
Une confrontation sur la scène du concours Eurovision de la chanson à Tel Aviv? L’Islande a choisi hier (samedi) d’envoyer les membres du groupe Hatari au concours en Israël.
Le groupe a déclaré dans une interview son intention de manifester contre Israël sur scène, malgré le fait que toute manifestation politique soit considérée comme illégale au Concours Eurovision de la chanson.
Le groupe, qui participera à la deuxième demi-finale le 16 mai, interprétera la chanson "HATRIÐ MUN SIGRA" ("La haine l’emportera") en islandais, une chanson difficile à digérer tant par son message subversif que par le concept visuel de la performance, qui sera difficile à ignorer lors de la compétition de cette année.
Le responsable du concours Eurovision, Yon Ole Sand, a assisté hier à la finale du concours islandais au cours duquel les membres du groupe ont été choisis pour se rendre à Tel Aviv. Il était peut-être là pour parler personnellement avec le groupe vainqueur, considéré comme favori pour la victoire, et pour leur faire comprendre que toute manifestation politique est interdite sur la scène du concours.
Il y a environ un mois, les membres du groupe ont été interviewés sur un site Web islandais et ont déclaré qu'il était "absurde que l'Islande participe à un concours de chansons et de danses exécutées dans un pays qui viole les droits de l'homme". Ils ont également évoqué l'initiative de boycott lancée l'été dernier en Islande, dans laquelle des artistes locaux et de nombreux citoyens islandais ont signé une pétition appelant à boycotter la compétition en Israël et à ne pas y participer. Le groupe a expliqué qu'il avait choisi d’y participer, pensant que cela toucherait autant de publics en Europe que possible.
Les membres du groupe ont déclaré dans le passé qu’ils savaient qu’il était interdit de manifester politiquement de quelque manière que ce soit à l’Eurovision et malgré cela, ils ont pourtant décidé concourir pour la finale. "Nous considérons le concours Eurovision comme un concours politique, et encore plus lorsqu'il se déroule en Israël", ont-ils déclaré.
"Si les pays avaient choisi de quitter la compétition, cela aurait clairement constitué un soutien pour la position palestinienne, mais comme l'Islande a choisi de participer, nous voulons être là pour transmettre notre message."
En dépit de cette déclaration claire, certains estiment que ces déclarations n'ont d'autre but que de semer la pagaille dans les relations publiques, comme en témoigne un autre rapport publié le mois dernier par les médias islandais, selon lequel un "inconnu" a annoncé au nom du groupe dans une émission de radio locale qu'il invitait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à un "combat de lutte islandaise, mais dans un esprit amical".
Les membres du groupe ont également fixé le lieu et la date du combat, le 19 mai – le lendemain du concours Eurovision de la chanson à Tel Aviv, sur la place Magen David de la ville, au croisement des rues Sheinkin-Allenby. L'annonce anonyme a indiqué que Netanyahu avait le droit de choisir l'heure du combat "en fonction de son emploi du temps".
Si Netanyahu gagne, il s'emparera du contrôle des îles Westman, un archipel situé au sud de l'Islande. Si les membres du groupe gagnent, ils exigeront la création du premier pays BDSM (une variété d'activités sexuelles qui vont du jeu de rôle à la domination et à la soumission) sur la côte méditerranéenne - des conditions qui indiquent le sérieux du groupe.
Avec ou sans rapport avec Israël, le groupe Hatari avait déjà provoqué une tempête en Islande à cause des messages durs contenus dans les chansons et du look extrême de ses membres. Dans la chanson prévue pour l’Eurovision intitulée "La haine l'emportera", ils chantent que "l'Europe s'effondre", que "l'amour est mort" et "la joie est une illusion".
Source : mako.co.il
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