Yahya Sinwar est l'actuel chef du Hamas dans la bande de Gaza. Considéré comme la version palestinienne de Ben Laden par Israël, l'homme est aujourd'hui caché dans un tunnel à Gaza.
Israël a prévenu : ses jours sont comptés. Yahya Sinwar est depuis des années dans la ligne de mire de l'Etat hébreu qui le tient, entre autres, pour responsable du meurtre de centaines d’Israéliens lors de l’offensive coordonnée du 7 octobre dernier. L'homme dirige le Hamas depuis 2017 et se cacherait actuellement dans un tunnel à Gaza.
«Yahya Sinwar est le visage du mal», a déclaré le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de Tsahal, qui le voit comme «le cerveau derrière tout cela, tout comme Ben Laden en son temps», rapporte le Daily Mail. Celui, qui est considéré comme un «mort en sursis» par Israël, n'est pas apparu en public depuis les attaques d'octobre. Selon Michael Kobi, ancien membre des services secrets israéliens, le leader du Hamas vient donc d’accomplir la mission de sa vie : «il ne se rendra pas, il restera à Gaza» pour mourir en martyr.
UN HOMME CRUEL
Yahya Sinwar est né en 1962 au sud de la bande de Gaza. Il s'est rapidement fait remarquer pour ses idées radicales en matière d'application de la religion. «Il avait dit qu’il planifiait un grand massacre de juifs, conformément à la charte du Hamas. Il considère donc ce qu’il a fait comme une réussite. Nous aurions dû l’éliminer depuis longtemps», concède l'ancien du Shin Bet.
Son premier rôle au sein du Hamas était d’éliminer ses adversaires politiques. A 25 ans, il dirige ainsi l'Organisation du jihad et de la prédication, l'unité de renseignement du Hamas qui punit les «collaborateurs», ces Palestiniens châtiés pour intelligence avec l'ennemi israélien.
C'est d'ailleurs pour ce motif qu'il a été arrêté en 1989 par les Israéliens après avoir tué quatre Palestiniens accusés d'être des collaborateurs de l'Etat hébreu. Il a passé vingt-trois années derrière les barreaux en Israël où il s’imposera comme un puissant leader politique, avant d’organiser sa propre libération. En 2011, 1.000 prisonniers palestiniens ont été échangés, dont Yahya Sinwar, contre un soldat franco-israélien, Ghilad Salit.
Les médias israéliens et les personnes qui l'ont rencontré décrivent un homme cruel. «À Gaza, ils l’ont surnommé «le boucher de Khan Younès».
C’était un homme intelligent, vif et charismatique. Mais il n’avait pas de sentiment. Il parlait avec froideur, indifférence. Rien ne le touchait», a expliqué à franceinfo Michael Kobi qui a mené des interrogatoires de Yahya Sinwar.
En témoigne un extrait de ces interrogatoires publiés par les médias, dans lequel il raconte avoir enlevé un «traître» avant de le tuer : «Nous l'avons amené au cimetière de Khan Younès (...), je l'ai mis dans une tombe et je l'ai étranglé avec un keffieh (...). J'étais sûr qu'il savait qu'il méritait de mourir».
L’HOMME FORT DE LA BANDE DE GAZA
Yahya Sinwar a été élu en février 2017 à la tête du Hamas dans la bande de Gaza. Il figure parmi les partisans d'une ligne dure. Son rôle : faire le lien entre le bureau politique et la branche armée de l’organisation. Son objectif : lever le blocus sur Gaza, la paix sur les lieux saints et la fin de l'annexion d'Israël en Cisjordanie.
Il est activement recherché par Israël et placé sur la liste américaine des «terroristes internationaux». L'armée israélienne a indiqué que la ville de Gaza était au coeur de ses opérations car c'est l'endroit où sont basés les dirigeants du Hamas.
Yahya Sinwar entoure ses déplacements du plus grand secret. Sa maison aurait été bombardée par les forces aériennes israéliennes quelques heures après le début de l'offensive du Hamas contre Israël, selon des médias palestiniens.
Ancien commandant d'élite au sein des Brigades al-Qassam, il est accusé d’utiliser les Gazaouis comme boucliers humains alors que des centaines de milliers de personnes restent bloquées dans la bande de Gaza.
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