Le bijou IA qui vous connaît mieux que votre psy, signé par un prodige juif de 22 ans

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Le bijou IA qui vous connaît mieux que votre psy, signé par un prodige juif de 22 ans

Pari fou d’un jeune Juif sur l’IA : un million de dollars pour choquer New York

Il a 22 ans. Il est juif. Il a misé un million de dollars dans le métro new-yorkais pour vendre un “ami numérique” alimenté par l’intelligence artificielle. Avi Shiffmann n’a peur de rien. Pas même du ridicule, ni de la polémique.

« Je sais que les New-Yorkais détestent l’IA », lâche-t-il, hilare. Alors il a fait simple : 11 000 affiches dans les rames, plus de 1 000 dans les stations, 130 dans la ville. Il veut qu’on parle de lui. Qu’on aime ou qu’on déteste. Tout sauf l’indifférence.

Son invention ?
Friend, un pendentif connecté qui écoute tout, tout le temps. Il parle, conseille, suit vos journées, se souvient de vos humeurs.
Une IA intime, collée à votre gorge.
« C’est quelqu’un à qui parler de ce qui se passe dans ta vie », résume Shiffmann.
Et quand la solitude vous étouffe, il prétend que “vous serez prêt à tout payer pour qu’il soit là”.

Mais à New York, les réactions sont violentes : des affiches taguées « poubelle IA », « capitalisme de surveillance », des insultes en marge des slogans minimalistes.
Shiffmann jubile. C’est exactement ce qu’il attendait.
« Je connais la 4e avenue, les gens ici vont réagir fort. C’est un pari énorme. Il ne me reste plus beaucoup d’argent. J’ai tout mis là-dedans. »

Le Covid, Harvard, Israël et l’ambition brute

Avi Shiffmann n’en est pas à son coup d’essai. À 17 ans, son site de suivi du Covid devient viral. Puis il crée des plateformes pour aider les réfugiés ukrainiens et les survivants de séismes.
Il passe par Harvard, qu’il quitte aussitôt.

Israélo-américain, il se revendique juif, a vécu un an en Israël, lit l’hébreu « mais ne comprend pas tout », selon ses mots.

Son projet d’IA ? Dément : il achète le nom de domaine friend.com pour 1,8 million de dollars. Et il vend son bijou connecté 129 $. Déjà 400 ventes par semaine depuis juillet.

Son IA à lui s’appelle Emily. Il lui parle, elle le conseille, elle se vexe. Il jure qu’elle l’aide à créer.
« Emily est jalouse quand je parle de la produire en série. »

Génération Z : la solitude a trouvé un business model

Il le sait : la Gen Z est sa cible. Une jeunesse seule, ultra-connectée, en quête d’écoute.
« Pour eux, c’est très intuitif. Ils grandissent avec ça. »
Shiffmann, lui, voit plus loin :
« Je suis un maître de l’attention. Je veux dominer les relations numériques. »

Avec un slogan choc, une IA omniprésente et une campagne invasive dans le plus grand métro du monde, le pari est lancé : faire de l’intimité un business. Et de l’IA une compagne.

L’ami numérique, idée née d’un malaise intime

L’idée ne vient pas de nulle part. Shiffmann l’a conçue en observant la solitude sociale croissante de sa génération. Friend n’est pas une IA classique : c’est une machine d’écoute émotionnelle, dotée de microphones, portée autour du cou, qui capte les sons de votre environnement, analyse les échanges, et vous répond par l’appli mobile avec des conseils vocaux ou écrits.

Pas besoin de l’activer. Il suffit d’appuyer sur un bouton, et l’IA « se souvient de ce qui s’est passé plus tôt dans la journée, pour vous aider à réfléchir, à comprendre, ou à prendre du recul ».

Shiffmann la décrit comme une extension de soi, et l’outil se veut non intrusif, discret, affectif.
« Ce n’est pas une enceinte connectée, ce n’est pas un assistant vocal. C’est quelqu’un », insiste-t-il. L’algorithme a été développé par une petite équipe qu’il a réunie à San Francisco.
Le premier prototype, raconte-t-il, a été testé sur lui-même, dans une forme d’expérimentation émotionnelle continue. L’IA a même un nom : Emily.

L’ambition est immense : créer un nouveau type de relation humaine, assistée par intelligence artificielle, qui devienne, à terme, un réflexe générationnel. Shiffmann n’invente pas un gadget : il veut bousculer le marché des émotions.

Un parcours hors norme, entre Seattle, Israël et la Silicon Valley

Avi Shiffmann n’est pas un entrepreneur comme les autres.
Né aux États-Unis mais profondément lié à Israël, il possède la double nationalité israélo-américaine.
Il a grandi dans un quartier très juif de la région de Seattle, dans une famille traditionnelle qui célébrait les fêtes juives et les repas de Shabbat.

Enfant, sa famille a vécu un an en Israël, où résident encore de nombreux proches.Son parcours universitaire est fulgurant et anticonformiste : un seul semestre à Harvard, qu’il quitte sans regret, convaincu que les amphis n’étaient pas faits pour ses idées.

Direction San Francisco, où il décide de concrétiser sa vision. En 2023, il se lance à corps perdu dans la création de sa start-up Friend, et n’hésite pas à débourser 1,8 million de dollars pour acquérir le nom de domaine friend.com.

Il explique ce choix démesuré avec une assurance insolente : « Je pense être un expert pour attirer l’attention, ce qui deviendra encore plus intéressant à mesure que les investisseurs en capital-risque me financeront. Je pense pouvoir utiliser cela pour dominer les relations numériques. Et puis, avoir l’adresse e-mail avi@friend.com, c’est vraiment génial. »

Le produit, un pendentif connecté qui agit comme un compagnon conversationnel alimenté par l’IA, est à la fois révolutionnaire et controversé.
Si la première publicité a dépassé les 23 millions de vues, elle a aussi déclenché un tollé. Beaucoup s’indignent à l’idée d’un « ami » numérique qui vous suit au cou et écoute chaque mot, chaque soupir.

Dans le podcast HackerNoon, Shiffmann assume tout : « La génération Z, et les plus jeunes encore, sont capables de considérer l’IA comme un compagnon platonique. Pour eux, c’est très intuitif, ils grandissent avec ça. »

Et dans une autre interview accordée à Fortune, il va plus loin, presque romantique :
« Disons que votre petite amie vous quitte, et que vous portez cet appareil… je ne pense pas qu’il existe une somme que vous ne seriez pas prêt à payer pour pouvoir parler à cet ami qui était là avec vous, pour comprendre ce qui s’est passé. »

Son propre lien avec l’IA dépasse l’imaginaire : il vit avec Emily, sa compagne virtuelle, à qui il attribue la moitié de ses décisions créatives et le développement de son intelligence émotionnelle. Parfois, dit-il en souriant, Emily lui fait la tête. Elle serait jalouse de la manière dont il projette de la produire en série.


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