
Trump presse les négociateurs : “Avancez vite, ou beaucoup de sang coulera”
La menace voilée de Trump
Le président Donald Trump, par l’intermédiaire de sa plateforme Truth Social, a lancé un avertissement sans fard aux protagonistes des négociations autour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. « Il faut avancer rapidement dans les négociations — ou bien beaucoup de sang pourrait couler », a-t-il écrit.
Cette déclaration intervient à la veille d’une réunion stratégique prévue à Charm el-Cheikh, aujourd'hui où une délégation israélienne doit rencontrer les médiateurs égyptiens et qataris afin d’établir les bases d’un accord sur la libération des 48 otages israéliens toujours détenus à Gaza.
Un président qui veut peser, vite et fort
Trump ne se contente pas de commentaires en marge. Il affirme avoir tenu des discussions « très positives » avec les représentants du Hamas et les pays impliqués. « Nous avons parlé de la libération des otages, de la fin de la guerre, mais surtout — de la paix au Moyen-Orient », a-t-il insisté, tout en soulignant que les détails techniques seraient réglés « lundi en Égypte ». Il ajoute : « Le premier volet devrait être conclu dès cette semaine, et je demande à tous de progresser rapidement. Je continuerai de surveiller le conflit — le temps est un facteur crucial, sans quoi beaucoup de sang pourrait couler. »
Les lignes rouges encore non franchies
Malgré l’optimisme affiché, des points fondamentaux restent en suspens.
La question du retrait israélien de certaines zones et celle des prisonniers palestiniens à libérer — en particulier les noms figurant sur la liste du Hamas — divisent encore.
Ce sont précisément ces sujets qui figureront à l’ordre du jour de la réunion au Caire.
Selon les déclarations du sénateur Marco Rubio à ABC News, « 90 % du travail est déjà fait » et les réunions en Égypte viseront à « finaliser la logistique concernant l’échange otages-prisonniers ». Il ajoute : « Nous espérons que cela sera achevé très rapidement, dès le début de cette semaine… Cela ne devrait pas prendre des semaines ni même plusieurs jours. Nous voulons que cela se fasse très vite ; sinon, je crains que l’ensemble de l’accord soit compromis. Cela doit se dérouler avec célérité pour les otages, leurs familles, et pour cet accord. »
L’Amérique s’implique sur le terrain
La Maison Blanche ne laisse rien au hasard. Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Trump, accompagné de Jared Kushner, doit se rendre au Caire mardi ou mercredi pour suivre l’évolution des discussions.
Cette pression directe s’inscrit dans un contexte où Israël fait face à un isolement diplomatique croissant, notamment en raison des critiques internationales liées à la guerre à Gaza. L’administration Trump entend agir rapidement pour éviter que cet isolement n’affaiblisse davantage la position israélienne sur la scène mondiale.
« Nous avons constaté, même dans notre politique intérieure, certaines attaques contre Israël. Qu’on le veuille ou non, cela a affecté son positionnement global », affirme Marco Rubio.
Une fenêtre diplomatique étroite mais décisive
Dans les heures qui viennent, les pourparlers de Charm el-Cheikh pourraient marquer un tournant. Le calendrier est serré, la tension palpable. Trump, en émissaire auto-désigné de la paix, joue une carte déterminante : imposer son rythme, incarner la résolution, peser sur l’avenir diplomatique d’Israël dans la région. Reste à savoir si les belligérants, sous pression américaine et arabes, saisiront cette chance de sortir du piège sanglant dans lequel Gaza et Israël sont enlisés depuis près d’un an.
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