
Hommage aux Juifs de la Résistance : Sauveurs parmi les Sauvés.
Le Centre mondial de la B'nai B'rith et la Fondation Yad Vashem en Israël organiseront le Jour de l'Holocauste et de l'Héroïsme, le lundi 28 Nissan 5784 / 6 mai 2024, une cérémonie unique en son genre en Israël et dans le monde, dédiée chaque année à honorer les actions et à perpétuer l'héritage des Juifs qui ont sauvé leurs compatriotes pendant l'Holocauste.
La cérémonie se tiendra pour la vingtième année consécutive dans la Forêt des Martyrs -
"la place du Rouleau de la Torah" et débutera par le son du shofar à 10h00 du matin.
Il existe de nombreux hommages rendus aux non-juifs qui ont courageusement sauvé des vies juives pendant l'Holocauste, ces Justes des Nations.
Il est tout aussi important de reconnaître les Juifs eux-mêmes qui sont entrés dans la résistance et ont sauvé d'autres Juifs de la déportation et de l'extermination nazie.
C'est la première fois que nous mettons en lumière ces actes héroïques des Juifs résistants qui, malgré les dangers et les persécutions, ont lutté pour la survie de leur peuple pendant l'une des périodes les plus sombres de l'histoire.
Parmi ces figures de résistance, Georges et Lili Garel se distinguent par leur dévouement inébranlable à sauver des enfants et des adultes juifs, en collaboration avec des organisations comme l'Œuvre de secours aux enfants (OSE) et les Éclaireurs israélites de France (EIF).
Leur courage et leur détermination sont un témoignage poignant de la solidarité et de la résistance juive face à l'oppression nazie.
Georges Garel (1909-1979), né en Lituanie, a rejoint la résistance française après l'occupation allemande de la France en 1940. En été 1942, face à l'intensification des arrestations de Juifs étrangers par la police de Vichy, Garel répond à l'appel de son beau-frère,Charles Lederman, directeur de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE), une organisation juive humanitaire travaillant aux côtés de l'Union générale des Israélites de France (UGIF).
Garel rejoint un comité comprenant des membres juifs et d'autres personnes de diverses origines, dont des Éclaireurs israélites de France (EIF), une organisation de jeunesse juive active pendant la guerre.
Ensemble, ils s'engagent à sauver les enfants juifs menacés de déportation.
Ce comité parvient à empêcher la déportation de nombreux enfants juifs vers le camp de Drancy, d'où partaient les convois pour Auschwitz.
En août 1943, 108 enfants sont évacués du camp de détention grâce à leurs efforts.
À la demande de Lévy-Dhurmer, Georges Garel crée alors une branche clandestine de l'OSE connue sous le nom du "réseau Garel".
Ce réseau, composé principalement de membres juifs, dont des membres des Éclaireurs israélites de France, trouve des cachettes pour environ 1600 enfants à travers la France avec l'aide de partenaires et de sympathisants, y compris des chrétiens engagés dans la résistance.
Le réseau Garel organise également l'évasion de plusieurs enfants vers la Suisse pour les protéger de la déportation et de l'extermination nazie. Ils tiennent des listes secrètes d'enfants cachés afin de les retrouver après la guerre.
Après la guerre, Georges Garel continue son engagement humanitaire en servant en tant que directeur puis président de l'OSE, contribuant ainsi à reconstruire les vies brisées par la guerre et l'Holocauste.
Elise Lili Garel (1921-2014) a également joué un rôle crucial dans la résistance.
Elle rejoint l'OSE en 1941 et participe activement aux efforts de sauvetage des enfants et des adultes juifs au sein du "réseau Garel". En 1943, elle épouse Georges Garel et travaille avec lui pour sauver des vies.
Lili Garel est notamment impliquée dans le transport de trois groupes d'enfants et d'adultes depuis Nice vers des lieux de cachette sécurisés. Leur maison à Lyon devient un lieu de rencontre pour les membres du réseau Garel, des Éclaireurs israélites de France et d'autres résistants, où des faux documents sont fabriqués pour aider les personnes persécutées à échapper aux nazis.
Le couple Garel incarne le courage et la détermination des résistants qui ont risqué leur vie pour sauver des innocents pendant l'une des périodes les plus sombres de l'histoire européenne. Leur engagement en faveur de la justice et de la dignité humaine continue d'inspirer et de rappeler l'importance de la solidarité et de la résistance face à l'oppression.
Leur fils Denis Garel et ses trois enfants vivent à présent à Tel-Aviv c'est lui qui sera présent le 6 mai pour l'honneur rendu à ses parents
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