Israël a riposté rapidement à une attaque massive de drones et de missiles iraniens sur son territoire, selon une source bien informée. Cette décision menace d'intensifier les tensions entre les deux pays et pourrait entraîner une escalade pouvant mener à la guerre.

La contre-attaque israélienne a visé la région autour d'Ispahan.

Des médias et des réseaux sociaux iraniens ont rapporté des explosions à proximité de la ville, où se trouvent des installations nucléaires et une usine de drones, ainsi que l'activation de systèmes de défense aérienne dans plusieurs provinces suite à la détection d'objets volants suspects.

L'agence officielle IRNA a précisé que ses journalistes n'avaient constaté aucun dommage ou explosion majeure dans le pays, et aucun incident n'a été signalé dans les installations nucléaires iraniennes.

En Israël, l'armée a confirmé qu'aucun changement n'avait été apporté aux instructions du commandement de l'arrière indiquant au public quand chercher refuge.

Les vols en Iran ont été temporairement suspendus durant la nuit, avant que les restrictions ne soient levées vendredi matin.

Beaucoup d'incertitudes subsistent quant à l'ampleur ou à l'impact de l'opération israélienne, qui visait à répondre à une attaque iranienne sans précédent le samedi précédent, impliquant plus de 300 drones et missiles visant le territoire israélien, la majorité ayant été abattus.

Cette attaque était une revanche pour une frappe présumée d'Israël ayant tué des officiers supérieurs iraniens à Damas, en Syrie.

Israël, sous pression des États-Unis et de l'Europe pour tempérer sa réponse, a dû relever le défi d'infliger un coup qui punirait l'Iran sans provoquer une riposte.

L'Iran a émis de nombreux avertissements ces derniers jours selon lesquels il répondrait de manière agressive à toute frappe israélienne. Jeudi, il a également menacé d'accélérer ses travaux sur les armes nucléaires si ses installations nucléaires étaient ciblées.

Lundi, Netanyahu a déclaré aux ministres de son parti, le Likoud, qu'il était déterminé à répondre à l'Iran, mais que cette action serait "raisonnable et non irresponsable", selon une source proche du dossier.

L'échange de frappes entre Israël et l'Iran élève le conflit initié par l'attaque du groupe militant Hamas contre Israël le 7 octobre à un niveau dangereux, menaçant d'entraîner les États-Unis et les États du Golfe dans un conflit régional qu'ils s'efforcent d'éviter.

L'Iran mène depuis longtemps un conflit indirect avec Israël en s'appuyant sur un réseau d'alliés au Moyen-Orient, notamment en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen, pour éviter un conflit conventionnel de grande envergure.

Cependant, l'attaque directe contre Israël marque un changement dans cette stratégie, misant sur une révision des règles informelles qui ont assuré une certaine prévisibilité aux frappes et contre-attaques au fil des ans.

Les responsables israéliens ont affirmé que les frappes directes nécessitaient une réponse. Cette attaque nocturne n'est pas la première intervention d'Israël sur le territoire iranien.

En janvier 2023, une frappe de drone israélien en Iran a visé une installation de production d'armes avancées, selon des sources proches du dossier.

Cette opération, menée par le Mossad, a ciblé un site du ministère de la Défense à Ispahan, frappant un bâtiment en quatre zones différentes avec des frappes de précision, selon les sources.

Israël n'a jamais reconnu officiellement cette opération. Des sources ont comparé cet incident à une frappe de drone quadricoptère israélien en 2022 sur des sites de production de drones iraniens dans la ville occidentale de Kermanshah.

Israël fait face à une série croissante de défis militaires. Le pays est engagé sur trois fronts : à Gaza contre le Hamas, à sa frontière nord contre le Hezbollah, et en tentant de calmer les troubles en Cisjordanie. Il est sous pression pour rétablir la dissuasion avec l'Iran tout en maintenant le partenariat stratégique fragile qui l'a aidé à contrer l'attaque iranienne.