
Le plan choc de Trump pour Gaza : 21 conditions, un ultimatum et la promesse d’un nouvel ordre
21 points pour imposer la paix, mais à quel prix ? Le plan Trump, acclamé par certains comme une chance inespérée de libérer tous les otages, exige d’Israël bien plus qu’il n’y paraît : retrait militaire avant la défaite totale du Hamas, libération de terroristes condamnés à perpétuité, reconnaissance implicite du Qatar comme médiateur intouchable, et ouverture à un État palestinien dans un avenir flou. Derrière cette architecture diplomatique aux airs de paix imposée se cache une véritable pression stratégique sur Jérusalem, contrainte de troquer la victoire militaire contre un horizon incertain. Une paix peut-être, mais sans justice. Une pause, mais pas une reddition du Hamas. Pour Israël, le dilemme est cruel : sauver les otages, ou achever la guerre.
Un cessez-le-feu total contre une reddition sans appel
Donald Trump ne fait jamais les choses à moitié. Le 25 septembre, l’ancien président américain — de retour à la tête des États-Unis — a soumis un plan de paix en 21 points destiné à mettre fin à la guerre à Gaza. Révélé par plusieurs médias internationaux et confirmé par deux sources proches du dossier au Times of Israel, ce document confidentiel, qui ressemble à un ultimatum, entend désarmer Gaza, libérer les otages et reconstruire le territoire palestinien sous contrôle international. Dans cette proposition, Israël gagnerait la paix, et le Hamas, s’il accepte, abandonnerait tout. Mais derrière cette promesse se cache une feuille de route impitoyable, taillée au scalpel diplomatique.
Une feuille de route drastique : paix contre soumission
Selon ce document, Israël aurait 48 heures après acceptation du plan pour constater la libération de tous les otages vivants, ainsi que la restitution des corps de ceux assassinés par le Hamas. En contrepartie, plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, y compris certains condamnés à perpétuité, seraient libérés. Un geste d’équilibre, mais qui ne masque pas le rapport de force voulu par Washington.
Le plan promet la fin immédiate des combats, un retrait progressif de Tsahal, et la reconstruction de Gaza, à condition que l’enclave devienne une zone “déradicalisée”, débarrassée de toute infrastructure terroriste. Le Hamas n’aurait aucun rôle dans l’après-guerre. Ceux de ses membres qui renonceraient à la violence pourraient rester, ceux qui refuseraient bénéficieraient d’un couloir humanitaire vers l’exil.
Une administration technocratique provisoire sous tutelle internationale
La future gouvernance de Gaza serait confiée à un gouvernement palestinien intérimaire de technocrates, sous la supervision d’une entité multinationale. Fini le Hamas. Fini l’Autorité palestinienne dans sa forme actuelle. Une force de stabilisation internationale serait déployée pour maintenir la sécurité, encadrer les institutions et former une police locale. Des ONG comme l’ONU ou le Croissant-Rouge distribueraient une aide humanitaire massive. Le plan évoque un minimum de 600 camions d’aide par jour.
Une fois cette phase entamée, un programme d’investissements massifs serait lancé. Création d’une zone économique spéciale, ouverture à l’entreprenariat local, reconstruction des infrastructures, incitations fiscales : l’architecture d’une “nouvelle Gaza” serait dessinée par l’Occident, mais bâtie avec des financements arabes.
Un piège pour les ennemis d’Israël ?
Le plan prévoit que personne ne sera contraint de quitter Gaza, mais que les habitants seraient “encouragés à rester” pour participer à la reconstruction. Pourtant, les milieux pro-palestiniens dénoncent déjà un plan de “recolonisation économique”. Le Hamas, quant à lui, affirme ne pas avoir reçu le texte, mais les observateurs y voient une stratégie de fuite pour éviter d’admettre un rapport de force défavorable.
Trump, lui, a intégré une clause préventive : si le Hamas refuse, les zones pacifiées par Tsahal seraient remises à la coalition internationale qui commencerait à appliquer unilatéralement les premières phases du plan. En clair : pas besoin du Hamas pour commencer à l’effacer.
Les otages au cœur du processus
L’enjeu central reste la libération des otages. « Tous les otages vivants et les dépouilles des morts doivent être restitués dans un délai de 48 heures après l’acceptation du plan », stipule le texte. C’est la clé de voûte de la proposition américaine. Sans cette garantie, aucun point ne s’applique. Mais si le Hamas accepte, le processus enclenche une transformation radicale de la bande de Gaza.
Le Qatar reconnu comme médiateur, Israël en posture d’attente
Fait notable, le plan interdit explicitement à Israël toute attaque contre le Qatar, reconnaissant le rôle essentiel de Doha dans les négociations et le financement indirect du Hamas. Ce point cristallise les tensions : faut-il sanctuariser un État qui abrite les leaders du Hamas, ou bien s’en servir pour faire plier l’organisation ? Trump semble avoir tranché : le Qatar est un levier, pas une cible.
Israël, de son côté, reste sceptique. Benjamin Netanyahou a rappelé que la guerre ne s’arrêtera que lorsque le Hamas sera éradiqué, et que la sécurité d’Israël ne dépendra jamais d’une force étrangère déployée à Gaza. Une position ferme, mais qui pourrait évoluer sous la pression des familles d’otages et des alliés américains.
Un plan de déradicalisation et un horizon d’État
À long terme, le plan évoque la création d’un État palestinien, mais seulement après la fin totale des violences et une réforme de l’Autorité palestinienne. Ce point reste flou, volontairement : aucune date, aucune promesse formelle, seulement un « horizon crédible ». Trump ne veut pas reproduire les erreurs d’Oslo.
Un volet éducatif est aussi prévu : déradicalisation, réformes des manuels scolaires, dialogue interconfessionnel, nettoyage des prêches. Objectif : un changement culturel profond.
Et maintenant ? Entre audace diplomatique et piège stratégique
Ce plan à 21 volets n’est pas encore appliqué, ni officiellement validé. Mais sa seule publication, même partielle, bouleverse les équilibres. Trump veut imposer sa vision d’un Moyen-Orient post-Hamas, avec ou sans les Palestiniens. Ce plan, plus encore qu’un accord, est une démonstration de force.
Pour Israël, l’opportunité est double : libérer les otages sans nouvelles pertes, et reprendre le contrôle diplomatique. Mais ce serait aussi accepter que l’après-guerre ne se fasse pas sous son autorité directe, un sacrifice politique et militaire difficile à avaler.
Reste à voir si ce plan changera la donne ou restera une de ces belles constructions diplomatiques promises à l’oubli. Une chose est sûre : l’administration Trump est de retour, et avec elle, le chaos stratégique créateur.
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