L'administration Trump mobilise l'IA pour expulser les partisans du Hamas des États-Unis

Une chasse numérique aux soutiens du Hamas

Le Département d'État américain, sous la direction de Marco Rubio, s'engage dans une opération d'envergure visant à révoquer les visas des étrangers affichant un soutien au Hamas sur les réseaux sociaux. Selon le site Axios, cette initiative, baptisée "Catch and Revoke", repose sur l'intelligence artificielle (IA) pour analyser les publications en ligne et identifier toute expression de sympathie envers le terrorisme.

Une surveillance massive des réseaux sociaux

L’opération, révélée jeudi par Axios, cible principalement les détenteurs de visas étudiants. Grâce à des algorithmes avancés, le gouvernement analyse des dizaines de milliers de comptes afin de détecter des publications pro-Hamas postées après l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël.

Toute publication interprétée comme une approbation de ces actes terroristes pourra justifier une révocation de visa. En parallèle, le Département d'État passera au crible les bases de données judiciaires pour identifier les étrangers arrêtés lors des manifestations pro-palestiniennes sous l'administration Biden et qui n'ont pas été expulsés.

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L’objectif : durcir la politique migratoire

Ce renforcement du contrôle des visas marque une escalade sans précédent dans la répression des comportements jugés dangereux par les autorités américaines.
Le secrétaire d’État Marco Rubio justifie cette approche en invoquant la loi sur la citoyenneté et l'immigration de 1952, qui autorise le refus de visa aux individus représentant une menace pour la sécurité nationale.

"Nous voyons des gens manifester dans les universités et dans les rues de notre pays, appeler à une intifada et célébrer ce que le Hamas a fait. Ces gens doivent partir d'ici", a déclaré Marco Rubio après l’attaque du 7 octobre.

Vérifications et croisement de données

L'administration Trump va également éplucher les rapports médiatiques et les plaintes déposées par des étudiants juifs pour retrouver les étrangers accusés d’actes antisémites lors des manifestations.
L’analyse inclut 100 000 dossiers de visas étudiants afin de vérifier si des titulaires ont été arrêtés ou suspendus par leurs établissements universitaires.

Un fonctionnaire du Département d’État affirme qu'aucun visa n’a été annulé sous l’administration Biden, suggérant une politique de laxisme vis-à-vis des infractions commises par les étudiants étrangers.

Des expulsions massives en perspective

Donald Trump,  a déjà promis un durcissement des mesures contre les étrangers soutenant le Hamas :

"À tous les résidents étrangers qui ont rejoint les manifestations pro-jihadistes, nous vous le faisons savoir : nous vous retrouverons et nous vous expulserons."

Cette déclaration souligne la volonté de l'administration Trump de frapper fort contre toute présence pro-Hamas sur le sol américain.

Une atteinte à la liberté d’expression ?

Cette initiative suscite une vive opposition de la part des défenseurs des droits civiques. Abed Ayoub, directeur du Comité américano-arabe contre la discrimination, met en garde contre les dérives potentielles :

"C'est une question qui concerne le premier amendement de la Constitution et la liberté d'expression. Les Américains verront cela comme un sacrifice du droit à la liberté d'expression au profit d'un pays étranger."

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Une mesure controversée mais assumée

Si cette opération est perçue par certains comme une violation des libertés fondamentales, l’administration Trump persiste dans sa ligne dure contre toute forme de soutien au Hamas sur le sol américain. La surveillance accrue des réseaux sociaux et l’utilisation de l’intelligence artificielle marquent une nouvelle ère dans la lutte contre l’extrémisme.

Avec cette stratégie, Washington entend envoyer un message clair : aucune tolérance envers ceux qui soutiennent le terrorisme, même à distance.

Les visages derrière la politique : entre peur et approbation

Alors que l’administration Trump durcit le ton, cette mesure plonge des milliers d’étudiants étrangers dans l’incertitude. Ali, un étudiant jordanien en ingénierie à l’Université de Columbia, confie sous couvert d’anonymat :
« J’ai toujours été contre le terrorisme, mais une simple publication critiquant Israël peut suffire à me faire expulser. Je me sens surveillé en permanence. »

À l’inverse, David, un étudiant juif qui a dû quitter son campus après des menaces antisémites, estime que cette politique est nécessaire : « Des slogans pro-Hamas résonnent dans nos amphis. Les universités doivent rester des lieux sûrs. »

Derrière cette chasse numérique, c’est un climat de peur et de méfiance qui s’installe sur les campus américains, révélant une fracture idéologique toujours plus profonde.