Dans l’ombre de la guerre, l’enseignement de feu de Rashbi pour Israël

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Dans l’ombre de la guerre, l’enseignement de feu de Rashbi pour Israël

L’enseignement du feu : Rabbi Shimon Bar Yohaï ou l’art de transformer les ténèbres en lumière

Une grotte, une guerre, une promesse

Au cœur de l’oppression romaine, dans une Judée saignée par les édits impériaux, Rabbi Shimon Bar Yohaï – Rashbi – choisit l’inconcevable : fuir et se taire pour mieux faire jaillir une lumière nouvelle. Réfugié treize ans dans une grotte avec son fils, il aurait pu s’effacer. Il préféra étudier. Il aurait pu s’effondrer. Il décida d’élever l’âme du monde. Ce qu’il a vécu n’est pas seulement un épisode historique. C’est une boussole pour aujourd’hui.

À Lag BaOmer, la fête de sa révélation et de sa lumière, le peuple juif se souvient de celui qui a relié les mondes : le visible et l’invisible, le haut et le bas, le physique et le spirituel. « Rashbi, qui vivait sous l’oppression romaine et qui fut contraint de se cacher dans une grotte, ne s’endormit pas dans le noir. Il choisit d’allumer la lumière de la Torah », rappelle une tradition. Et cette lumière brûle encore, surtout lorsque l’obscurité semble sans fin.

Dans la fournaise des siècles, une même leçon

Israël aujourd’hui vit des jours qui ressemblent aux nuits de Rashbi.
Une guerre longue, des divisions internes, la douleur des otages oubliés, la peur dans le nord, les sirènes dans le sud. Au début, il y eut l’élan de justice, l’énergie de la colère. Puis est venu le lent épuisement. Et pourtant, c’est ici, au fond de cette grotte collective, que la voix de Rashbi résonne : « Une petite lumière chasse beaucoup de ténèbres. »

Il ne s’agit pas d’une phrase poétique. Il s’agit d’un principe vital. L’histoire juive est celle d’une résurrection constante, d’une alchimie secrète entre l’exil et l’élévation.
« Il est impossible d’ignorer la tristesse, l’angoisse et la difficulté qui ne peuvent être exprimées par des mots – mais il est également impossible de cacher le fait que tout au long des années du peuple d’Israël, une grande ascension vers la gloire s’est produite précisément après qu’ils se soient soulevés contre nous pour nous détruire. »

Les émeutes de Kichinev en 1903, l’Holocauste, les pogroms, tout ce que le mal a cru enterrer a enfanté une flamme. Les rescapés de l’Europe fumante ont bâti l’État d’Israël. Et dans chaque génération, Rashbi souffle à l’oreille d’un peuple blessé : creuse la douleur, tu y trouveras la lumière.

Un enseignement pour les temps extrêmes

Rabbi Shimon Bar Yohaï n’a pas enseigné une Torah théorique. Il a fondé, dans l’ombre et le silence, le Zohar – livre mystique qui déchire les apparences pour révéler le divin. Il ne s’est pas contenté de la Torah révélée, celle des lois et des commandements. Il a plongé dans la Torah intérieure, cette sagesse qui lie l’homme à l’infini, et dans laquelle « chaque Juif est une partie de Dieu d’en haut ».

Aujourd’hui plus que jamais, cette approche est nécessaire. Dans les débats qui fracturent Israël, dans la fatigue morale des soldats et des familles endeuillées, il ne s’agit plus seulement d’agir, mais de comprendre. De transformer le sens du réel. D’y voir la Présence, même dans l’épreuve. C’est ce que Rashbi a fait : il n’a pas fui le monde matériel, il l’a élevé.

C’est aussi une leçon pour chaque individu. « Lorsque nous nous sentons bloqués – que ce soit dans une campagne militaire, des conflits politiques ou dans la vie quotidienne – nous devons nous rappeler qu’une petite lumière chasse beaucoup de ténèbres », écrit un maître contemporain. Ce n’est pas l’ampleur du désastre qui compte, mais la clarté de la réponse.

Une spiritualité enracinée dans l’histoire

Rashbi n’a pas transformé sa grotte en temple de fuite, mais en laboratoire de feu. Il a puisé dans l’ombre pour dévoiler le visage caché de Dieu. « Étudier la Torah intérieure nous permet de voir Dieu en toute chose, même dans les affaires matérielles du monde. » Ce regard est la clé. Le monde n’est pas à rejeter, il est à transfigurer.

C’est ainsi que le judaïsme a survécu. En refusant l’effacement, en transformant chaque tragédie en flamme, chaque exil en marche vers la Terre promise. Rashbi en est l’incarnation. Il a prouvé que même l’homme le plus traqué peut devenir le phare d’une génération. Non en réagissant, mais en révélant. Non en accusant, mais en éclairant.

Rashbi, lumière de l’avenir

En ces temps où le bruit des armes étouffe le chant des prières, le message de Rabbi Shimon Bar Yohaï nous invite à un retournement radical. Là où le monde voit une impasse, il propose un passage. Là où le désespoir frappe, il plante une graine. « Il a relié le monde spirituel supérieur au monde physique inférieur et a apporté la lumière divine au monde à travers le saint Zohar. »

C’est cette Torah qu’il nous lègue, et c’est ce combat spirituel qu’il nous demande de mener. Pour les juifs comme pour les non juifs, pour les croyants comme pour les chercheurs de sens, Rashbi est une figure qui transcende le particularisme. Il n’est pas un maître du repli. Il est un bâtisseur de lumière.

Dans une grotte, il a su créer un monde. À nous, désormais, de faire jaillir la lumière là où le monde voudrait nous voir éteints.

 

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