
Tsahal pose les fondations d’un nouveau modèle sécuritaire à Gaza : la stratégie post-Rafah se précise
Un commandement régional pour stabiliser et reconstruire
L’armée israélienne ne quitte plus Gaza des yeux.
À Rafah, dans le sud de la bande, Tsahal entame la construction d’un quartier général régional — une brigade inspirée du modèle appliqué en Judée et Samarie — pour gérer à la fois les opérations militaires et les besoins civils.
« Il est entendu au sein de l’armée israélienne que les forces resteront sur place pendant une longue période », révèle le site Mako, qui confirme les préparatifs en cours pour l’installation d’un commandement de zone à Rafah.
Ce choix stratégique témoigne de la transformation profonde des objectifs de Tsahal à Gaza : il ne s’agit plus seulement de neutraliser les forces du Hamas, mais aussi d’assurer la gestion sécuritaire et humanitaire d’un territoire exsangue.
Cette brigade régionale aura pour mission de coordonner les unités combattantes sur le terrain, tout en organisant la distribution de nourriture, de médicaments, et la réhabilitation d’une ville dévastée.
Rafah, une ville rasée… et désormais au cœur de l’après-guerre
Les combats ont laissé Rafah dans un état de destruction totale.
« La ville a été complètement détruite et il n’y a plus de bâtiments habitables », rapportent les sources militaires.
Dans ce paysage apocalyptique, Tsahal planifie déjà le retour progressif de la population civile, avec l’aide d’une entreprise américaine chargée de gérer les centres de distribution humanitaire. Ce soutien logistique vise à éviter un chaos humanitaire et à répondre aux besoins de centaines de milliers de Gazaouis déplacés.
Il y a six mois déjà, une réflexion similaire avait été entamée autour de la création d’un « poste militaire de Philadelphie », projet finalement abandonné. Le retour de cette idée sous une autre forme — le poste de commandement de Rafah — marque une évolution stratégique majeure : Israël acte que sa présence dans certaines zones de Gaza s’inscrit dans la durée.
Khan Younès, le prochain terrain d’application du “modèle Rafah”
Dans la foulée, Tsahal intensifie ses manœuvres à Khan Younès, notamment à l’est de la ville, où les forces israéliennes ont commencé à opérer après un avis d’évacuation lancé par le colonel Avichai Edrei.
Là encore, le « modèle Rafah » sera dupliqué, combinant actions militaires ciblées et implantation d’un dispositif humanitaire organisé.
Dans le nord de la bande de Gaza, la division 162 prend le relais pour reproduire cette stratégie. Les premières rencontres avec des cellules terroristes ont déjà eu lieu, et selon l’armée, « la plupart ont été éliminées ». Des caches d’explosifs artisanaux et des bâtiments piégés ont été découverts, illustrant la persistance d’une menace insidieuse.
Le coût humain : Tsahal paie aussi le prix de l’engagement
Ce plan ambitieux n’est pas sans coût. Le sergent Danilo Mukno, soldat du 82e bataillon, a trouvé la mort dans l’effondrement d’un bâtiment piégé à Khan Younès. Son nom s’ajoute à la liste des jeunes combattants tombés pour permettre la sécurisation de Gaza et la protection des civils israéliens.
Pendant ce temps, l’aviation israélienne maintient une pression constante, avec près de 100 frappes quotidiennes, ciblant « des quartiers généraux, des salles de commandement, des dépôts d’armes et d’autres infrastructures terroristes ».
Un tournant stratégique assumé
En posant les bases d’un commandement régional à Gaza, Tsahal affirme son intention de ne pas laisser un vide sécuritaire que des organisations terroristes pourraient de nouveau exploiter. Ce tournant stratégique s’appuie sur l’expérience acquise en Judée et Samarie, où la gestion simultanée du militaire et du civil a permis une forme de stabilité.
Israël n’envahit pas Gaza pour l’occuper, mais parce que l’alternative serait pire : abandonner le territoire à l’anarchie ou au retour d’un Hamas restructuré.
En ce sens, le déploiement de Tsahal et l’installation d’un dispositif d’administration civil et humanitaire s’inscrivent dans une volonté de responsabilité, d’ordre et de reconstruction.
La question sensible de l’évacuation des civils palestiniens : entre urgence humanitaire et sécurité militaire
Alors que Tsahal consolide son emprise sur Rafah, la question du sort des civils palestiniens demeure au cœur des préoccupations israéliennes et internationales.
Selon des responsables militaires, plus de 950 000 habitants ont déjà été évacués de la zone de Rafah depuis le début de l’opération.
Ces déplacements massifs, bien que douloureux, ont été orchestrés de manière progressive et annoncée, à travers des tracts, des appels téléphoniques et des messages sur les réseaux sociaux en arabe. « Nous faisons tout pour minimiser les pertes civiles », a déclaré un officier du Commandement Sud.
Dans certaines zones proches des combats, les civils refusent parfois de quitter les lieux, par peur, désinformation, ou parce qu’ils n’ont nulle part où aller.
L’armée israélienne, consciente de cette complexité, tente de concilier impératif militaire et gestion humanitaire.
Des couloirs sécurisés ont été mis en place pour permettre l’évacuation, tandis que les zones de relocalisation sont équipées de tentes, de points d’eau, de nourriture et d’assistance médicale, en partenariat avec des ONG internationales et, désormais, une société logistique américaine mandatée pour coordonner la distribution des aides.
L’installation d’un quartier général militaire avec des volets civils permettrait à terme de superviser les retours organisés de populations déplacées, dans un environnement stabilisé.
Mais pour l’instant, la priorité reste d’éradiquer les dernières cellules terroristes, pour que ces civils ne soient plus jamais pris en otage d’un pouvoir islamiste brutal qui les utilise comme boucliers humains.
Rafah, Khan Younès, nord de Gaza… un même plan, un même espoir
De Rafah à Khan Younès, en passant par les ruines du nord de la bande de Gaza, Tsahal déroule une vision claire : démanteler le terrorisme, sécuriser le terrain, offrir une aide humanitaire organisée, et ne pas fuir ses responsabilités.
Ce « modèle Rafah », destiné à s’étendre, est la réponse israélienne à un dilemme tragique : comment garantir sa sécurité tout en restant fidèle à ses valeurs ».
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