
Le dilemme des fondateurs, le coup dur pour les salariés : pourquoi le projet géant de vente de Wiz a-t-il échoué ?
Assaf Rappaport, PDG et fondateur de l'entreprise de cybersécurité Wiz, a annoncé qu'il préférait une introduction en bourse à une vente à Google pour 23 milliards de dollars.
Cette décision a surpris non seulement les employés, mais aussi les grands investisseurs, qui devront désormais patienter.
Voici cinq commentaires sur les conséquences de cette décision.
Une réalité décevante
Ce rêve semblait trop beau pour être vrai.
En une semaine, environ 1 200 employés, quatre fondateurs et plus de 9 millions de citoyens avaient caressé l'espoir de voir naître des centaines de nouveaux millionnaires, voire quelques milliardaires.
La vente de Wiz à Google devait également combler le déficit de l'État. Mais la réalité a vite refroidi ces espoirs. Assaf Rappaport, Ami Lutbek, Roy Raznik et Vinon Kostica ont finalement annoncé que la transaction ne se ferait pas, préférant opter pour une introduction en bourse.
Le rêve des travailleurs
Cette nouvelle a porté un coup dur aux 1 200 salariés, dont un quart en Israël, qui voyaient déjà les appartements qu'ils achèteraient et les vacances qu'ils prendraient.
La vente de leur entreprise pour un montant historique leur aurait permis de concrétiser ces rêves.
Désormais, ils devront attendre l'introduction en bourse, prévue dans environ deux ans, si tout se passe bien.
Il est loin d'être certain que le marché des capitaux sera favorable à ce moment-là, surtout avec les chocs actuels des principaux indices. En d'autres termes, ils ont renoncé à un avantage immédiat en espérant un gain futur incertain.
Les coulisses de la négociation avec Google
Les négociations avec Google sont restées en grande partie secrètes. Peu de détails ont été rendus publics, ne permettant pas de comprendre pleinement ce qui s'est passé ces derniers jours.
Outre le fait que Wiz était en pourparlers pour être rachetée pour 23 milliards de dollars, le marché restait dans l'ignorance.
Avait-on exploré tous les aspects nécessaires ?
Les négociations se sont-elles poursuivies après leur divulgation
? Wiz a-t-il tout révélé à Google, et Google a-t-il tout accepté ?
Il est peu probable que Rappaport ait annulé la transaction sur un coup de tête. Un tel revirement nécessite une raison solide que nous ignorons encore.
Pour initier des négociations d'acquisition de cette ampleur, un processus complexe doit être suivi : négociations préliminaires, accord d'intention, tests approfondis, échanges de questions et réponses, divulgation de codes, rédaction juridique de l'accord, et parfois même une clause de non-négociation et des amendes en cas de fuite.
Annuler après tout cela requiert une justification sérieuse, qui reste inconnue pour le moment. Si Rappaport et ses associés visaient uniquement l'introduction en bourse, ils auraient refusé l'offre de Google dès le départ.
L'avenir des fondateurs
Même après l'annonce de l'accord, des questions subsistaient : que feraient les quatre fondateurs chez Google ? Et Google pourrait-il exploiter tout le potentiel de Wiz ?
Google jouit d'une excellente réputation pour ses acquisitions - YouTube, Double Click et Android en sont des exemples - et Deep Mind est un leader en intelligence artificielle. Cependant, le risque de perdre l'intégrité et l'esprit start-up de Wiz, typiquement israélien, était trop grand.
La décision des fondateurs de Wiz de renoncer à la vente pour une introduction en bourse a créé une onde de choc. Les employés, qui rêvaient de richesse immédiate, doivent maintenant patienter et espérer que le marché sera favorable dans deux ans.
Les négociations avec Google restent entourées de mystère, laissant place à de nombreuses spéculations. L'avenir des fondateurs et de l'entreprise reste incertain, avec des défis majeurs à relever pour préserver l'essence de Wiz tout en visant une croissance significative.
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