Un carnage sur la plage et une réponse militaire défaillante
Une fois sur la plage, les assaillants massacrent 17 civils, parmi lesquels des campeurs, des pêcheurs et des adolescents. Quatre soldats de la brigade Golani, stationnés à proximité, tentent d’intervenir. Face à la supériorité numérique ennemie, trois se replient, abandonnant leur véhicule militaire, tandis que le caporal Dvir Lisha est tué en tentant de riposter .
Le kibboutz Zikim sauvé par sa propre vigilance
Les terroristes utilisent le véhicule abandonné pour se diriger vers le kibboutz Zikim. Grâce à l’alerte donnée par la marine, l’équipe de sécurité civile du kibboutz se positionne stratégiquement. Après un échange de tirs, les assaillants sont neutralisés. Cette intervention rapide empêche l’infiltration du kibboutz et sauve de nombreuses vies .
La base militaire Bahad 4 : un bastion sous pression
La base d’entraînement Bahad 4, abritant 90 nouvelles recrues, est prise pour cible. Les instructeurs ordonnent aux recrues et aux civils réfugiés de se retrancher dans des zones sécurisées. Les combats font sept morts parmi les soldats, dont le commandant de la base, le lieutenant-colonel Shay .
Défaillances systémiques et absence de coordination
L’attaque met en lumière de graves lacunes dans la coordination entre les forces terrestres et maritimes. Le système de commandement s’effondre dès les premières minutes, laissant les unités sans directives claires. La plage de Zikim, non considérée comme un site stratégique, est laissée sans surveillance adéquate pendant neuf minutes cruciales. De plus, la communication entre la brigade du Nord et les forces navales est interrompue pendant 40 heures .
Où se trouve la plage de Zikim ?
La plage de Zikim est située à moins de 3 kilomètres de la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, à proximité immédiate du kibboutz Zikim et de la base militaire Bahad 4, un centre de formation pour jeunes recrues. C’est l’un des points les plus méridionaux de la côte israélienne avant la frontière avec Gaza, ce qui en fait une zone hautement sensible, mais curieusement non classée comme stratégique par Tsahal au moment des attaques du 7 octobre.
Comment cette plage est-elle protégée ?
Avant l’attaque du 7 octobre 2023, la plage de Zikim n’était pas dotée d’un système de surveillance ou de protection renforcée permanent, en dehors de quelques patrouilles de la 916e escadre navale et de caméras de détection maritime.
Selon plusieurs sources israéliennes, la zone n’était pas considérée comme un “site vital”, ce qui explique l’absence de postes armés permanents sur le sable, et la faiblesse du commandement local en cas de crise. En réalité, ce secteur était traité comme une zone frontalière secondaire malgré sa proximité immédiate avec Gaza.
De plus, la coordination entre les forces navales et terrestres était déficiente : aucune procédure conjointe claire n’avait été mise en place pour répondre à une incursion mixte (par mer et par terre). Il a fallu 9 minutes avant qu’un premier ordre ne soit donné pour sécuriser le périmètre après l’infiltration, et 40 heures pour rétablir une communication stable entre la brigade terrestre et la marine. Pendant ce laps de temps, des erreurs de commandement ont conduit à des désertions de soldats, notamment dans l’unité Golani stationnée sur la plage.
Leçons et recommandations pour l’avenir
-
Renforcement de la coordination interforces : Établir des protocoles clairs entre les unités terrestres et maritimes pour une réponse unifiée.
-
Protection des zones sensibles : Revoir la classification des sites stratégiques pour inclure des zones comme la plage de Zikim.
-
Amélioration des systèmes de communication : Assurer une liaison constante entre toutes les unités, même en situation de crise.
-
Formation et préparation des forces : Renforcer la formation des unités pour faire face à des attaques coordonnées et imprévues.
La bataille de Zikim reste un exemple frappant des conséquences d’une préparation insuffisante face à des menaces asymétriques. Elle souligne l’importance d’une vigilance constante et d’une coordination sans faille pour garantir la sécurité nationale.
Vos réactions