Quand les descendants des nazis choisissent Israël -vidéo-

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Quand les descendants des nazis choisissent Israël -vidéo-

Quand les descendants des nazis choisissent Israël

Une repentance dansée, des racines transformées en engagement politique et moral

 L’écho bouleversant d’un concert à Berlin

Le rideau s’est levé à Berlin sur un événement aussi saisissant qu’inattendu : des descendants de criminels nazis, grimés en juifs orthodoxes, dansant et chantant sur une scène érigée en hommage aux six millions de juifs assassinés.
Devant un public d’anciens déportés, rassemblés pour allumer des bougies au pied de la Porte de Brandebourg, ces jeunes Allemands ont proclamé leur rupture avec le passé en participant à un concert intitulé « Israël, tu n’es pas seul ».

L’événement, organisé sous la bannière hébraïque « Elokim Gadol » (« Dieu est Grand »), mêlait témoignage, culture juive et acte de repentance publique. Le message était clair : l’héritage peut être choisi, même à rebours de ses racines.

Une mise en scène controversée, entre gratitude et malaise

Sur les réseaux sociaux, les réactions furent immédiates et contrastées.

« Les descendants de ceux qui ont massacré nos six millions de frères et sœurs ? Je ne comprends pas pourquoi leur donner une scène », s’indigne Ilana Israelov.

À l’inverse, Elad Daniel s’émerveille : « Ils sont si adorables et talentueux ».

Plus tranchée encore, Sushie S tranche : « Ils ne pourront jamais s’excuser ! Aucune attitude de leur part ne nous aidera ».

Mais pour Al Rosenberg, la démarche mérite le respect : « Bravo à eux pour avoir choisi le bon côté de l’Histoire ! Honteux du passé familial, ils se tiennent aujourd’hui aux côtés d’Israël, même contre leurs propres familles. Cela mérite d’être salué ».

Enfin, Ofer Koren pousse la réflexion plus loin : « Si c’est possible avec les descendants des nazis, pourquoi pas avec ceux des Palestiniens ? » Ce qui revient à dire que les Palestiniens sont bien ceux qui persécutent les Juifs et cette fois sur leur terre !

Quand les enfants des bourreaux choisissent l’exil en Terre d’Israël

Certains descendants de criminels nazis sont allés bien plus loin qu’un spectacle symbolique. Ils ont quitté l’Allemagne pour venir s’installer en Israël, souvent par conviction, parfois pour fuir un lourd passé familial.

C’est le cas de Efraim*, fils d’un officier SS notoire, devenu kibboutznik dans les années 1970. Après des études en théologie et une plongée dans la Shoah, il choisit d’embrasser le judaïsme et de vivre en Israël. Son cas n’est pas isolé.

 Des noms, des parcours, des conversions

Ursula Duba, écrivaine allemande, petite-fille de nazis, a choisi de documenter la mémoire juive, enseignant l’Holocauste aux jeunes générations.

Bernd Wollschlaeger, fils d’un commandant de la Wehrmacht décoré par Hitler, a non seulement quitté l’Allemagne, mais s’est converti au judaïsme, est devenu médecin à Haïfa, puis a servi dans Tsahal.

Rainer Höss, petit-fils du commandant du camp d’Auschwitz Rudolf Höss, s’est publiquement désolidarisé de sa lignée en multipliant les visites dans les écoles israéliennes pour parler de la Shoah.

Tous ces parcours disent une chose : la mémoire n’est pas un héritage figé. Elle peut se transformer en choix de justice, en militantisme, parfois même en amour du peuple juif.

Le défi d’une transmission consciente

Dans une Europe où l’antisémitisme grimpe à nouveau, voir les enfants des anciens bourreaux prendre fait et cause pour Israël, c’est un acte de courage moral qui bouscule les certitudes.

Mais ce mouvement n’est pas sans ambiguïté. Doit-on applaudir une mise en scène de contrition ? Est-ce à la génération victime de porter la charge du pardon ? Ou faut-il y voir une tentative salutaire de réconciliation transgénérationnelle ?

 Israël, terre d’accueil ou miroir du passé ?

Les cas de descendants de nazis venus vivre en Israël posent une question vertigineuse : peut-on reconstruire une identité sur les ruines d’un crime ? Pour ces hommes et femmes, vivre en Israël n’est pas fuir un passé, c’est y faire face chaque jour, au contact de ceux dont les familles ont survécu aux camps.

Et les descendants directs d'Hitler où vivent-ils ?

À ce jour, il n’existe aucune preuve documentée qu’un descendant direct d’Adolf Hitler ait immigré en Israël ou y réside. Les rares membres encore vivants de sa famille, notamment les petits-neveux issus de son demi-frère Alois Jr., ont choisi de vivre discrètement aux États-Unis ou en Autriche, sans descendance connue, et ont délibérément coupé tout lien avec l’héritage du dictateur .

En revanche, des descendants d’autres figures nazies ont, eux, fait le choix de s’établir en Israël, souvent après une conversion au judaïsme.
L’un des cas les plus marquants est celui du rabbin Aharon Shear-Yashuv, fils d’un soldat de la Waffen-SS. Né en Allemagne en 1940, il a grandi dans une famille marquée par le silence sur son passé nazi.
Au fil de ses études théologiques, il a rejeté le christianisme, qu’il considérait comme ayant permis l’idolâtrie de figures humaines, à l’image d’Hitler, et s’est tourné vers le judaïsme. Devenu rabbin orthodoxe, il a servi comme aumônier dans l’armée israélienne et s’est installé dans le quartier juif de la vieille ville de Jérusalem .

Ces parcours illustrent une quête personnelle de rédemption et une volonté de rompre avec l’héritage familial en s’engageant activement aux côtés du peuple juif. Ils témoignent également de la complexité des identités post-génocidaires et de la possibilité, pour certains, de transformer un passé lourd en un engagement éthique profond.

L'héritage peut être retourné

Ce qui frappe dans ces récits, c’est la capacité qu’ont certains à transformer un legs empoisonné en une quête de sens. Danser habillé en hassid devant des survivants ? C’est peut-être naïf, maladroit, mais c’est aussi oser briser le silence, là où beaucoup se contenteraient de détourner le regard.

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