ZODIAC, un film de David Fincher, avec Jake Gyllenhaal, Mark Ruffalo, Robert Downey Jr

Pendant
plus de 10 ans, l’affaire a littéralement obsédé Robert Graysmith, un
dessinateur de presse, Paul Avery, le journaliste vedette du San
Francisco Chronicle, et David Toschi, l’inspecteur de police en charge
de l’affaire. Et pourtant, affaire classée !
Comment le tueur en
série a-t-il bien pu agir pour parvenir à tuer entre 37 et 200
meurtres, narguant la police en annonçant ses prochains crimes sous
forme de messages codés envoyés à la presse pour publication immédiate
sous peine de recrudescence de meurtres. En quête permanente d’indices,
nos trois Sherlock Holmes ont tout sacrifié jusqu’à leur vie privée
pour découvrir qui se cache réellement sous le pseudo du Zodiac, et
dont les modes opératoires variait selon l’humeur. Jusqu’au jour où la
panique gagna toute l’Amérique lorsque le tueur cessa de révéler ses
futures cibles…
Après Seven, David Fincher continue son
analyse méthodique du psychisme des tueurs en série. Et pour le
réalisateur, il ne s’agit pas de n’importe quelle histoire : celle-ci,
inspirée de faits réels, le terrorisa littéralement durant toute son
enfance. C’est dire s’il a mis du cœur à l’ouvrage et si son travail
est d’une rare méticulosité, à la limite, lui aussi, de l’obsession.
Avec
des acteurs tous plus remarquables les uns que les autres, il réalise
un tour de force puissant, tel une contre-enquête proche du
documentaire. La maestria habituelle de Fincher va jusqu’à se plier aux
exigences d'un récit touffu et fragmenté, derrière lequel la notion
même de mise en scène semble disparaître. Ici, pas de sensationnalisme,
que de l’ultra réalisme d’une sobriété hallucinante.