
Vers la fin de la guerre à Gaza ? Les otages, clé d’un accord dicté par Trump
Une opportunité fragile mais réelle pour sortir du cauchemar
À Washington, un haut responsable résume froidement la situation : « La libération des otages est l’objectif le plus important pour les Israéliens. » Une phrase qui sonne comme un mot d’ordre. Car au cœur du possible futur accord de fin de guerre à Gaza, un impératif central s’impose : le retour intégral de tous les otages sous 72 heures. Cela paraît irréalisable, mais c’est justement le rôle d’un leadership politique que de forcer l’impossible. Et Donald Trump, dans l’ombre, s’y emploie avec méthode.
La fenêtre s’entrouvre : fin de guerre ou prolongation du chaos ?
Israël, deux ans après l’agression du Hamas, fait face à une fenêtre étroite pour conclure la guerre. Cette ouverture est fragile, menacée par les intérêts du Hamas, qui refuse d’abandonner son principal levier de négociation : les otages. Mais malgré un scepticisme ambiant, le moment est peut-être venu de transformer l’impossible en accord.
Ce n’est pas un plan orchestré, mais un enchaînement d’événements. Netanyahu n’avait pas prévu l’échec de l’assassinat à Doha, ni la colère de Washington.
Les États arabes, poussant pour le plan Trump, découvrent un texte bien plus pro-israélien que prévu. Et l’annonce américaine d’un cessez-le-feu accepté par le Hamas, diffusée en plein Shabbat, n’a même pas été complètement coordonnée avec Jérusalem.
Un responsable israélien ironise : « Si cette coordination signifie qu’ils nous ont dit que c’est ce qui va se passer, et c’est tout, alors c’est très coordonné. »
Le rôle décisif de Trump et la pression arabe
Il y a trois semaines, c’était un tournant : l’armée israélienne s’apprêtait à entrer plus profondément dans Gaza, pendant que le Hamas, asphyxié, sentait la pression.
Les États arabes, eux, n’en peuvent plus d’attendre. Israël, isolé diplomatiquement, affaibli stratégiquement, hésite à réoccuper Gaza. Le temps presse : les Américains refusent une guerre qui s’éterniserait jusqu’en 2026.
L’« assassinat à Doha », qui visait à faire tomber le haut commandement du Hamas, devait s’intégrer au plan Trump. Mais la réaction du monde arabo-musulman l’a transformé en faux pas stratégique. Israël, sombrant dans une hostilité américaine ouverte, se voit sommé de s’excuser auprès de l’émir du Qatar — une première historique. Washington, de son côté, publie des images officielles d’une alliance assumée avec Doha.
Israël ne peut plus ignorer la main américaine. Refuser la médiation reviendrait à se tirer une balle diplomatique dans le pied.
Trump impose un rythme inédit aux négociations
Alors que les discours officiels restent prudents, Trump frappe fort. Il pose une exigence radicale : tous les otages doivent être libérés sous 72 heures. Ce n’est pas une utopie, c’est une stratégie de rupture. Cette demande crée une dynamique psychologique qui modifie la nature même de l’accord possible.
Le plan prévoit deux phases : d’abord, l’arrêt immédiat de l’offensive militaire contre Gaza, en échange du retour des otages. Ensuite, la mise en œuvre du « jour d’après », avec un désengagement israélien progressif, une administration palestinienne de transition qui permettrait au Hamas de survivre politiquement en sous-main.
Ce scénario, intolérable pour Ben Gvir et Smotrich, est pourtant plébiscité par l’opinion israélienne. Selon tous les sondages, la priorité absolue est le retour des otages.
La Maison-Blanche l’a compris : si les otages rentrent, la guerre n’a plus de justification.
L’équation militaire : poursuivre sans otages ?
Sans accord, Tsahal est condamnée à rester dans les profondeurs de Gaza, sans levier politique. Avec un accord, elle se retire, laissant place à une autorité palestinienne fragile mais visible. Une fausse sortie pour le Hamas ? Peut-être. Mais surtout un pari pour éviter une guerre sans fin.
La perspective d’un cessez-le-feu total géré par des forces locales est bien plus acceptable pour les puissances arabes, qui refusent toute présence occidentale à Gaza.
Ce point, que le Hamas a clairement rejeté, impose de fait une solution arabe — où l’Arabie saoudite pourrait jouer un rôle central dans le contrôle indirect de Gaza.
Les États-Unis, seuls vrais architectes de la paix
Ce qui se joue n’est plus entre Israël et le Hamas, ni même entre Jérusalem et Doha. Tout repose sur Washington. Son insistance, sa clarté, son engagement : voilà le seul garant d’une sortie du conflit.
Les prochains jours seront cruciaux. Si les otages ne reviennent pas, la guerre continue. S’ils reviennent, l’histoire peut basculer.
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