
Plus jeune, alors que je découvrais petit à petit les cruautés de la Shoah, les images défilaient dans ma tête, et une horreur indicible m'envahissait à l'idée que de telles atrocités pouvaient se produire à l'égard de mes propres enfants.
L'idée que quelqu'un puisse les arracher de mes bras et leur ôter la vie d'une balle dans la tête me hantait, me plongeant dans une terreur insondable. Imaginer mon bébé arraché de mes bras, jeté en l'air pour être atteint par une balle, une pauvre petite âme qui s'écrase sur le sol, me glaçait le sang.
Ces scènes, décrites par un témoin de ces temps sombres, m'ont tourmentée pendant des années. Je me demandais souvent comment j'aurais réagi si j'avais vécu à cette époque.
Si, malheureusement, je n'avais pas pu protéger mes enfants des horreurs perpétrées par les nazis, je pensais que la mort, si elle était inévitable, serait plus douce si nous devions périr ensemble, gazés et incinérés.
Souvent, en donnant un bain à mes enfants et en les voyant si vulnérables, ces images d'horreur me revenaient en mémoire, me donnant des frissons.
Tous ces enfants assassinés étaient, en quelque sorte, les miens. Je ne pouvais m'empêcher de voir mes propres enfants en eux, ces enfants qui avaient été victimes de la cruauté nazie.
Comme mes propres enfants, ils avaient confiance en leurs parents, ils pensaient à jouer, à rire, sans réaliser que le jeu était terminé, que la lumière s'était éteinte pour eux, à jamais.
Je me berçais de cette terreur et de cette douleur, oscillant entre la gratitude d'avoir échappé à cette période sombre, bien que je ne l'aie pas vécue, et la crainte que de telles atrocités puissent refaire surface un jour.
Je me sentais menacée par cette barbarie que j'avais lu dans les livres et entendue de la bouche des rescapés de la Shoah. Jamais je n'aurais cru vivre une telle horreur, jamais !
Dans le pays des Juifs, un pays où l'antisémitisme ne devrait pas exister, la barbarie était à nos portes.
Nous avons laissé cette barbarie croître, nous l'avons même nourrie en fermant les yeux sur les voix qui avaient compris que tôt ou tard, ce serait soit eux, soit nous. Et finalement, ce fut nous.
Cependant, ils ne se sont pas contentés de nous ôter la vie par une simple balle. Ils ont arraché les yeux de nos enfants, les ont brûlés vifs, décapité des enfants, des nourrissons, des femmes, violé des cadavres, coupé des pieds.
Soudain, les images des crimes nazis semblent presque acceptables.
Le Hamas à atteint un sommet de barbarie sans précédent à ce jour.
Combien d'années faudra-t-il pour effacer ces images ?
Avant il y a encore quelques jours, on disait les horreurs nazies, maintenant ont dit les horreurs du Hamas.
Combien d'années pour effacer le témoignage de ce médecin légiste israélien qui ne savait comment décrire ce magma de chair humaine calcinée, et en prélevant l'ADN a su dire qu'il s'agissait deux enfants enlacés et brûlés vifs.
J'imagine la terreur que ces enfants ont ressentie, et j'aurais aimé les rassurer, mais il est trop tard. Ils ont souffert d'une terreur inimaginable, et aucun adulte n'a pu les réconforter, aucune armée n'a pu les sauver.
Comment pouvons-nous avoir confiance en ce pays ? En ces gouvernement qui ont échoué à tous les niveaux ?
Pourquoi envoyer nos enfants à la guerre alors que ces enfants-là n'ont pas pu être sauvés ?
Les gouvernements qui se sont succédés ont eu le temps de réfléchir depuis 1987 , année de la fondation du Hamas, ils ont sauvé le Hamas et ont sacrifié nos bébés. C'est la dure vérité, que la majorité n'est pas prête à entendre, je le sais.
En acceptant l'argent du Qatar, Israël savait que ces fonds n'étaient pas destinés au peuple palestinien, mais bien au Hamas. C'était une manière machiavélique d'éviter une solution à deux États, car ni Israël ni le Hamas ne voulaient de deux États.
Et ne parlons pas de l'Occident qui elle aussi à fait un déni de grossesse, elle faisait grandir un monstre, par les millions d'euros versés chaque année, pour se donner bonne conscience certainement, mais ont-ils seulement vérifier où aller ces sommes vertigineuses ?
Non, car tout le monde voulait la paix ! Quelle ironie !
Le premier, pour satisfaire ses électeurs, le second, pour assouvir sa base de pouvoir sur un peuple vulnérable. La paix n'est pas pour les faibles.
Mais, je doute que la solution à deux États puisse apporter la paix, car il n'y a pas de paix avec un pays musulman qui veut vous éradiquer. Il y a tout au plus une trêve, une indifférence polie par ces dirigeants en apparence, mais tout un peuple prêt à vous sauter à la gorge.
Claudine Douillet
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