La question de la légitimité d'Israël : un débat persistant et injustifié ?
L’existence d’Israël est fréquemment remise en cause, non pas sur des critères d’histoire ou de droit international, mais en fonction de l’image que projettent ses actions, notamment militaires, dans un contexte de conflit.
Si cette question de légitimité devait se poser de manière universelle, alors d'autres pays seraient également sur la sellette.
La Russie, par exemple, dont l'invasion de l'Ukraine a provoqué une onde de choc mondiale, n’a pas vu sa légitimité questionnée ; pas plus que l'Iran, où les droits de l’homme sont quotidiennement bafoués.
Pourquoi, alors, cette exigence de « bonne conduite » devient-elle un préalable à l’existence d’Israël ?
Un traitement médiatique partial et une exigence de conformité internationale
Les reportages sur Israël, et en particulier ceux relatifs aux actions de Tsahal dans les territoires palestiniens, ont souvent des tons accusateurs. Dans le cas de la bande de Gaza, l’omniprésence des journalistes et des organisations humanitaires renforce l’image d’un pays en décalage avec des valeurs présumées universelles. Mais cette focalisation médiatique pourrait aussi être perçue comme un miroir déformant : Israël, dans ses réponses militaires, fait face à des défis uniques que ses détracteurs négligent souvent de comprendre.
Pourquoi Israël semble-t-il douter de sa légitimité ?
Israël, contrairement à de nombreux États, laisse une large place aux voix critiques.
Ce droit à la critique pourrait paradoxalement alimenter le doute sur sa légitimité.
Ce doute n’est-il pas, en partie, auto-imposé ?
En laissant les organisations internationales et les États étrangers influencer ses décisions, Israël semble donner du crédit à ces remises en question. Cette hésitation nourrit ainsi une image de faiblesse qui, à tort, est perçue comme un manque de légitimité.
D’autres pays aussi controversés
Si la légitimité était un concept révisable, pourquoi la communauté internationale ne conteste-t-elle pas celle d’autres États ? La Russie, qui a envahi l’Ukraine, l’Iran, qui applique des sentences radicales, et même la Chine, dont les politiques au Xinjiang ou à Hong Kong suscitent l’indignation, ne font l’objet d’aucune remise en question existentielle.
Pourtant, Israël, bien que jeune, fait face à cette pression constante.
Israël, un État comme les autres
Qu'Israël soit « bien ou mal vu » selon les observateurs internationaux ne devrait pas peser sur sa légitimité.
Les alliés d’Israël et ses citoyens sont les premiers concernés par ses choix stratégiques et éthiques. Cette quête de validation sur la scène internationale ne fait qu’affaiblir sa position et nourrir une perception de vulnérabilité.
Il est temps pour Israël de s’affirmer comme une nation souveraine, assurée de son droit à exister sur sa terre, et de se détacher des jugements extérieurs qui ne sont pas appliqués avec la même intensité aux autres nations.
Israël, entre combat et compassion : une culpabilité héritée ?
Israël se distingue par une empathie singulière, un comportement rarement vu dans les relations conflictuelles internationales.
Ce paradoxe est frappant : alors même que le pays se défend contre des ennemis déclarés, il leur tend également la main. Un terroriste blessé sera soigné dans les hôpitaux israéliens ; des travailleurs venus de territoires hostiles sont accueillis et bénéficient d’opportunités économiques sur le sol israélien ; l’électricité et des aides humanitaires continuent d’être fournies à Gaza, même en temps de guerre.
Dans aucune autre nation, on ne voit un tel mélange de défense et d’assistance envers des populations qui, pour partie, affichent une hostilité ouverte.
Une conscience chargée et un dilemme moral
Israël semble porter un fardeau moral qui pourrait provenir d’une conscience collective marquée par des siècles de persécutions. Ce sentiment, si profondément ancré, pourrait alimenter une forme de culpabilité, comme si le droit d’exister devait continuellement être justifié par des actions de bienveillance. Israël s’impose ainsi des contraintes et des dilemmes moraux qui le poussent à soigner un terroriste blessé ou à offrir une assistance aux populations civiles de Gaza, même quand celles-ci abritent ou soutiennent des factions hostiles.
La culpabilité comme facteur de remise en question
Cette empathie, admirable en temps de paix, pourrait pourtant contribuer à sa propre remise en question sur la scène internationale. En assumant une posture de compassion universelle, Israël s’impose aussi des critiques injustifiées.
Sa propre indulgence est perçue comme de la faiblesse ou de la contradiction par ses adversaires et par une partie de l’opinion publique mondiale. Loin d’attirer la reconnaissance, ce comportement semble encourager la remise en cause de sa légitimité.
La singularité d’Israël : combat et soutien en même temps
Aucun autre pays en guerre n’agirait de cette manière. Face à une hostilité aussi marquée, des nations comme la Russie, l'Iran ou même des puissances occidentales choisiraient un traitement plus strict, sans tolérance pour leurs adversaires.
Israël, de son côté, se distingue par un humanisme profondément ancré, qui pourrait parfois être perçu comme une faiblesse, une tentative de se faire pardonner pour sa propre existence.
Une question identitaire : Israël doit-il se libérer de cette culpabilité ?
À force de chercher la validation mondiale, Israël risque de se perdre dans une quête sans fin de légitimation et d’acceptation. Ce sentiment de culpabilité, tout à fait unique dans la sphère internationale, pourrait être une entrave à son affirmation en tant que nation souveraine, sûre de ses droits et de sa place.
Le moment est peut-être venu pour Israël de se défaire de ce sentiment de culpabilité, de revendiquer sans concession son droit à l’existence et à l’autodétermination, et de ne plus chercher à prouver sa moralité à des nations qui n’imposent pas ces mêmes standards à elles-mêmes.
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