Nobody Wants This: La comédie qui nous prend par les tripes – et les zygomatiques.
Synopsis : Une podcasteuse de talent mais totalement athée et un rabbin qui vient de rompre avec sa promise tombent amoureux.
Leur relation durera-t-elle malgré les nombreuses différences entre eux et leurs familles ?
Il y a des séries qui divertissent, et puis il y a celles qui ont cette magie de nous faire rire tout en chatouillant l'âme.
"Nobody Wants This" fait partie de la deuxième catégorie.
Ce mélange d'humour à l'américaine et de réflexions bien ancrées dans le quotidien juif donne une histoire profondément humaine et attachante.
On y découvre un jeune rabbin libéral, en proie à des dilemmes dignes des plus grands drames shakespeariens – mais avec bien plus de bagels et de discussions sur la cashérisation des cuisines.
Notre rabbin, au centre de tout ce joli bazar, est l'image même de la modernité aux prises avec les traditions. Il est brillant, charmant, promis à un bel avenir, mais voilà... il tombe amoureux d'une shiska (une non-juive).
Rien de bien nouveau, direz-vous? C'est vrai.
Mais ce qui est touchant, c'est la sincérité de ses choix, la manière dont il parle de la Torah tout en offrant une traduction en version "comment faire comprendre ça à quelqu'un qui pense que Pessa'h, c'est juste une autre soirée avec trop de nourriture".
L'une des scènes les plus marquantes est celle où le rabbin doit expliquer à ses fidèles, dans un sermon improvisé, pourquoi l'amour est une force qui transcende même les limites de la loi.
Son discours, mélange d'humour et de vulnérabilité, est si puissant qu'il fait rire la congrégation tout en les touchant .
Il y a cette phrase, pleine de bon sens : "L'amour, c'est comme la matsa – parfois, c'est dur, parfois ça manque de saveur, mais c'est essentiel à notre existence."
C'est ce genre de moment qui donne à la série son ton unique, entre sagesse spirituelle et humour décomplexé.
Il y a aussi ce passage où le rabbin est invité chez la famille de sa petite amie pour un dîner de Thanksgiving.
La tension est palpable, et chacun attend le moment où la question de la religion va être posée. Et bien sûr, elle arrive lorsque le père de la petite amie, en servant la dinde, demande innocemment : "Alors, rabbin, vous avez déjà mangé du bacon ?"
Le silence qui suit est épique, avant que le rabbin ne réponde, avec un sourire un peu gêné : "Seulement en rêve."
Une réponse qui désamorce tout, et montre à quel point il est prêt à s'adapter sans jamais renoncer à qui il est.
Mais au-delà de l'humour, ce moment révèle quelque chose de profond : le compromis, l'apprentissage mutuel, et la volonté de se comprendre même quand cela semble compliqué.
Ce qui est particulièrement brillant dans "Nobody Wants This", c'est la manière dont la série prend des thèmes qui pourraient sembler lourds – la religion, la tradition, le choc des cultures – et les traite avec une légèreté jamais dénuée de profondeur.
On sent que chaque personnage se bat pour être lui-même, pour respecter ses valeurs, tout en étant ouvert à l'autre.
La mère du rabbin, par exemple, essaie désespérément de comprendre pourquoi son fils a choisi une femme qui n'est pas juive. Elle fera tout pour les séparer malgré la bonne entente avec la petite amie elle ira jusqu'à lui glisser à l'oreille : "je vous aime bien mais vous n'épouserez jamais mon fils"
Une phrase simple et violente mais qui illustre magnifiquement la force des traditions et la volonté de les maintenir.
En fin de compte, "Nobody Wants This" n'est pas juste une comédie romantique à l'américaine. C'est une réflexion sur ce que signifie aimer, croire, et faire des compromis sans perdre son identité.
C'est une série qui nous invite à rire de nos travers, à embrasser nos contradictions, et à célébrer l'amour sous toutes ses formes, même quand il semble impossible.
Si vous cherchez quelque chose pour vous détendre, sourire, et peut-être même verser une petite larme (de joie), cette série est pour vous.
Finalement, vive la communauté juive – ses paradoxes, ses rires, et sa capacité infinie à s'adapter, à évoluer, et à aimer envers et contre tout.
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